80 ans de la Libération : Albussac va ériger une stèle pour rappeler l'incendie du village des Quatre-Routes en juin 44
À l'occasion des 80 ans de la Libération, la commune corrézienne d'Albussac a décidé d'installer une stèle et des tables explicatives au centre du village des Quatre-Routes. Ce hameau de neuf maisons à l'époque avait été incendié par les Allemands le 9 juin 1944
C'est un événement un peu oublié de l'histoire de la seconde guerre mondiale en Corrèze. Le village des Quatre-Routes d'Albussac avait été incendié le 9 juin 44 par les Allemands de la division Das Reich en chemin vers Tulle où ils allaient commettre l'horreur que l'on connaît. Alors à l'occasion des cérémonies du 80e anniversaire de la Libération la municipalité d'Albussac a décidé d'ériger une stèle sur place en souvenir de cet épisode. Des tables explicatives avec des photos seront également installées, l'inauguration aura lieu le 8 juin prochain.
Des barrages de maquisards
Une inauguration que ne manquera pas Henri Escaravage, c'est l'un des derniers témoins survivants de l'incendie, sa famille tenait une auberge aux Quatre-Routes. Lui avait 14 ans et a vu le feu en rentrant du collège, les Allemands s'étaient arrêtés là parce qu'il y avait des barrages installés par les maquisards raconte-t-il. "Ils pensaient, les Allemands, que les maquisards s'étaient réfugiés dans les maisons. Alors ils ont encerclé tout le village. Ils ont incendié toutes les maisons". L'auberge familiale a été détruite avec des mines, "le toit a volé aussi haut que les sapins".
"Il les a traités de sales boches mais ils ne lui ont rien dit"
Les Allemands s'en prennent au grand-père d'Henri Escaravage, lui arrachent de la poche le paquet de tabac qu'il y avait. Le vieil homme ne se laisse pas faire, "il les a traités de sales boches, mais ils ne lui ont rien dit". Le père, de son côté, tente d'éteindre les flammes de la grange de la maison familiale. Les Allemands de loin lui tirent dessus sans le toucher, "quand il a vu les impacts de balles, vite il a pris le maquis". Henri Escaravage se souvient bien également de François Nouailles, la seule victime de ce jour-là aux Quatre-Routes, il n'a pas eu le temps de sortir de sa maison en flammes et a péri sous les décombres.
Une stèle pour se souvenir
Les cérémonies des 80 ans de la Libération était la bonne occasion pour enfin commémorer cet épisode souligne le maire d'Albussac Sébastien Meilhac. "Ça fait un petit moment que c'est dans les tiroirs et dans nos pensées". Une très bonne chose se réjouit Henri Escaravage "pour que les enfants suivants puissent se rappeler ce qu'il s'est passé". Car jusqu'à présent "on n'en parlait pas" commente l'ancien aubergiste.
Parallèlement à l'érection de cette stèle, la municipalité va faire graver le nom de François Nouailles, reconnu officiellement mort pour la France, sur son monument aux morts.
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