Passer au contenu

"75 ans de colonisation, stop génocide", un graffiti pro-Palestine sur l'un des murs d'expression de Poitiers

Par

Un graffiti Pro-Palestinien a été dessiné sur l'un des murs "d'expression" de la ville de Poitiers. Ces murs permettent aux artistes de peindre sans contrainte de règles, des grandes fresques murales, habituellement sans message politique. Explications du fonctionnement de ces espaces artistiques.

Une fresque pro-Palestine, le long du Boulevard de Lattre de Tassigny de la ville de Poitiers Une fresque pro-Palestine, le long du Boulevard de Lattre de Tassigny de la ville de Poitiers
Une fresque pro-Palestine, le long du Boulevard de Lattre de Tassigny de la ville de Poitiers © Radio France - Clément Tricot

"75 ans de colonisation, stop génocide". On peut lire ce message pro-Palestinien sur l'un des murs d'expression de la ville de Poitiers, le long du boulevard de Lattre de Tassigny. La ville dispose en effet de ces "murs d'expressions", pour permettre aux artistes de peindre librement, des grandes fresques murales, sans contrainte de réglementation. Habituellement, ce sont des peintures abstraites, des personnages, des portraits ou autres tags, mais là, c'est à travers une fresque anonyme que le sujet sensible du conflit à Gaza s'invite dans l'espace public. Forcément, ça questionne.

Fond noir, coulée de sang et carte de la Palestine, la fresque anonyme longue de plusieurs mètres interpelle. Jean-Marie Ezzamari, président de Pictav'Art, principale association de street art de Poitiers, s'attend à des réactions : "Je pense qu'elle va faire réagir. Il y a déjà eu des Peace and Love rajoutés dessus à la craie. Ça, c'est plutôt positif. J'ai peur qu'à un moment, il y ait des messages pro-Israël". L'artiste précise qu'il respecte les opinions de chacun, et que ce n'est pas la première fois que les peintures de ces murs animent les débats, mais il craint que ces messages politiques prennent le pas sur la vision artistique du graffiti ou du street art.

Des galeries à ciel ouvert en auto-gestion

Justement, quelle était à l'origine la vocation de ces lieux d'expression artistique ? "Les murs sont en autogestion. Ils ont été créés il y a plus de 20 ans par la mairie de Poitiers et donc tous les artistes qui veulent peindre peuvent s'exprimer sur ces murs", explique l'artiste connu aussi sous le nom de Jean Jam. "À une période, il y avait une charte. On ne pouvait pas exprimer tout ce qui était politique, religieux ou dérangeant envers les autres", explique Jean-Marie Ezzamari, "il y avait un médiateur du graffiti qui était rémunéré par la ville de Poitiers pour faire respecter la charte". Depuis ce poste, n'existe plus et les fresques se succèdent avec les codes du street art local : "L'idée, c'est de respecter au minimum les œuvres qui étaient là avant et puis de les laisser au minimum un mois pour que le public ait la possibilité de pouvoir les voir".

Difficile dans ces conditions de suivre le contenu des fresques, et justement l'affichage de messages politiques questionne. "C'est plutôt une galerie à ciel ouvert que des murs de libre expression. C'est à double tranchant", raconte l'artiste, "Cette utilisation, c'est à nous de voir, en tant qu'artistes, comment on veut se positionner. C'est à la ville, de voir quelle charte, elle veut par rapport à ses murs. Mais après, encore une fois, à chacun de l'utiliser avec sa vision de la liberté d'expression, mais qui n'est peut-être pas toujours celle des autres". Du côté de la ville, aucun contrôle n'est exercé sur ces lieux pour respecter la liberté artistique, sauf en cas bien sur de propos en dehors du cadre général imposé par la loi.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined