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PHOTOS - Une nécropole antique découverte à Reims

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Une nouvelle découverte exceptionnelle a été faite à Reims. Des archéologues ont retrouvé une portion de nécropole antique intacte rue Soussillon à Reims, dans le quartier Clairmarais. Ils ont découvert, entre autres, une vingtaine de tombes et un sarcophage encore entièrement scellé.

Les archéologues ont découvert un sarcophage intact et encore entièrement scellé Les archéologues ont découvert un sarcophage intact et encore entièrement scellé
Les archéologues ont découvert un sarcophage intact et encore entièrement scellé - Emilie Jouhet, INRAP

Des fouilles archéologiques ont donné lieu à une découverte exceptionnelle à Reims. Des archéologues de l'INRAP, l'institut national de recherches archéologiques préventives, ont retrouvé une portion de nécropole antique intacte rue Soussillon à Reims, dans le quartier Clairmarais. Ces fouilles préventives avaient eu lieu en fin d'année dernière en amont de la construction de logements. Les découvertes ont été analysées ces derniers mois et l'INRAP a finalement livré ce lundi son compte rendu.

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Une nécropole inattendue

Les archéologues expliquent avoir été surpris de trouver une nécropole à cet endroit. "Normalement, les nécropoles sont au sortir de la ville parce qu'on ne mélange pas le monde des vivants et le monde des morts, explique Emilie Jouhet, archéologue responsable d'opérations à l'INRAP. Elles sont le long des voies. Or, la voie la plus proche qu'on connaisse, est au niveau de la rue Ernest-Renan. C'était la voie Reims-Soissons à l'époque antique et on connaît la nécropole la plus proche. Mais elle est déjà à 750 mètres au nord. Pour nous, cette zone-là était une zone marécageuse où on pensait que les Romains ne s'étaient pas installés et avaient même profité de cette zone pour défendre la ville. Mais en fait, cette nécropole était bien ici."

Les archéologues ont aussi découvert tout autour des chenaux qui permettaient de drainer l'eau pour empêcher la nécropole d'être victime de la montée des eaux.

Une vingtaine de tombes

Mais les découvertes ne s'arrêtent pas là. À l'intérieur de la nécropole, une vingtaine de tombes gallo-romaines ont été retrouvées, avec à l'intérieur divers objets comme des cruches ou des fioles en verre contenant des huiles parfumées, mais aussi quelques crémations dans des pots en céramiques ou en verre.

"On avait tous les objets encore en place, donc ça permet de toucher du doigt les pratiques funéraires de l'époque romaine, explique Emilie Jouhet, archéologue responsable d'opérations à l'INRAP. Certes, c'est un accès restreint puisqu'on n'a qu'une vingtaine de tombes, mais c'est la première fois à Reims qu'on peut accéder à ces rites funéraires. On n'a pas le geste précis, mais on n'a pas encore commencé à étudier les objets. On en est vraiment au tout début de l'enquête. Et c'est ça qui est très intéressant."

Urne en verre et cruche découvertes dans une sépulture à incinération
Urne en verre et cruche découvertes dans une sépulture à incinération - Sandrine Thiol, Inrap

Un sarcophage intact

La découverte la plus surprenante pour les archéologues, c'est peut-être ce sarcophage de 2,6 tonnes, et d'1 mètre de haut pour 1,65 m de long et 80 cm de large. "On a des plans de fouilles anciens du 19ᵉ ou des mentions de sources anciennes où on sait qu'ils ont déjà trouvé des sarcophages, poursuit Emilie Jouhet.  Mais là, les deux parties des deux blocs calcaires étaient encore scellées par des agrafes en fer. Tout était intact et l'intérieur du sarcophage aussi. Et c'est aussi la première fois qu'on en trouve un qui n'a pas été déplacé."

À l'intérieur, les archéologues ont découvert le squelette d'une femme d'une cinquantaine d'années, avec quatre lampes à huile autour, le long de ses jambes et de ses épaules, ainsi que de petites fioles en verre. Elle avait aussi un miroir près de la tête, un peigne en os sous l'épaule et un anneau ou une bague en ambre. "Déjà, en soi, le fait qu'elle soit dans un sarcophage, contrairement à tous les autres individus de la nécropole qui étaient dans des contenants en bois cloués signifie qu'elle a un statut particulier", précise Emilie Jouhet.

Des prélèvements ADN ont été réalisés sur les dents de la défunte. Ils vont maintenant être comparés à une base de 80 prélèvements réalisés précédemment sur d'autres squelettes à Reims pour déterminer si cette femme appartient à une élite locale ou plus lointaine. Ces nouveaux prélèvements viendront alimenter cette base de données génétiques.

Sépulture d’un individu enterré sur le ventre en cours de fouille
Sépulture d’un individu enterré sur le ventre en cours de fouille - Sandrine Thiol, Inrap

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