Soins de réadaptation post-covid à Nancy : "Pas question que cette saleté de maladie prenne le pas sur moi"
Ils sont restés longtemps hospitalisés à cause de la Covid-19 ou bien, sans avoir nécessité d'hospitalisation, ils ne remontent pas la pente après plusieurs mois. 80 patients ont été accompagnés depuis la crise sanitaire par les soignants de l'Institut régional de réadapation à Nancy. Rencontres.
"2020 - 2021 : ces douze mois qui ont changé nos vies". A l'occasion de notre journée spéciale sur France Bleu, en ce jour anniversaire du premier confinement, nous avons rencontré des patients qui tentent de retrouver leur souffle et leur force d'avant covid. Ils sont suivis par l'Institut régional de réadaptation (IRR) dont fait partie le centre Louis Pierquin à Nancy. 80 patients sont ou ont été accompagnés depuis le déclenchement de la crise sanitaire.
C'est le cas de Leïla, 47 ans. La maladie lui tombe dessus le 9 avril 2020 : fièvre, perte du goût et de l'odorat. Mais surtout des maux de dos qui l'épuisent. Près d'un an après, elle ne se sent pas guérie. "Je me sens toujours fatiguée et ça joue sur le moral aussi. D'habitude je suis une battante et quand j'ai des problèmes, je tombe et je me relève. Là, c'est la première fois que je suis dépassée. Je suis anéantie, je n'aurais jamais pensé. Jamais." Impossible pour elle de reprendre son travail.
J'ai l'impression d'être dans le corps d'une mamie de 80 ans - Leïla, 47 ans
Leïla a commencé ses soins, il y a une semaine. Séances de marche, pédalo, piscine, relaxation. A chaque patient, son parcours. "Les plus jeunes ont une trentaine d'années et les plus âgés, près de 80 ans", indique Hélène Guenat, masseur-kinésithérapeute au Département réadaptation. "On va avoir des objectifs différents en fonction de leur âge : chercher à les ré-autonomiser pour le retour à domicile ou leur permettre de reprendre leurs activités sportives, leur travail. Certains n'arrivent pas à manger seuls parce qu'ils ont perdu beaucoup de force au niveau des épaules, d'autres ne peuvent pas s'asseoir. Ca va prendre un temps plus ou moins long en fonction du déficit qu'il y a à l'arrivée. Mais on les remettra tous d'aplomb !"
Un conseil : ne pas négliger un état de fatigue persistant après avoir contracté le virus. "Des personnes ont fait des formes mineures initiales, ils n'ont pas été hospitalisés. Ils sont chez eux mais ne remontent pas la pente", explique le Pr Jean Paysant, directeur médical du centre Louis Pierquin de Nancy. "Ce sont des syndromes de fatigue chronique, des faiblesses prolongées, des essoufflements. Les gens perdent leur capacité et perdent leur confiance. Plus on attend longtemps, plus il y a un cercle vicieux qui se met en place avec des conséquences psychosociales très délétères."
Le variant britannique a conduit Catherine au CHRU de Nancy en soins intensifs début février puis directement au centre Louis Pierquin, sans rentrer à son domicile. Elle vient de réapprendre à descendre un escalier. "On croit quand tout va mieux qu'on va pouvoir refaire ce que l'on faisait avant", confie-t-elle, "ce n'est pas le cas du tout. Tout se réapprend."
Là aujourd'hui, je vous parle. Quand je suis arrivée ici, ce n'était qu'un souffle - Catherine, 62 ans
Catherine ajoute : "Je suis déterminée. Il est hors de question que cette saleté de maladie prenne le pas sur moi. Elle m'a fait flipper, j'ai cru que j'allais mourir. Non, je rentre chez moi bientôt".
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