"Sans tabou", l'ARS Pays de la Loire lance une campagne pour promouvoir la santé sexuelle auprès des jeunes

Promouvoir la santé sexuelle, et mieux faire connaître les droits en matière de prévention. C'est tout l'objectif d'une campagne de communication qui va durer tout le mois de mai, coordonnée par l'Agence Régionale de Santé Pays de la Loire et le COREVIH (Comité de coordination Régionale de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le Virus de l’Immunodéficience Humaine).

ⓘ Publicité

Certaines manières de se faire dépister du VIH ou des IST n'étant pas encore assez connues, cette campagne est aussi l'occasion pour les deux structures de les rappeler "sans tabou", et inciter les jeunes (et moins jeunes) à le faire le plus tôt possible : dans notre région, 57% des diagnostics sont réalisés à un stade avancé de l'infection du VIH par exemple.

Dépister encore plus

Dans les Pays de la Loire, deux tiers des personnes atteintes du VIH sont âgées de 25 à 49 ans. D'après l'ARS, 5.300 patients atteints du sida sont actuellement suivis. Bien que le chiffre reste stable au fil des années, la docteure Bénédicte Bonnet, au service des maladies infectieuses du CHU de Nantes, précise : "La proportion change un peu. Sur le VIH, on a moins de contaminations chez les hommes français par voie homosexuelle. On a plus de nouveaux patients qui se sont contaminés par voie hétérosexuelle."

Côté IST, les infections sexuellement transmissibles à l'instar de la chlamydia, de la syphilis ou la gonococcie, le taux dépistage est en moyenne de 50 pour 1.000 habitants. L'objectif de la campagne est donc de rappeler les différents moyens de se faire dépister. Certaines méthodes sont encore peu connues : "On peut aller aussi maintenant dans un laboratoire, sans ordonnance, et sans rendez-vous, et avoir un test VIH. On peut aussi faire des auto-tests que l'on trouve en pharmacie", explique la médecin.

25% des écoles ne proposent pas de cours d'éducation sexuelle

Alors que la prévention se joue dès le plus jeune âge, notamment par l'éducation à la sexualité à l'école, matière censée être enseignée obligatoirement dans les établissements, l'ARS note un vrai manquement : 25% des écoles de la région ne laissent aucune place à cette discipline. "C'est un pourcentage qui est très élevé", reconnaît Benoît James, directeur de cabinet à la direction générale de l'ARS Pays de la Loire.

Et ce n'est pas le seul chiffre qui peut poser question. Il ajoute : "Le taux de grossesses non désirées reste assez important. On a un tiers des grossesses qui ne sont pas prévues, donc non désirées, et ça aboutit régulièrement à des interruptions volontaires de grossesse. Six fois sur dix", explique-t-il.

Sensibiliser sur les violences

Le lancement de cette campagne est aussi le moment de faire le point sur le nombre d'actes de violences sexistes et sexuelles recensés par l'ARS, ainsi que sur d'autres formes de discriminations. Concernant les violences faites aux femmes, dont les derniers chiffres datent de 2021, près de 15.000 faits ont été recensés auprès des différentes associations de la région. Sur l'année 2022, S.O.S Homophobie a reçu 1.506 témoignages via ses différents canaux de soutien aux victimes.

Toutes les informations relatives à la campagne sont à retrouver sur leur site.