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Pénuries de médicaments : "cette année, il y a des ruptures de stock sur tout" au Pays basque

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C'est un problème que rencontrent de plus en plus de patients : ne pas pouvoir obtenir, au moins temporairement, un médicament pour leur traitement. Au Pays basque, comme dans le reste de la France, les pharmacies peinent à s'approvisionner, et plus seulement en antibiotiques.

Les pénuries de médicaments s'accentuent dans certaines pharmacies, y compris ceux sur ordonnances Les pénuries de médicaments s'accentuent dans certaines pharmacies, y compris ceux sur ordonnances
Les pénuries de médicaments s'accentuent dans certaines pharmacies, y compris ceux sur ordonnances © Radio France - Morgane Heuclin-Reffait

Antibiotiques pédiatriques ou adultes, médicaments pour l'hypertension ou l'arythmie cardiaque, cortisone, insuline... Il suffit d'appeler une dizaine de pharmacies du Pays basque, sur la côte comme à l'intérieur, pour constater que la pénurie est généralisée. "C'est une catastrophe, lance Mathilde Echeverria, de la pharmacie Echeverria Andrein à Hasparren. L'an dernier, ce n'était que les antibiotiques, cette année, toutes les classes de médicaments sont touchées."

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Un constat partagé par de nombreuses officines du Pays basque. "On se débrouille comme on peut, on se connecte tous les jours sur le site des fournisseurs pour essayer de récupérer certains médicaments", explique une pharmacie d'Anglet. Du côté de Biarritz, dans le quartier Pétricot, une autre se félicite "d'avoir trouvé des antibiotiques, en revanche, c'est très variable pour d'autres produits, y compris des produits de contraste pour les IRM et scanner", utilisés par des laboratoires et hôpitaux. "On a plus de 300 molécules manquantes", conclut-elle, certaines pouvant être recommandées la semaine suivante, d'autres impossibles à trouver durant trois mois.

Liste d'attente et commandes quotidiennes

Au comptoir de la pharmacie Echeverria Andrein, les patients qui repartent bredouille se voient remettre un petit papier. "Si on n'a pas les médicaments, on prend leur numéro de téléphone et on leur donne un ticket pour qu'ils viennent le chercher quand ça revient", explique Karine Duval, pharmacienne adjointe. Un retraité s'avance avec un ticket du mois dernier, et une ordonnance pour de nouveaux médicaments : impossible de tout avoir aujourd'hui. "C'est presque chaque fois" comme ça, explique-t-il, l'air habitué.

Vanessa, une auxiliaire de vie, explique "faire souvent plusieurs tours à la pharmacie" : "la pharmacienne essaie de commander mais il y a des ruptures partout. Certaines personnes chez qui je travaille ont des soucis pour leurs médicaments." "On essaie de recommander tous les après-midi, confirme la pharmacienne Mathilde Echeverria, mais on n'a pas de dates de retour. On ne peut pas dire aux patients : revenez vendredi, on en aura. C'est impossible !"

Certains jours, la commande de la pharmacie Echeverria Andrein revient quasi intégralement caduque, faute de stock chez les fournisseurs
Certains jours, la commande de la pharmacie Echeverria Andrein revient quasi intégralement caduque, faute de stock chez les fournisseurs © Radio France - Morgane Heuclin-Reffait

Une production qui ne suit pas

Pourquoi les ruptures de stock s'aggravent-elles ? "On ne sait pas pourquoi réellement, c'est l'approvisionnement qui est très difficile, c'est la surprise à chaque déballage de caisse, explique Mathilde Echeverria. On pense tous que c'est une question financière." Car ici, certains patients passent désormais la frontière et trouvent leurs médicaments du côté espagnol, alors qu'aucune officine n'arrive à s'approvisionner correctement côté français.

"Les firmes préfèrent peut-être vendre à d'autres pays où le médicament coûte plus cher, avance Emmanuelle Fossoyeux de la pharmacie Saint Esprit à Bayonne. En France, le coût du médicament ne cesse de baisser, c'est visible si je compare mes factures d'aujourd'hui à celles d'il y a deux mois ! C'est une bonne chose pour les dépenses de santé, mais les firmes vendent ailleurs, et on a ce qu'il reste." Jusqu'à début septembre, elle pouvait commander en direct des médicaments. Désormais, les laboratoires ont l'obligation de livrer les grossistes, pour mieux répartir les commandes, mais "certains ne jouent pas le jeu, et les grossistes sont en pénurie aussi".

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