Crise aux urgences : à Sarlat, des infirmiers sans médecin dans les ambulances
Face aux risques de pénurie de médecins aux urgences, l'hôpital de Sarlat envisage dès cet été d'envoyer des infirmiers en ambulance pour assurer seuls les premiers secours, avant l'arrivée d'un médecin venu de Périgueux.
L'hôpital de Sarlat risque encore de manquer de médecins aux urgences cet été. Comme partout en France, il est très difficile de trouver des urgentistes pour remplacer les médecins partis en congés. L'hôpital public fait face à une pénurie. Il faut deux urgentistes en continu à l'hôpital de Sarlat : l'un pour accueillir les malades aux urgences, l'autre pour partir en intervention à l'extérieur, en ambulance. S'il manque un urgentiste sur les deux, l'hôpital pourra de nouveau fermer temporairement l'accueil des urgences. Elle vient de le faire ce week-end du 25 et 26 juin. Pendant 18 heures, le malade devait obligatoirement appeler le SAMU au 15 pour qu'un médecin régulateur lui indique s'il pouvait se présenter à l'hôpital de Sarlat.
Des infirmiers dans les ambulances sans médecin pour assurer les premiers secours
Autre cas de figure, plus compliqué : s'il manque les deux urgentistes, l'hôpital de Sarlat envisage de faire appel aux infirmiers. Deux infirmiers partiront en ambulance, sans médecin, pour assurer les premiers secours sur un accident de la route, ou un arrêt cardiaque par exemple. Au même moment, une autre équipe, avec un urgentiste cette fois-ci, partira de Périgueux. Le temps que le médecin arrive sur place, les infirmiers seront en contact avec lui, par télémédecine, en envoyant des photos et des vidéos. C'est bien le médecin qui prendra les décisions.
"Cette organisation permet d'apporter une réponse la plus rapide et efficace possible, assure la directrice des hôpitaux de Périgueux, Lanmary, Sarlat et Domme, Corinne Mothes. C'est un moyen de limiter les impacts de la pénurie de médecin." Pour inciter les infirmiers à participer, ces missions spéciales seront payées double et en heures supplémentaires d'après les syndicats. Les formations vont commencer dès la semaine du 27 juin.
Le sénateur Serge Mérillou craint une "perte de chance" pour les patients
Les syndicats ont donné leur accord mais ils dénoncent une mise en place précipitée de ces équipes paramédicales mobiles. "Ça crée des interrogations, un stress pour le personnel, juge Christophe Helaud, secrétaire adjoint du bureau Force Ouvrière à l'hôpital de Sarlat. Les équipes sont épuisées par les conditions de travail, il ne faudrait pas que ça les use encore plus." Le sénateur Serge Mérillou, convié à une réunion sur le sujet, s'inquiète d'une potentielle "perte de chance" pour les patients. "C'est ce que me disent les médecins que je rencontre, c'est une inquiétude", confie le sénateur.
L'Agence régionale de santé a de son côté validé le principe de ces équipes paramédicales mobiles. Mais elles ne seront appliquées que sur quelques heures ou quelques jours, s'il manque les deux urgentistes en même temps. Un scénario qui risque d'arriver cet été, si les plannings ne sont pas comblés d'ici là.
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