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Pauline Guillouche, hépatologue : "Dire que quand on ne consomme pas d’alcool on devient chiant, c’est très grave"

Par
  • France Bleu

"Dire que quand on ne consomme pas d’alcool, on devient chiant, c’est très grave". Sur France Bleu, l'hépatologue Pauline Guillouche confie sa colère après une séquence polémique de l'émission "Quelle époque !" diffusée sur France 2 samedi dernier.

Une personne sert un verre de champagne d'une bouteille magnum autour d'un apéritif Une personne sert un verre de champagne d'une bouteille magnum autour d'un apéritif
Une personne sert un verre de champagne d'une bouteille magnum autour d'un apéritif © Maxppp - Vanessa MEYER/PHOTOPQR/L'ALSACE

"Cela m'a mise extrêmement en colère". L'hépatologue Pauline Guillouche a rapidement fait part de son indignation sur son compte Instagram, suivi par plus de 78.000 internautes, après l'interview samedi soir du comédien Artus dans l'émission Quelle Époque ! sur France 2. Dans cette séquence, l'humoriste explique qu'il a arrêté de boire et de fumer pour calmer ses angoisses.

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L'animatrice Léa Salamé lui lance alors : "Vous êtes devenu chiant ?", provoquant l'exaspération de nombreux internautes et médecins spécialistes de la consommation d'alcool comme Pauline Guillouche. "Quand on voit des messages comme ça, renvoyés sur une chaine publique à une heure de grande écoute, que quand on ne consomme pas d’alcool, on devient chiant, c’est très grave" a-t-elle ajouté au micro de l'émission Bonjour Docteur sur France Bleu. En France, l'alcool demeure l'un des premiers facteurs de décès en France, avec plus de 40.000 morts attribuablesselon Santé publique France.

"Je vois des cirrhoses liées à l'alcool tous les jours"

Sur France Bleu, Pauline Guillouche rappelle que de nombreux Français "ont des problèmes avec leur consommation d'alcool" et "ont des maladies en lien avec". Cela concerne plusieurs des patients de son cabinet de Nantes, dont "des hommes, des femmes ou des enfants qui ont été touchés par la maladie alcoolique de leurs parents", énumère la médecin.

La spécialiste des maladies du foie raconte qu'elle est quotidiennement témoin des ravages de l'alcool, responsable de 28.000 nouveaux cas de cancer en France chaque année : "Je vois des cirrhoses liées à l'alcool tous les jours, je vois des patients greffés. Je vois leurs enfants qui ont eu des enfances difficiles". Et ces addictions sont extrêmement difficiles à affronter pour les malades, martèle Pauline Guillouche en prenant exemple sur un de ses patients "qui se bat depuis 20 ans". "Il a fait des cures, des postcures. C'est quelqu'un de volontaire, qui veut s'en sortir, mais qui a beaucoup de difficultés".

"Il faut vraiment arrêter cette pression sociale"

"On fait du bien à sa santé, quand on arrête l'alcool, insiste la spécialiste. Comme le foie est un organe assez formidable, qui se régénère avec le temps, on peut récupérer d'une inflammation du foie, d'un certain degré de dureté du foie. On va éviter toutes les complications de la cirrhose et on va diminuer le risque d'avoir un cancer du foie". Selon Pauline Guillouche, l'arrêt de l'alcool améliore aussi la santé mentale : "On sait que la consommation d'alcool est en lien avec une humeur dépressive, donc quand on arrête, on va bien mieux sur ce plan". "Il faut vraiment arrêter cette pression sociale en France autour de la consommation d'alcool", réclame la médecin en insistant : "On n'est pas chiant, c'est même le contraire !".

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