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"Je ne peux pas donner plus" : la grève des médecins libéraux s'annonce très suivie en Meurthe-et-Moselle

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Les médecins généralistes libéraux sont à nouveau appelés à la grève vendredi 13 octobre pour dénoncer leurs conditions de travail. La profession fait face à un manque cruel d'attractivité : la Meurthe-et-Moselle en fait de plus en plus les frais.

C'est surtout pour rendre le métier plus attractif et attirer les jeunes médecins que le docteur Bruat fermera son cabinet de Dombasle le vendredi 13 ctobre C'est surtout pour rendre le métier plus attractif et attirer les jeunes médecins que le docteur Bruat fermera son cabinet de Dombasle le vendredi 13 ctobre
C'est surtout pour rendre le métier plus attractif et attirer les jeunes médecins que le docteur Bruat fermera son cabinet de Dombasle le vendredi 13 ctobre © Radio France - Jules Hauss

C'est sur sa pause de midi, entre ses innombrables consultations du jour que le Docteur Bruat nous accorde quelques minutes. Installé depuis près 20 ans en Meurthe-et-Moselle, il travaille depuis 2019 en maison médicale à Dombasle-sur-Meurthe avec deux autres médecins généralistes : tous sont en grève vendredi 13 octobre. Une intersyndicale appelle à un "vendredi noir" dans les cabinets pour dénoncer à nouveau des conditions de travail qui se dégradent.

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De plus en plus de départs non remplacés

Une nouvelle grève, après celles de l'an passé. La situation ne s'est pas améliorée depuis, loin de là, selon le docteur Bruat. "Ces derniers mois, plusieurs de mes confrères sont partis en retraite, ils n'ont pas été remplacés. Un médecin, ça représente entre 2000 et 3000 patients. Ça se répercute sur tous les médecins en place. Je continue d'accepter les patients du secteur de Dombasles. Les autres, je commence à les refuser." Résultat : une journée type qui ne cesse de s'alourdir. Des rendez-vous toutes les 15 minutes entre 8h et midi puis entre 14h et 20h. Trois visites entre midi et deux.

"Sur la communauté de communes du Sel et du Vermois, on a quatre départs de généralistes qui a priori ne seront pas remplacés. On était l'une des rares oasis dans le désert médical français, mais ça risque de se terminer", résume Xavier Grang, médecin à Saint-Nicolas-de-Port et vice-président du syndicat majoritaire MG France. Il s'attend à une grève très suivie de la part de ses confrères. Selon l'Ordre des médecins, le nombre de médecins exclusivement libéraux a baissé de 11,8% depuis 2010. Le nombre de médecins généralistes salariés a augmenté de 13,4% sur la même période.

Une consultation à 30€au moins

Au cœur des revendications, la revalorisation du prix des consultations. Il va atteindre 26,50€ en novembre. Les syndicats veulent au moins le pousser à 30€ (certains jusqu'à 50€). Les médecins souhaitent aussi que les consultations plus longues soient mieux rémunérées. "On a de plus en plus d'annonces de diagnostic de maladies lourdes à faire ou même de syndromes dépressifs à gérer. On ne peut pas le faire en 15 minutes. Et pourtant, ce n'est pas rémunéré en conséquence", analyse le docteur Bruat.

L'objectif des ces revalorisations, c'est notamment de pouvoir engager du personnel pour les épauler dans des tâches administratives de plus en plus lourdes"C'est encore pire depuis cet automne. L'Assurance maladie fait des transformations de logiciels que nous ne comprenons pas. Ça nous fait perdre de précieuses minutes et souvent les patients ne suivent pas. Je suis médecin, pas secrétaire de l'Assurance Maladie. Je n'ai pas le temps d'expliquer comment ça marche au patient. Je ne peux pas donner plus, je rentre déjà à 21h tous les soirs", s'exaspère Angélique Gluziki, syndiquée SNL et gréviste elle aussi ce vendredi.

Elle souhaiterait d'ailleurs que les grèves à l'avenir soient administratives "pour ne pas prendre en otage les patients". Celle-ci est en tout cas générale et reconductible. Plusieurs médecins interrogés envisagent donc de ne pas se limiter à ce "vendredi noir" pour se faire entendre.

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