"Mission flash" sur les urgences : 41 propositions remises à la Première ministre Elisabeth Borne
La "mission flash" sur les urgences à l'hôpital a remis ce jeudi matin à la Première ministre Elisabeth Borne ses 41 propositions pour que l'hôpital surmonte ses difficultés cet été, période jugée "à haut risque".
Davantage de moyens financiers, d'effectifs, et de tri dans l'orientation des patients : voilà les trois grandes pistes des 41 recommandations remises à Matignon ce jeudi matin par la "mission flash" sur les services d'urgences à l'hôpital, commandée par Emmanuel Macron le 31 mai dernier.
Le projet de rapport remis à Elisabeth Borne, que s'est procuré l'AFP, un document de 60 pages présenté par le président du Samu-Urgences lors d'une réunion de travail en présence de la ministre de la Santé, de l'Assurance maladie et de la fédération d'associations de patients France Assos Santé, vise à "faciliter la gestion de la période estivale à haut risque".
Revalorisations de salaires et tri accru des patients
La "mission flash" préconise de "réguler les admissions", soit avec un "triage paramédical à l'entrée" des urgences, soit par une "régulation médicale préalable systématique" par le standard téléphonique du Samu. Le rapport suggère même de limiter par endroits l'accès aux seules "urgence vitales", en particulier la nuit, cette "suspension d'activité partielle" devant permettre de "mutualiser les moyens de plusieurs services sur un seul site". Une grande campagne d'information pour inciter les patients à appeler le 15 avant de se déplacer directement aux urgences est souhaitée, accompagnée d'une "mise à niveau des effectifs" des assistants de régulation médicale (ARM) qui réceptionnent ces appels.
Sur le plan budgétaire, la "mission flash" préconise une meilleure rémunération des médecins libéraux qui se chargent de réguler et trier les appels au Samu (à hauteur de 100 euros brut de l'heure "défiscalisés") et en consultation (avec une majoration de 15 euros par acte demandé par le Samu). Le rapport recommande aussi de revaloriser le travail de nuit et pendant les ponts du 14 Juillet et du 15 Août, avec une prime par ailleurs pour les équipes des urgences psychiatriques, pédiatriques et gynécologiques. Ces différentes pistes sont assorties "d'indicateurs d'impact", afin de décider à la rentrée de septembre "de la poursuite ou de l'abandon de ces mesures".
La cheffe du gouvernement doit maintenant arbitrer parmi ces 41 recommandations pour pouvoir faire fonctionner au mieux les services d'urgences dans les hôpitaux cet été. 120 services sont obligés de réduire la voilure cet été, avec parfois des fermetures partielles des urgences, faute de personnel suffisant : une situation qui n'épargne pas de grands CHU comme Toulouse, Bordeaux ou Grenoble.
De première mesures déjà mises en place
Sans attendre les propositions de la "mission flash", le gouvernement avait annoncé dès début juin de premières mesures pour surmonter l'été à l'hôpital. L'exécutif a notamment "décidé de réactiver le doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical, et du temps de travail additionnel des médecins, pour l'ensemble de la période estivale", avait annoncé la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, lors d'une intervention au Congrès des urgences le 8 juin.
"Un dispositif exceptionnel" pour que "les élèves infirmiers et aides-soignants ayant achevé leur formation initiale en juin et juillet (puissent) commencer à exercer immédiatement, sans attendre la remise officielle de leur diplôme", a aussi été activé. Les soignants retraités "volontaires pour reprendre une activité" cet été bénéficieront pour leur part de "facilités de cumul (avec) leur pension de retraite". Par ailleurs, les agences régionales de santé (ARS) ont été sommées de "remobiliser les dispositifs territoriaux de gestion de crise" pour coordonner hôpitaux publics, cliniques privées et professionnels libéraux.
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