Le CHU de Dijon ouvre un jardin thérapeutique

L'idée de créer un jardin thérapeutique au sein du Centre Gériatrique de Champmaillot n'est pas toute neuve, cela fait maintenant trois ans qu'elle germe dans la tête des soignants et des responsables de l'établissement. Mais elle s'est concrétisée ce vendredi 24 juin avec l'inauguration de cet espace. Dans les bacs installés juste à l'entrée de la résidence, on trouve de tout : du persil, de la menthe, des tomates, des radis, des fleurs. C'est un endroit où l'on peut se promener, seul ou accompagné, discuter près des plantes ou même jardiner. "C'est bien mais il faut tout le temps s'en occuper, ça ne pousse pas tout seul" regrette quand même Bernard, l'un des résidents.

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Des activités pour stimuler les fonctions cognitives

Mais la plupart des résidents de Champmaillot semble y prendre goût. Daniel, petit-fils d'agriculteur, se fend même de quelques conseils aux infirmières : "si on veut des radis, il faut leur faire de la place pour qu'ils grossissent" explique l'homme atteint de la maladie d'Alzheimer.

Odile Martin est infirmière. Elle s'est beaucoup investie dans ce projet de jardin thérapeutique, et elle a rapidement pu constater les premiers effets sur les résidents : "dès qu'on sort de la chambre de toute façon, dès qu'on prend du temps pour eux (les résidents), ils sont différents, ils sont eux-mêmes. Et cela les détend : ils dorment mieux après" remarque l'infirmière.

Ce jardin thérapeutique apaise les résidents, mais il a aussi une vocation de soins, notamment pour les personnes atteintes de maladies type Alzheimer. Frédéric Robinet est cadre supérieur du pôle personnes âgées du CHU sur le site de Champmaillot : "il y a tout un travail sur la mémoire, la reconnaissance. L'objectif c'est, par la qualité de ce lieu, de maintenir, soutenir et stimuler toute la présence qu'ont encore ces personnes".

Un outil pour développer les sens

"Il y a plusieurs sens à développer", ajoute Florence Vizier, cadre de santé de la filière infirmière à Champmaillot. "Il y a d'abord la vue, on peut constater les changements au fil des saisons. Il y a aussi l'odorat, le fait de pouvoir sentir différentes odeurs, des plantes, des fruits. Nous avons aussi le toucher, le côté terre : certains résidents avaient l'habitude de travailler dans les terres, du coup de nombreux souvenirs remontent, et cela ouvre le dialogue entre résidents ou avec les soignants, il y a donc du lien qui se crée".