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Fukushima : cinq ans après, un laboratoire caennais mesure les dégâts

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Le 11 mars 2011, un tremblement de terre provoquait l'accident nucléaire de Fukushima au Japon. Cinq ans après, la pollution radioactive est encore très présente. L'association caennaise pour le contrôle de la radio-activité dans l'ouest a ouvert il y a trois ans un laboratoire dans l'archipel.

Mylène Josset, responsable du laboratoire et David Boilley, président de l'ACRO
Mylène Josset, responsable du laboratoire et David Boilley, président de l'ACRO © Radio France - Théo Hetsch

Ce vendredi 11 mars 2016, le Japon - et le monde entier - se souviendront de la catastrophe nucléaire de Fukushima, survenue il y a cinq ans. Depuis le début de l'accident, l'ACRO, association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest effectue un suivi régulier de la situation et son premier bilan n'est pas rassurant.

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Dans le laboratoire caennais, un gros caisson gris en plomb trône à côté d'un spectromètre. "Cet appareil sert à évaluer l'énergie des rayonnements radioactifs", explique Mylène Josset, responsable du laboratoire de l'association, "il nous permet ainsi de faire le tri entre les éléments radioactifs naturels, présents dans la nature mais pas dangereux à faible dose, et les éléments issus d'une pollution radioactive".

Sur l'écran, de nombreux pics suggèrent un problème, comme sur cette vidéo qui montre l'impact de la catastrophe de Tchernobyl en France :

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Il y a une semaine, Mylène Josset était sur le Rainbow Warrior III, le bateau de Greenpeace, pour assister l'ONG dans sa campagne de mesure de la pollution radioactive.

Une pollution maritime inédite

L'ACRO a assisté Greenpeace dans la mesure de la radioactivité dans les fonds marins. Car la spécificité de l'accident de Fukushima est d'avoir eu lieu - et d'avoir eu des conséquences - au bord de la mer. Si Tchernobyl, il y a 30 ans, était une catastrophe terrestre, au Japon, la situation était toute autre : 80% des éléments radioactifs ont fini en mer.

Encore 100.000 déplacés

Très rapidement après l'accident, les autorités nipponnes ont évacué les populations dans un rayon de 20 km.  Cela représentait alors 160.000 personnes. Aujourd'hui, cinq ans après le drame, encore 100.000 personnes sont toujours déplacés.

Les zones interdites autour de Fukushima
Les zones interdites autour de Fukushima © Radio France - Agence Ide

Mais certains reviennent. Le gouvernement a mis en œuvre un grand plan de décontamination. Objectif : rétablir la situation d'ici les jeux olympiques de Tokyo, dans quatre ans. Il faut donc gratter la terre, couper les arbres, nettoyer les toits dans les zones d'habitations. "Cela crée alors des oasis décontaminés au milieu de montagnes contaminées", déplore David Boilley, président de l'association ACRO.

Dans le rayon de 20 km où une évacuation générale avait été ordonnée, trois villages ont reçus le feu vert pour le retour des populations. "Mais les taux de radioactivité sont encore importants", alerte David Boilley. Écoutez le reportage de Théo Hetsch :

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L'atome a fait de gros dégâts, toujours présents depuis 5 ans. L'ACRO a publié ce mercredi 9 mars son rapport complet issue de ses travaux. Il est intitulé "Fukushima cinq ans après, retour à l'anormal". Il faudra plusieurs dizaines d'années pour réhabiliter ces territoires.

En France, "élargir les plans d'urgence autour des centrales"

En France, l'association ACRO dénonce la faiblesse des plans de protection autour des centrales nucléaires, bien trop  insuffisants selon David Boilley, président de l'association :

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