Passer au contenu
Publicité

Fermeture des urgences de Mayenne et Château-Gontier : élus et soignants divisés

Par

Les services d'urgence de Mayenne et Château-Gontier-sur-Mayenne devraient fermer les nuits, à partir du 1er janvier 2024. Ce projet subit les foudres de bon nombre d'élus et de soignants du département.

Urgences (illustration) Urgences (illustration)
Urgences (illustration) © Maxppp - Vincent MICHEL

À partir du 1ᵉʳ janvier 2024, les services d'urgences des hôpitaux de Mayenne et Château-Gontier-sur-Mayenne devraient fermer toutes les nuits, et ne laisser que les urgences de Laval ouvertes. C'est une volonté de l'Agence régionale de Santé (ARS). Le syndicat Force ouvrière parle même d'une injonction faite à la direction de l'hôpital et au Groupement hospitalier de territoire (GHT).

Publicité

Depuis plusieurs années, la Mayenne, troisième désert médical de France, connaît une immense pénurie de médecins urgentistes, obligeant les établissements à des fermetures et régulations. Aujourd'hui, plusieurs syndicats et élus de tous bords en Mayenne dénoncent une énième restriction de l'accès au soin, si le projet voit le jour.

Une organisation plus lisible ?

Olivier Richefou est un des rares élus de la Mayenne à dire oui à la nouvelle organisation. Pour le président du conseil départemental, elle est bien plus lisible pour le public que la précédente. "Ça devient insupportable pour les Mayennais de ne pas savoir quel est le service d'urgence qui est ouvert. Ces derniers jours encore, on a dit à des sapeurs-pompiers du Nord-Mayenne, que Mayenne était fermé, et qu'il fallait aller à Laval. Ils sont arrivés à Laval, et on leur a dit 'non, non, Laval est fermé. Il faut que vous retourniez à Mayenne'. C'est ça tous les jours !"

Mais chez certains soignants, la pilule ne passe pas. À l'hôpital de Château-Gontier-sur-Mayenne, le docteur Mohamed Nouri dénonce une décision arbitraire de l'ARS, sans consultation des établissements. Pour ce médecin anesthésiste, il y avait une autre solution pour améliorer la situation des urgences.

"Nous avions travaillé une piste qui était simple : la fusion du Samu 49 avec le Samu 53. Quand vous composez le 15, que vous ayez un médecin d'Angers ou de Laval qui décroche, ça vous est complètement égal. Si on avait pris cette décision plus tôt, on dégageait du temps pour au moins dix urgentistes, tout de suite. Donc, à la place du directeur de l'hôpital de Laval, j'aurais pris une décision dans ce sens plutôt que d'appauvrir davantage le département."

Des élus furieux

Si les fermetures des urgences de nuit à Mayenne et Château-Gontier sont actées pour 2024, il faudra convaincre les soignants de se déplacer à Laval. Et ce n'est vraiment pas gagné. Des maires de plusieurs communes sont montés au créneau sur les réseaux sociaux. À Château-Gontier-sur-Mayenne, Philippe Henry écrit : "L'organisation du GHT n'a aucune réalité avec nos bassins de communautés médicales. La vision départementale va nous tuer. Comment parler d'attractivité et d'aménagement du territoire avec une âme de centrifugeuse. Il est urgent de réagir."

"Découvrir dans la presse locale les propositions de fermeture la nuit des services d’Urgences du CHNM dont je préside le Conseil de Surveillance… sans aucune information, ni débat, est, sur la forme comme sur le fond, d’un irrespect total", écrit de son côté Jean-Pierre Le Scornet, maire de Mayenne.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined