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Hépar, Perrier, Vittel, Contrex : la qualité sanitaire des eaux de Nestlé n'est pas garantie, selon une expertise

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Franceinfo et Le Monde révèlent ce jeudi que les sources d'eaux minérales commercialisées par Nestlé en France (Perrier, Vittel, Hépar, Contrex) sont contaminées par des bactéries, des pesticides et des Pfas, selon un rapport de l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation.

Ligne de production de bouteilles d'eau Hépar chez Nestlé Waters  dans les Vosges, mai 2023 Ligne de production de bouteilles d'eau Hépar chez Nestlé Waters  dans les Vosges, mai 2023
Ligne de production de bouteilles d'eau Hépar chez Nestlé Waters dans les Vosges, mai 2023 © Maxppp - Eric THIEBAUT

Nouveau caillou dans la chaussure de Nestlé après les révélations en janvier sur les eaux minérales purifiées illégalement. Une expertise menée par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) sur les eaux du groupe Nestlé fait état d’une contamination généralisée des sources exploitées. Les marques Hépar, Perrier, Contrex et Vittel sont concernées.

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Les conclusions de cette expertise ont été transmises au gouvernement en octobre dernier et sont révélées ce jeudi matin nos confrères de Franceinfo avec le journal Le Monde. Les experts évoquent un "niveau de confiance insuffisant" pour garantir "la qualité sanitaire" des eaux minérales naturelles en bouteille du groupe.

Concentrations parfois élevées de bactéries

La contamination des sources d'eaux minérales de Nestlé concerne des bactéries, des pesticides et des Pfas, ces polluants chimiques éternels, nocifs pour l'environnement et la santé, et dans le viseur d'une proposition de loi. Les experts de l'Anses ont relevé la présence, dans des concentrations "parfois élevées" de bactéries type Escherichia coli ou entérocoques intestinaux, alors que la réglementation sur les eaux minérales naturelles précise bien que ces eaux doivent être totalement exemptes de bactéries, que ce soit après ou avant embouteillage.

La conclusion de l'Anses, remise au ministère de la Santé, est sans appel : si Nestlé a eu recours à des traitements interdits, c’est bien en raison de très nombreuses contaminations de l’eau de ses captages. Fin janvier, des révélations de franceinfo et du monde ont révélé que le groupe utilisait des traitements interdits de purification de ses eaux minérales naturelles. Des eaux contaminées, mais traitées comme de la banale eau du robinet. Une tromperie présumée dissimulée pendant des années par la multinationale, qui était allée jusqu’à cacher des filtres dans des armoires électriques pour tromper les agents des contrôles sanitaires.

Dans leurs conclusions, les experts de l’Anses invitent le ministère à mettre en œuvre un plan de surveillance renforcée des usines Nestlé, "considérant les multiples constats de contaminations d’origine fécale", "la présence chronique notable de micropolluants", et aussi "l’absence de paramètre permettant le suivi de la contamination virale des eaux". Ils rappellent surtout, noir sur blanc, qu’en cas de non-conformités détectées, les eaux des sources Nestlé "ne devraient pas conduire à la production d’eaux embouteillées".

Nestlé se défend

Contacté, le ministère de la Santé n’a pas voulu répondre aux questions de franceinfo, car la justice est saisie. Une enquête préliminaire pour tromperie est en effet ouverte dans les Vosges. On ne sait pas, à cette heure, si un plan de surveillance renforcé a bien été mis en place. Quant à la direction de Nestlé, elle maintient que la qualité de ses eaux est conforme à la réglementation. L’entreprise, ayant obtenu du gouvernement une dérogation pour utiliser certains micro-filtres pourtant interdits par la réglementation européenne, assure avoir retiré tous les autres traitements illicites mis en place ces dernières années : filtres à charbon et filtres UV, pourtant nécessaires dans le traitement de l’eau potable pour assurer une désinfection efficace de l’eau.

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