Passer au contenu
Publicité

Drôme : les maternités submergées après la fermeture temporaire de celle de la clinique Pasteur

Par

Le conseil départemental des sages-femmes de la Drôme alerte sur la situation des maternités du département, saturées par un pic de natalité et la réorientation des patientes de la clinique Pasteur de Guilherand-Granges, dont la maternité est fermée tout le mois d'août.

Illustration Illustration
Illustration © Maxppp - Vanessa Meyer

"17 accouchements en 24 heures, c'est de l'inédit" souligne Elisa Etienne, la présidente du conseil départemental des sages-femmes de la Drôme. C'est un exemple de ce qui se passe ces derniers jours à la maternité de l'hôpital de Valence. Celle de l'hôpital de Romans connait aussi un pic d'activité hors norme. En cause : une hausse de la natalité constatée dans tout le pays mais aussi localement la fermeture au mois d'août de la maternité de la clinique Pasteur à Guilherand-Granges suite à des problèmes d'effectifs. 

Publicité

Environ 80 femmes auraient dû accoucher à la clinique Pasteur ce mois d'août selon les estimations ; autant de patientes qu'il faut réorienter vers les autres maternités de Drôme et d'Ardèche (Valence, Montélimar, Aubenas, Romans et Annonay). Pour des questions géographiques, ce sont principalement celles de Romans et surtout de Valence qui en ressentent le plus ces effets. A l'hôpital de Valence, 278 accouchements sont programmés ce mois d'août ; 60 de plus que la moyenne.

On décale des déclenchements, on les reporte au soir ou au lendemain - Elise Etienne, présidente du conseil départemental des sages-femmes de la Drôme

La présidente du conseil des sages-femmes de la Drôme constate : "on n'a pas la place en terme de locaux et de personnels pour accueillir des patientes dans la sécurité psychiques et médicales. Au-delà d'une salle de naissance, il faut des sages femme pour les prendre en charge correctement." Elle explique que des sages-femmes doivent gérer jusqu'à 6 patientes simultanément en salle de naissance - sans compter les consultations prénatales et les passages aux urgences.

C'est délétère pour tout le monde, tant pour les patientes que les sages-femmes, mais aussi les gynécologues, obstétriciens et pédiatres du territoire

La marge de manœuvre : l'annulation de certaines prises en charge proposées habituellement. "On annule des rendez-vous d'acupuncture ou de préparation à la parentalité. On priorise la salle de naissance au détriment d'autres activités. On décale des déclenchements, on les reporte au soir ou au lendemain parce qu'on n'a pas de place pour accueillir les patientes" déplore Elisa Etienne. Et la solution ne peut passer par un recrutement en urgence de nouvelles professionnelles : "on sait bien qu'il y a pénurie, il n'y a plus de sages-femmes disponibles." Elle rappelle que les conditions de travail et les salaires ne rendent pas le métier attractif, "sans compter la fermeture des deux tiers des maternités françaises en 40 ans."

Une cellule de coordination territoriale mise en place

"Ce n'est pas anticipé" dénonce Elisa Etienne, "les patientes n'ont pas été informées de cette fermeture, il a fallu s'organiser dans l'urgence." Une cellule de coordination territoriale a été mise en place par les sages-femmes du département, avec l'appui des directions des établissements drômois. L'objectif est de recenser les lits disponibles et d'orienter au mieux les patientes qui prévoyaient d'accoucher à Guilherand-Granges. "Il y a dans cette cellule des sages-femmes de Romans, de Valence et de Montélimar. En fonction de leur domicile géographiques et des risques obstétriques identifiés, en lien avec une sage-femme de la clinique, nous avons contacté les patientes et nous les avons réorientés" développe la présidente du conseil des sages-femmes de la Drôme.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined