Dijon : une nouvelle unité et un traitement innovant dans la lutte contre le cancer
Le Centre Georges-François Leclerc à Dijon a créé en mai 2023 la toute première unité de radiothérapie interne vectorisée de Bourgogne-Franche-Comté. Le but ? Développer ce nouveau traitement très prometteur contre le cancer .
Un nouvel espoir pour les malades du cancer. À Dijon, le Centre Georges-François Leclerc (CGFL) confirme sa position d'établissement de pointe dans la lutte contre le cancer. Il a créé la toute première unité de radiothérapie interne vectorisée de Bourgogne-Franche-Comté en mai 2023. Derrière ce nom barbare se cache un traitement innovant pour soigner les malades du cancer. À la différence de la chimiothérapie et de la radiothérapie, cette nouvelle méthode permet de tuer uniquement les cellules malades chez les patients atteints d'un cancer métastatique, un cancer qui s'est propagé dans le corps. Pour développer l'utilisation de ce traitement, le CGFL a donc construit une nouvelle unité qui permet d'accueillir trois patients par jour.
Comment ça fonctionne ?
La radiothérapie interne vectorisée est une vraie innovation, comme le raconte le professeur Alexandre Cochet, le responsable de la médecine nucléaire au CGFL. "Le principe, c'est d'administrer aux patients par voie veineuse comme une chimiothérapie classique, une molécule qui porte un atome radioactif et qui va se fixer sur une cible exprimée uniquement par les cellules tumorales, détaille le médecin. De cette manière, on va déposer de la radioactivité directement dans les cellules tumorales et pas dans les autres cellules de l'organisme, de manière à les irradier, à les détruire de l'intérieur."
Il s'agit en fait d'une nouvelle arme qui vient enrichir l'arsenal thérapeutique pour le traitement des cancers métastatiques. "C'est une thérapie innovante et de rupture dans le sens où elle a prouvé une très grande efficacité dans certaines situations, et notamment les cancers de la prostate métastatique", explique-t-il. D'ailleurs, pour l'instant, le CGFL utilise ce nouveau traitement uniquement pour ces cancers de la prostate, mais aussi ceux de la thyroïde et pour les tumeurs neuro-endocrines. D'autres molécules sont en phase de recherche pour les autres types de cancers. Autre aspect intéressant, la radiothérapie interne vectorielle permet aussi de poser des diagnostics pour vérifier de la viabilité de cette technique sur chacun des patients.
Dans la pratique, le patient doit se rendre le matin au CGFL, il reçoit une perfusion lente pendant 20 à 30 minutes avec le produit. Une fois que cela est fait, le patient va rester plusieurs heures dans la chambre de l'unité. D'abord pour surveiller son état de santé, mais aussi parce qu'à ce moment-là, le patient est radioactif, ce qui va par exemple se manifester dans ses urines qu'il va falloir récupérer et isoler. Cette nouvelle unité, qui a coûté environ un million d'euros, est donc notamment conçue pour gérer cette logistique particulière. Le traitement complet comporte quatre à six injections, toutes les quatre à six semaines. Le tout pour un montant qui varie entre 48 000 et 72 000 euros, pris en charge par l'Assurance Maladie.
Des différences avec les traitements existants
Mais alors si on rentre un peu plus dans le détail, quelle est la différence de cette radiothérapie interne vectorisée, par rapport à la chimiothérapie et la radiothérapie ? Réponse du directeur général du Centre Georges-François Leclerc, le professeur Charles Coutant. "La chimiothérapie aujourd'hui, c'est une molécule qui détruit des cellules qui se divisent vite, sans faire de distinction entre les bonnes et les mauvaises cellules, explique-t-il. La chimiothérapie, ça ne fait pas la différence entre une cellule cancéreuse et une cellule non-cancéreuse. Ça détruit des cellules qui divisent, donc ça va aussi détruire des cellules normales. D'où tous les problèmes de perte de cheveux et également de baisse des globules dans le sang."
Pour la radiothérapie, les raisons sont différentes. "La radiothérapie externe, elle, va délivrer la source radioactive d'une grosse machine. Mais pour pouvoir atteindre sa cible, elle va aussi traverser parfois des tissus qui ne sont pas malades et donc avec des effets secondaires liés à cela qui peuvent être également présents, détaille le professeur Charles Coutant. Là, on est vraiment sur de la thérapie ciblée radioactive qu'on injecte par les veines, c'est la radiothérapie qu'on injecte par perfusion." Avantage aussi de cette radiothérapie interne vectorisée, comme elle est plus localisée sur les cellules malades, les effets secondaires sont moins importants pour le patient.
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