Déserts médicaux : Saint-Léger-Magnazeix, petite commune rurale cherche docteur en Limousin
Le portail le Guide Santé vient de publier sur internet une carte précise des déserts médicaux. Cela concerne 3% des communes en Nouvelle-Aquitaine dont 25 en Corrèze et 7 en Haute-Vienne. On y retrouve Saint-Léger-Magnazeix où le nouveau maire aimerait bien attirer un nouveau docteur. Reportage.
Une trentaine de communes de la Corrèze et de la Haute-Vienne sont recensées comme des déserts médicaux sur la carte publiée sur internet par le portail le Guide Santé. On y retrouve notamment Saint-Léger-Magnazeix, près de 500 habitants avec les villages alentours, aux confins de la Haute-Vienne, de l'Indre et de la Vienne. Une commune rurale où le dernier médecin à demeure a quitté les lieux en 2014. Tout avait pourtant été fait pour qu'il vienne et surtout pour l'inciter à rester, maison, cabinet et matériel médical.
Pour faire venir un médecin, c'est infernal - Jean-Louis Rouet, maire de Saint-Léger-Magnazeix
À son départ, le docteur de Lussac-les-Eglises, un village voisin de 10 kilomètres, a tenu des permanences mais cela n'a pas duré non plus. "Il n'y a plus rien qui tient, c'est un peu compliqué. Pour faire venir un médecin, c'est infernal. Pourtant, il y a un potentiel de clientèle ici, nous sommes environ 490 habitants. Il y a quelques jeunes. Il y a de la vie mais personne ne veut venir se fourrer là. Il n'y a plus moyen de retrouver quelqu'un" se désole le nouveau maire Jean-Louis Rouet.
Sur place, il y a pourtant tout ce qu'il faut à l'intérieur de la mairie dans la pièce qui sert encore à la médecine du travail. "Le matériel est présent ; appareil pour prendre la tension, thermomètre, pèse bébé, appareil pour lire les radios, le lit, le marche pied, le paravent, les armoires pour les dossiers. Il y a tout ce qu'il faut, il peut venir les mains dans les poches. On peut même fournir l'ordinateur. Il peut venir prendre rendez-vous, on lui facilitera au maximum la tâche", fait savoir le maire de Saint-Léger-Magnazeix.
Jusque là, tout va bien, mais demain ?
En attendant l'arrivée très hypothétique d'un nouveau docteur, il faut prendre la voiture pour aller consulter. Mais ce n'est pas le problème pour Marie-José et Danielle, deux habitantes de la commune. "Quand on habite à la campagne, on sait très bien qu'il faut prendre la voiture. 10 kilomètres, c'est rien pour nous." Elles sont finalement plus embêtées par la disponibilité forcément restreinte des docteurs dans les communes alentours. "Ils ont beaucoup de travail. Ils sont très demandés. Il faut souvent du temps avant d'avoir un rendez-vous. Mais ils sont très dévoués" apprécient-elles.
Des craintes pour les années à venir
Ce qui les inquiète vraiment, c'est l'avenir à moyen terme. "Parce qu'on a des médecins qui sont prêts de la retraite ! C'est surtout ça qui fait peur" selon Marie-José. Et à Danielle d'embrayer : "Et quand on va vieillir ou qu'on ne pourra plus prendre notre voiture. Dans 10 ans, si ces médecins là ne sont pas remplacés, là, ce sera plus méchant". Une crainte partagée par le docteur Bernard installé à Lussac-les-Eglises où son cabinet ne désemplit pas, "j_e ne vois pas pour l'instant de problème de démographie médicale. Ce sera à l'avenir un problème avec le départ des médecins en retraite. Dans un avenir assez proche_" prévient le généraliste.
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