Déserts médicaux : la Dordogne de plus en plus sinistrée
L’ordre des médecins a fait ses comptes, la Dordogne souffre d’un manque de médecins. Pour les généralistes, c’est -12,3 % depuis 2007. Une baisse qui s’explique en partie par l’attirance des départements côtiers de la région, mais aussi et surtout par le non remplacement des médecins généralistes qui partent à la retraite.
Les médecins généralistes sont de moins en moins nombreux en France et encore moins nombreux chez nous en Dordogne. C'est une des conclusions de l'ordre national des médecins qui a présenté ce jeudi matin son 8e Atlas de la démographie médicale. En moyenne, il y a moins 12,3 % de généralistes en Périgord depuis 2007, alors que la baisse est de 6,5 %au niveau national. C'est la baisse la plus forte de toute la région. Juste derrière nous, le Lot-et Garonne avec moins 11,3 % de médecins généralistes, suivi par le Gironde (-6,5%). Il n'y a vraiment que les Landes (+4,9%) et les Pyrénées-Atlantiques (+2,9%) qui s’en sortent.
Sur le canton de Terrasson-Lavilledieu, il ne restera plus que 11 médecins pour 15.000 habitants d’ici la fin de l’année. A Bergerac, les médecins généralistes étaient 32 en 2008. Aujourd’hui ils sont 23 et avec les départs annoncés, ils seront 20 à la fin de l’année. Les plus pessimistes tablent sur une quinzaine de médecins généralistes dans la ville d’ici deux à trois ans, pour les 27 000 habitants que compte Bergerac. Les plus optimistes attendent "qu’un ange se pose". Pour palier ce manque, Bergerac va suivre l’exemple de plusieurs communes : créer un pôle de santé pour attirer au moins 25 jeunes médecins dans un futur proche.
Les spécialistes aussi manquent en Dordogne
Les chiffres pour les médecins spécialistes suivent la courbe de celle des généralistes. Par exemple, quand on a 23 cardiologues, la Gironde en a 338. Quand la Dordogne a 35 psychiatres, la Gironde en a 417... Une situation catastrophique pour le docteur Bruno Hammel, le secrétaire général de l'ordre des médecins de la Dordogne.
Il y a plusieurs raisons à cette désertification (liste non exhaustive) :
Le manque de stage obligatoire chez un généraliste dans le cursus universitaire des jeunes médecins qui leur donnent envie de devenir spécialistes.Une envie d’un travail salarié, plus sécurisant, comparé au 70h par semaine pour un médecin libéralUne adaptation à une commune ruraleUne meilleure rémunération chez les spécialistes que chez les généralistes.Une demande accrue des patients vieillissants, de plus en plus nombreux.
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