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Coronavirus : incompréhension à l'hôpital de Pau, où les soignants ne toucheront pas la prime de 1500 euros

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L'hôpital de Pau ne figure pas sur la liste des établissements dont les soignants toucheront la prime de 1500 euros promise dans les 40 départements les plus touchés par l'épidémie et dans les services ayant accueilli des malades du Covid-19. Pourtant, ceux de Bayonne et Tarbes en bénéficieront.

Le personnel d'une des deux unités "Covid" de l'hôpital de Pau Le personnel d'une des deux unités "Covid" de l'hôpital de Pau
Le personnel d'une des deux unités "Covid" de l'hôpital de Pau © Radio France - Daniel Corsand

Les soignants de l'hôpital de Pau devraient recevoir une prime de 500 euros, contre 1500 dans les 40 départements les plus touchés par l'épidémie et les services hospitaliers ayant accueilli des malades Covid-19. La liste de ces établissements est parue ce jeudi 14 mai au Journal officiel. "Une honte" pour Marie Rodriguez, brancardière au centre hospitalier de Pau. 

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Un traumatisme pour le personnel

"Nous n'avons pas compté nos heures depuis le début de la crise. Avant, les brancardiers amenaient les patients d'un point A à un point B. Au début de la crise tout a changé : nous aidions les infirmier(e)s, aides-soignant(e)s, les personnels des scanners... tout cela dans une ambiance très anxiogène, confie-t-elle. _Nous allions travailler la peur au ventre. Nous craignions de contaminer nos familles, prenions plusieurs douches avant de rentrer chez nous__"_. 

Très éprouvée par cette période "traumatisante", elle trouve "rageant" que le travail de l'ensemble du personnel, en particulier celui des services de réanimation et des urgences, ne soit pas reconnu. "Tant mieux pour les soignants de Bayonne, Tarbes ou Bagnères-de-Bigorre. Mais nous avons eu à peu près le même nombre de patients alors il est injuste que nous n'ayons pas la même prime", ajoute-t-elle.

"Des malades ont été transférés à Pau depuis la région Grand-Est. Des personnels de notre service des urgences se sont déplacés jusqu'à Nancy... Nous restons perplexe face à ce choix" - Valérie Revel

"Nous aimerions connaître les critères précis d'attribution de cette prime", regrette la présidente de la Commission médicale du Centre hospitalier de Pau, Valérie Revel, faisant part de son "incompréhension" face à cette annonce. Si elle reconnaît que la région a été plutôt "épargnée" dans cette épidémie, elle ne comprend pas pourquoi les soignants des hôpitaux de Bayonne, Tarbes et Bagnères-de-Bigorre par exemple, qui figurent sur cette fameuse liste, auraient plus de raisons de toucher la prime maximale que ceux de Pau. "Nous nous sommes aussi fortement mobilisés : quatre unités ont ouvert pour accueillir des patients atteints par le Covid-19. Des malades ont été transférés à Pau depuis la région Grand-Est. Des personnels de notre service des urgences se sont déplacés jusqu'à Nancy... Nous restons perplexes face à ce choix", explique la médecin. 

Les soignants attendent des explications de l'Agence régionale de Santé et des services de l'Etat. Le syndicat CGT a interpellé dès ce vendredi le directeur de l'hôpital de Pau, Jean-François Vinet, pour lui demander de réagir. Au-delà de cette prime ponctuelle, ils espèrent que leurs revendications, exprimées déjà avant la crise du coronavirus, seront entendues. 

Dans un tweet publié ce samedi, le député des Pyrénées-Atlantiques et vice-président de l'Assemblée nationale David Habib annonce qu'il saisit le gouvernement. 

Sur le même réseau social, le maire de Pau François Bayrou considère cette décision "inacceptable" et promet de "se battre"

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