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Coronavirus : ancienne championne devenue kiné, Vanessa Boslak alerte sur la situation des soignants

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En 2016, après les JO de Rio, Vanessa Boslak a mis un terme à sa carrière d'athlète. La championne de France de saut à la perche est aujourd'hui kiné dans une clinique privée de la région parisienne, en première ligne auprès des patients atteints du coronavirus. Son témoignage est édifiant.

A 37 ans, Vanessa Boslak, championne de France de saut à la perche, est kinésithérapeute dans une clinique privée dans l'ouest parisien, qui accueille des patients Covid. A 37 ans, Vanessa Boslak, championne de France de saut à la perche, est kinésithérapeute dans une clinique privée dans l'ouest parisien, qui accueille des patients Covid.
A 37 ans, Vanessa Boslak, championne de France de saut à la perche, est kinésithérapeute dans une clinique privée dans l'ouest parisien, qui accueille des patients Covid. © Maxppp - Thierry Larret

C'est l'une des grandes athlètes nordistes de ces dernières décennies : originaire de Marquillies, la perchiste Vanessa Boslak est multiple championne de France de la discipline, vice-championne du monde en salle  en 2012. Elle met un terme à sa carrière en 2016, après sa quatrième participation aux jeux olympiques.

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Mais c'est un autre combat que l'ancienne licenciée de l'ASPTT Lille mène actuellement. Elle est aujourd'hui kinésithérapeute et exerce dans une clinique privée de l'ouest parisien, qui accueille une quarantaine de patients atteints par le coronavirus. Elle leur prodigue des soins pour les désencombrer, les aider à récupérer leurs capacités respiratoires, mais aussi pour qu'ils conservent une certaine mobilité musculaire malgré l'immobilisation.

Des sacs poubelle en guise de sur-blouse : c'est vraiment la débrouille

Vanessa Boslak ne cache pas les difficultés que rencontrent les soignants depuis le début de l'épidémie, notamment en matière d'équipements. Les masques ? "J'en ai récupérés auprès d'une amie qui a un copain tatoueur et auprès d'un patient qui travaillait dans le bâtiment", raconte-t-elle. Les sur-blouses ? "Certaines filles prennent des sacs poubelles, pour essayer de se protéger. C'est vraiment de la débrouille".

Faute de masques, elle doit mettre la main devant la bouche des patients contaminés pendant les séances

Et pourtant, les kiné sont en contact direct avec les malades : "Parfois les patients n'ont pas de masque dans les chambres, donc quand je leur fais de la kiné respiratoire, je mets ma main devant leur bouche pour éviter qu'il y ait trop de projections quand ils toussent".

Le personnel hospitalier tombe comme des mouches

Vanessa Boslak n'est pas inquiète pour sa santé : "J'ai la chance de n'être pas trop âgée, j'ai 37 ans. Mais c'est vrai qu'on voit des patients jeunes en réanimation. Tant que vous ne l'avez pas chopé, vous ne savez pas comment votre organisme va réagir". L'ancienne championne estime même que "50% des personnes sont atteintes dans le milieu médical. Ça tombe comme des mouches chez les personnels hospitaliers".

Il va falloir que les politiques s'expliquent, des gens sont en train de mourir

Conséquence, selon elle : "Le personnel hospitalier est très en colère. Ça fait des années qu'il descend dans la rue pour demander des moyens et ils ont eu quoi comme réponse de l'Etat ? Des coups de matraque et des lacrymo. Il va falloir que les politiques s'expliquent, parce que plein de personnes sont en train de mourir dans les hôpitaux. Il y a une sélection qui se fait. C'est triste, mais on en arrive là".

On passe pour des héros, mais c'est parce qu'on n'a pas de moyens !

Derrière la voix maîtrisée de l'athlète de haut niveau, habituée à gérer le stress, on sent la colère : "Tous les jours à 20 heures, les gens sortent pour nous applaudir, on passe pour des héros, mais c'est parce qu'on n'a pas de moyens ! Les gens savent qu'on fait avec les moyens du bord. On est tous dans une lessiveuse en ce moment, mais après il faudra voir ce qui a dysfonctionné, comment on en est arrivés là".

Malgré tout, Vanessa Boslak le dit : elle adore son métier. "J'aime profondément aider les personnes, les soulager. Je ne regrette rien. Surtout en cette période, si je peux aider, je suis disponible".

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