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"C'est de plus en plus difficile" : à Grenoble, les annonces du gouvernement sur la médecine de ville font débat

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Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé ce samedi une série de mesures pour faire face à la crise des soins de ville. L'objectif est de récupérer 15 à 20 millions de créneaux médicaux annuels, mais certaines mesures ne font pas l'unanimité.

Parmi les annonces du gouvernement, une taxe sur les rendez-vous non-honorés et la possibilité de se rendre chez un spécialiste sans ordonnance. (Illustration) Parmi les annonces du gouvernement, une taxe sur les rendez-vous non-honorés et la possibilité de se rendre chez un spécialiste sans ordonnance. (Illustration)
Parmi les annonces du gouvernement, une taxe sur les rendez-vous non-honorés et la possibilité de se rendre chez un spécialiste sans ordonnance. (Illustration) © Maxppp - Pierrick Delobelle

Plus de rendez-vous, et moins d'attente pour aller voir un médecin généraliste : c'est l'objectif du gouvernement. Gabriel Attal, le Premier ministre, a annoncé ce samedi une série de mesures pour faciliter l'accès à la médecine de ville. L'objectif est de récupérer 15 à 20 millions de créneaux médicaux chaque année et ainsi décharger l'emploi du temps des médecins traitants.

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Il faut dire que le besoin est important : à Grenoble, près de 21.000 personnes n'ont pas de médecin traitant selon le décompte de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie et ce chiffre pourrait encore grimper. D'ici 2030, selon la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé, 49.000 autres Grenoblois pourraient se retrouver sur le carreau.

Dans les rues de Grenoble, de nombreux passants sont touchés : "Mon médecin est parti à la retraite et je me suis mis en quête de chercher un médecin pendant plus d'un an. Malheureusement, je n'ai pas pu trouver", se désole cette habitante. Un peu plus loin, Lionel a mis deux ans avant de retrouver un médecin traitant mais, encore aujourd'hui, à chaque problème de santé, cela prend "dix jours, deux semaines pour avoir un rendez-vous".

Pour éviter les rendez-vous non-honorés et faire de la place dans le planning des médecins, le gouvernement prévoit notamment une "taxe lapin". Une sorte de pénalité prélevée directement au patient s'il manque un rendez-vous ou s'il l'annule moins de 24 heures à l'avance. "C'est du n'importe quoi, s'agace cette Grenobloise. Je trouve que c'est trop cher, la vie est trop dure." Mais pour d'autres, ce n'est pas une si mauvaise idée : "On prend cinq minutes pour appeler le médecin pour qu'il nous prenne. On peut bien prendre cinq minutes pour appeler le médecin pour le décommander."

Spécialistes sans ordonnance

Mais ce qui fait particulièrement débat, au sein même du corps médical et paramédical, c'est l'annonce du gouvernement d'une expérimentation d'accès direct aux kinés et médecins spécialisés sans passer par le médecin traitant pour avoir une ordonnance. Les médecins généralistes s'insurgent et y voient une attaque contre leur rôle dans le système de soin. Pour protester, le syndicat MG France a quitté les négociations en cours avec l'Assurance maladie, ce dimanche.

Mais les kinés, eux, voient cette annonce d'un très bon œil. Patrick Guillot est président du Syndicat des Masseurs-Kinésithérapeutes Rééducateurs de l’Isère, il exerce à Poisat. Il se veut rassurant : "Les médecins, je leur dis tout simplement faites nous confiance, comme ils le font depuis des années, On va faire gagner du temps au système, on va faire gagner de l'argent au système et tout le monde sera gagnant." Il rappelle aussi que les médecins conserveront leur rôle de chefs d'orchestre dans le système de soin.

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