Un congé menstruel bientôt en place pour les agentes de la ville de Nancy et sa métropole
Un congé menstruel pourrait être mis en place pour les 2.000 agentes de la ville de Nancy, la métropole et le Centre communal d'action sociale. Cette mesure sera présentée sous la forme de vœu en conseil municipal lundi 25 mars et métropolitain le 18 avril.
La Ville de Nancy et sa métropole vont expérimenter la mise en place d'un congé menstruel à destination de leurs employées. L'annonce a été officialisée ce vendredi, avant le conseil municipal du 25 mars et le conseil métropolitain du 18 avril. La mesure sera présentée en même temps que le rapport sur l'égalité femmes-hommes, sous la forme de vœu, devant les élus.
Comment ça marche ?
À partir du 1er avril, les agentes de la ville seront autorisées à s'absenter deux jours par mois, pour un maximum de treize jours par an, certificat médical annuel à l'appui. "Ce n'est plus aux femmes de s'adapter au monde du travail. À l'avenir, l'objectif, c'est de faire en sorte que ce soit le monde du travail qui s'adapte à la réalité des femmes", expose Lauranne Witt, conseillère municipale déléguée à l'égalité femmes-hommes pour la ville de Nancy.
D'après une enquête menée à l'automne 2023 auprès des 2.000 agentes de la métropole, de la ville et du Centre communal d'action sociale (CCAS), 50%** des femmes qui ont répondu au sondage sont sujettes** à des règles douloureuses, voire incapacitantes. Mis en perspective, cela représente environ 16% des employées. En terme de coût, cela se traduit par la mise en place de cinq à six équivalents temps-plein pour l'employeur à l'année, en termes de remplacement.
"L'impact est très faible, sachant que ces femmes ont déjà recours à des arrêts, explique Estelle Mercier adjointe au maire déléguée à la performance financière et budgétaire, au dialogue social, et aux ressources humaines. C'est la double peine pour elles, non seulement elles souffrent, mais elles peuvent y perdent jusqu'à 10% de leur rémunération." Parmi les autres mesures proposées : les employées peuvent recourir à un assouplissement des horaires, ou à un aménagement de l'organisation de travail (recours au télétravail, pauses plus fréquentes).
Après Strasbourg, Saint-Ouen, Abbeville, Arras ou encore Lyon, c'est donc au tour de la ville de Nancy et sa métropole de sauter le pas. Cette expérimentation vise également à "lever le tabou de la santé menstruelle", pour reprendre les mots d'Estelle Mercier. Alors que le Sénat a rejeté en février dernier la proposition de créer un congé menstruel, l'élue veut, à travers cette mesure, "remettre ce sujet au-dessus de la pile et de dire c'est un sujet de santé publique et d'égalité hommes-femmes." Un premier bilan sera tiré à la fin de l'année scolaire.
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