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Second mandat d'Emmanuel Macron : majorité relative, grèves, 49.3, retraites, retour sur un an de crises

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Le 24 avril 2022, Emmanuel Macron était réélu à la présidence de la République. Un an après sa réélection, il affronte un climat social tendu en raison de la promulgation de son impopulaire réforme des retraites. Mais cette sixième année de mandat a été marquée par bien d'autres crises.

Le début du nouveau mandat d'Emmanuel Macron a été jalonné de crises Le début du nouveau mandat d'Emmanuel Macron a été jalonné de crises
Le début du nouveau mandat d'Emmanuel Macron a été jalonné de crises © AFP - Sandrine Marty / Hans Lucas

La première année de ce nouveau mandat n'a pas été de tout repos. Réélu il y a un an face à Marine Le Pen, le 24 avril 2022, Emmanuel Macron a fait face à une série de crises tout au long du début de ce second mandat, avec la plus importante d'entre elles : la contestation sociale liée à la très impopulaire réforme des retraites. En décrétant une période de cent jours pour apaiser le pays le 17 avril dernier, Emmanuel Macron a presque reconnu l'impasse politique dans laquelle il était empêtré.

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Perte de la majorité absolue en juin, nomination laborieuse de sa Première ministre, premières grèves et pénuries, retraites : retour sur les épisodes de crise marquants du nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron.

Le front républicain s'étiole

Après une campagne éclair pour le chef de l'État, réduite comme peau de chagrin à cause de la guerre en Ukraine, il est finalement réélu le dimanche 24 avril 2022 avec 58,55% des suffrages. Le "front républicain", destiné à faire barrage à l'extrême droite, a perdu de sa vigueur : la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, engrange un score inédit (41,45%) et l'abstention atteint un niveau record (28%). La nomination pour Matignon est ensuite très laborieuse. Un temps pressentie, la carte Catherine Vautrin, présidente de la Métropole de Reims, est mise de côté. Élisabeth Borne est finalement nommée le 16 mai, et devient la deuxième femme à accéder à ce poste.

Résultats officiels de l'élection présidentielle 2022
Résultats officiels de l'élection présidentielle 2022 © Radio France

La perte de la majorité absolue

À l'issue des législatives de juin, marquées par une abstention historique (52,4%) et une double percée de la gauche et du RN, les macronistes ne conservent que 250 sièges (dont 172 du groupe Renaissance, ex-LREM) sur 577, à 39 voix de la majorité absolue. C'est une gifle pour le président, qui perd également deux précieux relais à l'Assemblée, Richard Ferrand et Christophe Castaner. Trois nouveaux ministres sont battus : Amélie de Montchalin, Brigitte Bourguigon et Justine Benin. Yaël Braun-Pivet devient la première présidente de l'Assemblée nationale.

Législatives 2022. La composition de l' Assemblée nationale le 20 juin 2022 (résultats définitifs)
Législatives 2022. La composition de l' Assemblée nationale le 20 juin 2022 (résultats définitifs) © Visactu

Grèves et premières pénuries

Faute de majorité, Élisabeth Borne dégaine dix "49.3" et déjoue douze motions de censure pour faire voter les budgets 2023 de l'État et de la Sécurité sociale. En octobre, elle entame les impopulaires réformes des retraites et de l'assurance-chômage sur fonds de grèves (enseignants, soignants, transports).

Une grève de plus de 35 jours pour les salaires dans les raffineries et les dépôts de carburants, entamée fin septembre par la CGT, provoque des pénuries et s'étend aux centrales nucléaires. Outre une ristourne gouvernementale sur les carburants et un bouclier contre la hausse des prix énergétiques, des mesures d'aide au pouvoir d'achat sont décidées.

Des proches mis en cause par la justice

Le 23 septembre, le secrétaire général de l'Élysée et bras droit du président, Alexis Kohler, est mis en examen pour "prise illégale d'intérêts" dans une enquête en lien avec l'armateur italo-suisse MSC. Le 3 octobre, le garde des Sceaux Éric Dupont-Moretti est renvoyé en procès pour "prise illégale d'intérêts" dans une affaire de contentieux avec des magistrats. Leur maintien en poste est vivement critiqué.

Bras de fer sur les retraites

Élisabeth Borne dévoile la réforme pour reporter l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans à l'horizon 2030, le 10 janvier 2023. Le 19 janvier, une première mobilisation intersyndicale réunit plus de deux millions de manifestants (selon la CGT), 1,12 million (selon la police). Plus d'une dizaine de journées de mobilisation suivront, dont la plus importante le 7 mars : 3,5 millions de personnes avaient manifesté dans le pays selon l'intersyndicale, 1,28 million d'après le ministère de l'Intérieur. Ces rassemblements ont été parfois émaillées d'affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre qui ont été également accusées d'arrestations arbitraires et de violences policières.

L'examen en première lecture, entamé sous haute tension à l'Assemblée le 6 février, s'achève le 17, sans débat ni vote sur la mesure-phare du report à 64 ans. En cause : le véhicule législatif choisi par le gouvernement pour faire passer sa loi, qui restreint la durée des débats, et les milliers d'amendements déposés notamment par La France insoumise. Des grèves affectent transports, dépôts de carburant/raffineries, l'électricité/gaz, l'éducation. Les images de poubelles qui s'accumulent dans la capitale font le tour du monde, un peu plus d'un an avant les JO de Paris. Le 11 mars, le Sénat adopte le texte. Faute de certitude sur le vote de certains Républicains (LR), l'exécutif décide le 16 mars une adoption du texte sans vote, selon l'article 49.3. Deux motions de censure contre le gouvernement sont rejetées le 20, dont une, transpartisane, écartée de justesse.

Blocages et grèves s'intensifient dans les raffineries, transports et ports. La première visite officielle du roi Charles III est reportée. Le 14 avril, le président promulgue sa réforme quelques heures après la validation du Conseil constitutionnel. Indignés, les syndicats refusent l'invitation de l'Élysée du 18 avril.

"Cent jours" pour apaiser

Après trois mois de silence médiatique, Emmanuel Macron s'exprime brièvement à la télévision le 17 avril : attentif à la "colère" des Français, il se donne "cent jours d'apaisement, d'unité, d'ambition et d'action au service de la France". En colère, des milliers d'opposants répondent par des concerts de casseroles à travers le pays. Décidé à renouer avec le peuple français, le chef de l'État repart à la rencontre des habitants, mais ses bains de foule sont accueillis avec de nombreuses "casserolades"en Alsace et dans l'Hérault, tout comme plusieurs ministres en Loire-Atlantique, dans la Sarthe et dans l'Indre pour Élisabeth Borne. Invité de France 3 ce dimanche 23 avril, le ministre délégué à l'Industrie, Roland Lescure assure que le chef de l'État "va faire des petits débats" pour tenter de sortir de la contestation.

Près de trois Français sur quatre mécontents d'Emmanuel Macron

Alors qu'il fête sa réélection ce 24 avril, près de trois Français sur quatre sont mécontents d'Emmanuel Macron. Cette impopularité frise des records depuis la crise des gilets jaunes en 2018, selon un sondage de l'Ifop pour le Journal du Dimanche publié samedi.

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Selon ce baromètre mensuel, seulement 26% des personnes interrogées se disent satisfaites du chef de l'État, soit une baisse de deux points par rapport au mois de mars. Ce n'est toutefois pas le plus bas niveau pour Emmanuel Macron, qui évoluait à 23% d'opinions positives en décembre 2018, au plus fort de la crise des gilets jaunes. Mais le chef de l'État perd au total 15 points par rapport à avril 2022, date de sa réélection.

Sur les 72% des Français qui se disent mécontents du président de la République, 47% sont "très mécontents", une hausse de sept points traduisant une accentuation de la colère après la promulgation de la loi sur les retraites

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