Réforme des retraites : fin des débats à l'Assemblée, sans vote ni discussion sur l'âge de départ
Comme prévu, l'examen de la réforme des retraites en première lecture à l'Assemblée s'est achevé à minuit, dans la nuit de vendredi à samedi. Il restait encore aux députés 18 articles et plus de 7.000 amendements à examiner. Le texte sera examiné par le Sénat début mars.
L'issue était prévisible : entre le calendrier contraint imposé par l'Éxécutif et les milliers d'amendements déposés par les oppositions, essentiellement la gauche et en particulier La France Insoumise, l'examen de la réforme des retraites en première lecture à l'Assemblée nationale avait peu de chance d'aller à son terme. En effet, à minuit, lorsque la présidente de l'hémicycle, Yaël Braun-Pivet, a annoncé la fin des discussions, il restait encore plus de 7.000 amendements et 18 articles du texte à étudier.
Comme depuis quinze jours, les débats ont à nouveau été houleux pour cette dernière soirée à l'Assemblée. Dans son ultime prise de parole, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, visiblement hors de lui, s'est adressé aux insoumis : "Vous m'avez insulté quinze jours, personne n'a craqué et nous sommes là, devant vous, pour la réforme."
Du flou autour du dispositif des carrières longues
Avant cela, les échanges avaient tourné autour du dispositif des carrières longues. Lorsque le député LR Aurélien Pradié a demandé si tous les travailleurs ayant commencé avant 21 ans pourraient partir après 43 années de cotisation, sans barrière d'âge, le ministre Olivier Dussopt a laissé entendre qu'il pourrait satisfaire cette revendication des Républicains.
L'article 7 pas étudié, faute de temps
L'article 7, contenant la mesure phare du projet, le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, n'a lui pas été abordé, en raison du grand nombre d'amendements déposés. Les syndicats pressaient l'alliance de gauche d'aller jusqu'à cet article clé du projet de réforme, avant une sixième journée de mobilisation des syndicats qui promettent de "Mettre la France à l'arrêt" le 7 mars.
La motion de censure RN rejetée
L'hémicycle était clairsemé lorsqu'est venue l'heure du débat sur la motion de censure déposée par le groupe RN contre le gouvernement. Au micro, Marine Le Pen a dénoncé "un projet mal porté et mal expliqué". Elisabeth Borne a répondu en renvoyant dos à dos extrême-droite et LFI, deux visages du "populisme" selon la Première ministre. Mais les oppositions n'ont pas fait front commun : la motion a sans surprise échoué, ne récoltant que 89 voix pour.
La balle dans le camp du Sénat
Après une semaine de vacance parlementaire, le Sénat va se saisir du texte initial, modifié par les amendements adoptés par les députés. Début de l'examen en commission le 28 février, à huis clos. Si la majorité de droite est favorable à la réforme, le gouvernement devra composer avec les conditions des sénateurs et braver l'opposition déterminée de la gauche. Comme à l'Assemblée, les débats seront contraints dans le temps au Palais du Luxembourg : le coup d'envoi dans l'hémicycle sera donné le jeudi 2 mars à 14h30. Les débats s'achèveront le dimanche 12 mars à minuit, que l'examen du texte soit ou non achevé.
Ma France : Améliorer le logement des Français
Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.
L'info en continu
Les plus consultés
Mehdi Boulenouane, ancienne figure grenobloise du trafic de drogue, abattu en pleine rue, en Seine-Saint-Denis
France Bleu IsèreSavoie : quatre individus interpellés après un braquage, le plan épervier levé
France Bleu Pays de SavoieCovid : le ministre de la Santé demande le dépôt d'une plainte suite aux propos de l'ex-directrice de l'ARS en Dordogne
France Bleu Périgord