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Réforme des retraites : les débats s'engagent devant le Sénat, droite et gauche s'affrontent

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Après un départ sans vote de l'Assemblée nationale, le projet de loi sur la réforme des retraites sera examiné dès ce jeudi 2 mars par les sénateurs. Le gouvernement compte sur le Sénat, dominé par la droite, pour faire voter la réforme. Où en est le texte ? France Bleu fait le point.

Le projet de loi sur la réforme des retraites est examiné par les Sénateurs à partir de ce jeudi Le projet de loi sur la réforme des retraites est examiné par les Sénateurs à partir de ce jeudi
Le projet de loi sur la réforme des retraites est examiné par les Sénateurs à partir de ce jeudi © Maxppp - Xose Bouzas / Hans Lucas

Le projet de loi sur la réforme des retraites poursuit son chemin législatif. Le texte arrive ce jeudi à 14h30 dans l'hémicycle du Sénat après un premier examen en commission. La majorité de droite, favorable à une réforme et à un report de l'âge de départ à 64 ans, entend bien cependant compléter la copie du gouvernement. Privé d'un vote de l'Assemblée nationale, l'exécutif espère aussi le soutien du Sénat, pour faire aboutir son texte, dont deux tiers des Français (66%) ne veulent pas, d'après un sondage Odoxa. Où en est l'enquête ? Qu'attend le gouvernement des sénateurs LR ? France Bleu fait le point.

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L'examen à l'Assemblée s'est achevé sans vote

À l'Assemblée nationale, les débats se sont achevés sans vote et dans la confusion dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 février dernier. Sans surprise au vu du nombre d'amendements restant, essentiellement des Insoumis, et de la date butoir fixée à minuit, les débats se sont interrompus très loin du fameux article 7 sur le report de l'âge légal à 64 ans.

Parmi les nombreux sujets de désaccord, celui de la revalorisation des pensions les plus faibles a été particulièrement discuté, obligeant le ministre du Travail, Olivier Dussopt, à préciser que la pension minimum à 1.200 euros promise par le gouvernement profiterait à environ 40.000 personnes de plus chaque année.

Camp présidentiel et opposition se sont accusés mutuellement d'obstruction des débats. À gauche, La France insoumise (LFI) a maintenu des milliers d'amendements (sur près de 13.000 au départ), à la différence des députés écologistes, des socialistes et des communistes, partisans d'une accélération.

"Le gouvernement saisira le Sénat du texte qu'il a initialement présenté, modifié par les amendements votés", a annoncé le ministre du Travail Olivier Dussopt à l'issue de l'examen du texte à l'Assemblée. Le Sénat, réputé pour son climat feutré, pourrait trancher avec les vives tensions qu'a connu l'Assemblée nationale.

Une version amendée arrive au Sénat

Les sénateurs, majoritairement de droite, ont achevé ce mardi l'examen en commission du projet de réforme des retraites. Plusieurs amendements des rapporteurs ont déjà été retenus. L'un, jugé essentiel par la droite, vise à accorder une "surcote" aux mères de famille qui ont une carrière complète. Les sénateurs proposent aussi un CDI nouvelle formule, exonéré de cotisations familiales, pour faciliter l'embauche des seniors au chômage. Ces amendements devront être revotés en séance, comme le veut la règle applicable aux textes budgétaires.

C'est donc sur le texte du gouvernement, à peine modifié, que vont plancher les sénateurs dans l'hémicycle cette fois. LR et centristes reconnaissent des "différences" entre eux sur certains sujets, comme les carrières longues ou les régimes spéciaux de retraite, mais sont confiants dans leur capacité à "les surmonter". Le Sénat a "une vraie carte à jouer" par rapport à l'Assemblée nationale en se montrant comme "un contrepouvoir responsable et respectueux des sensibilités", souligne-t-on du côté du Petit Luxembourg, siège de la présidence du Sénat.

Mais, forte de près d'une centaine de sénateurs, la gauche compte bien faire entendre son opposition. Les trois groupes - PS, CRCE à majorité communiste et écologiste - présenteront ensemble leur stratégie mercredi. "Nous souhaitons que les 20 articles de la loi soient traités", a affirmé le chef de file socialiste Patrick Kanner au journal Les Echos, dimanche.

En tout, 4.720 amendements au projet de réforme des retraites ont été déposés au Sénat, a appris ce mercredi soir franceinfo auprès de la haute assemblée.

Le gouvernement multiplie les gestes d'ouverture

Le gouvernement compte sur la droite pour faire adopter le texte. Il a d'ailleurs multiplié, ces derniers jours, les gestes d'ouverture à l'égard de la droite.

"Je souhaite que le Sénat puisse enrichir" le texte, déclarait également samedi Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture. "On va écouter les propositions du Sénat et on va trouver un chemin ensemble", a abondé ce lundi Elisabeth Borne dont la cote de popularité accuse une nouvelle baisse de deux points en février, à 29% selon le sondage Odoxa. La cheffe du gouvernement s'est aussi dite prête ce mardi, dans le magazine Elle, à étudier "des bonifications" salariales pour les femmes "avant le troisième enfant", une nouvelle main tendue aux Républicains. Le gouvernement avait déjà fait plusieurs gestes sur les carrières longues, une demande de longue date du camp LR.

Enfin, la Première ministre Elisabeth Borne a reçu ce mercredi midi le président du Sénat Gérard Larcher, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau et le président du groupe Union Centriste au Sénat Hervé Marseille, a appris franceinfo de sources parlementaires.

Au Sénat, les débats prendront fin le 12 mars. Si à minuit, les sénateurs n'ont pas voté l'ensemble du texte, il sera quand même transmis en commission mixte paritaire, qui rassemble sept députés et sept sénateurs. Faute d’accord, le projet de réforme devra repasser devant les deux chambres, mais c’est l’Assemblée nationale qui aura le dernier mot.

Des appels à la grève reconductible

En parallèle de l'examen du texte au Sénat, la mobilisation contre la réforme des retraites va se durcir dès le mardi 7 mars. À partir de cette date, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CFDT, CGT, UNSA et Sud) appellent à une grève reconductible. L'intersyndicale de la RATP, les transports parisiens, appelle aussi à une grève reconductible, tout comme les éboueurs, où la CGT est majoritaire. La CGT a également appelé à la grève reconductible dans les raffineries dès le lundi 6 mars.

Réforme des retraites : les dates clés - Visactu
Réforme des retraites : les dates clés - Visactu © Visactu

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