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Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et figure de l'extrême droite, est mort

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Patrick Buisson, historien et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy quand il était à l'Élysée, est mort ce mardi 26 décembre à son domicile des Sables-d'Olonne (Vendée). Ce soutien d'Éric Zemmour lors de la présidentielle 2022 avait 74 ans.

Patrick Buisson est mort à l'âge de 74 ans Patrick Buisson est mort à l'âge de 74 ans
Patrick Buisson est mort à l'âge de 74 ans © AFP - MIGUEL MEDINA

Conseiller politique de Nicolas Sarkozy quand celui-ci était à l'Élysée entre 2007 et 2012, Patrick Buisson est décédé ce mardi 26 décembre, a appris France Bleu Loire Océan auprès de la police. Il a été retrouvé mort à son domicile des Sables-d'Olonne en Vendée. Une enquête est en cours, a précisé cette même source. Il avait 74 ans.

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Patrick Buisson était aussi essayiste. Pilier de l'extrême droite, il a longtemps défendu l'union des droites et plaidait pour une alliance entre le Front national, le RPR et l'UDF. Début 2022, Patrick Buisson a été condamné dans l'affaire des "sondages de l'Élysée".

Chantre de l'union des droites

Beaucoup de partisans de l'ex-président Sarkozy ont accusé ce promoteur du rapprochement entre la droite et les thèses du Front national d'avoir une responsabilité majeure dans la défaite de 2012. Sept ans plus tard, le politologue a tenté de travailler à une "union nationale" avec le polémiste Eric Zemmour qui s'est lancé par la suite dans la course à l'Élysée. Il disait être à la recherche d'un candidat "qui ne serait pas issu du Rassemblement national, mais passerait un accord de gouvernement avec le RN".

Docteur en Histoire - sa thèse portait sur les relations France-Algérie - Patrick Buisson a été "l'hémisphère droit de Sarkozy", comme l'avait titré Le Monde. Discours sur l'identité nationale, sécurité, immigration, suspension de Schengen, référendum pour réformer l'assurance-chômage : autant de trouvailles martelées dans les meetings sarkozystes, attribuées à cette éminence grise. Dès les années 1980, il a été un fervent partisan d'une union des droites pour faire barrage à l'alliance entre socialistes et communistes, qui avait permis la victoire de François Mitterrand.

Ce regroupement voulu des droites, Patrick Buisson l'a illustré par son propre parcours : de l'Action française et de l'hebdomadaire Minute qu'il a dirigé, à l'UMP, en passant par le souverainiste Philippe de Villiers. Il s'est ensuite rapproché de l'UMP avec Nicolas Sarkozy, puis, après la rupture avec ce dernier, de François Fillon qu'il a soutenu lors de la primaire LR pour la présidentielle de 2016. Patrick Buisson a en revanche régulièrement critiqué le Rassemblement national pour sa stratégie tournée vers l'électorat de gauche, soutenant le polémiste Eric Zemmour à la dernière présidentielle.

Multiples condamnations

Patrick Buisson a été condamné en 2014 pour avoir enregistré à l'Élysée des discussions avec Nicolas Sarkozy ou avec son épouse Carla Bruni, sans leur accord. L'année suivante, il a été mis en examen dans l'affaire des sondages de l'Élysée - 130 factures pour des conseils, dont une quinzaine de sondages, payées par la présidence de la République sans appels d'offres préalables. Il a été condamné en janvier 2022 à deux ans de prison avec sursis et 150.000 euros d'amende pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics.

Grand, marchant légèrement voûté, physique austère, Patrick Buisson était "un homme d'intuition", selon un de ses anciens clients sondeurs, qui a salué sa capacité à être "intéressé par les choses iconoclastes". En 2005, il surprend et séduit Nicolas Sarkozy en prophétisant un non massif au référendum constitutionnel européen, quand presque tous prévoyaient la victoire du oui. À l'Élysée, après la victoire de 2007, l'essayiste était un visiteur régulier du président, mais sans bureau ni fonction dans l'organigramme. Ce dernier lui a remis la Légion d'honneur, une cérémonie à laquelle avait assisté Jean-Luc Mélenchon.

La droite et l'extrême droite lui rendent hommage

Sur le réseau social X, Eric Ciotti a exprimé son "émotion" suite au décès de Patrick Buisson. "J'ai toujours eu beaucoup de plaisir à échanger avec lui. Il aimait passionnément la France et son histoire" a écrit le patron des Républicains. Il vit avant beaucoup, les grands dangers qui menacent notre pays".

À l'extrême droite, Marine Le Pen a, elle, salué "un homme d'une grande culture, un écrivain de talent et un amoureux fou de la France". La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale a rendu hommage à "son esprit parfois provocateur et sa plume acérée" qui "manqueront au débat politique". Le patron du parti a évoqué son "esprit libre et transgressif" quand Stéphane Ravier du parti Reconquête d'Eric Zemmour a estimé que "son héritage perdurera encore longtemps".

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