Montélimar : les personnes en état d'ivresse sur la voie publique devront payer 150 euros en plus de l'amende

C'est une double peine pour ceux qui sont arrêtés saouls à Montélimar. Le conseil municipal de la ville a voté (le 9 avril) à l'unanimité une nouvelle mesure : les personnes en état d'ivresse manifeste sur la voie publique recevront un titre de recettes à payer (150 euros), en plus de leur amende (150 euros aussi). La mairie justifie cette mesure par le fait que cela dérange et mobilise la police municipale, "entre une heure et quatre heures selon ce qui se passe aux urgences", explique l'adjoint à la sécurité, Jean-Michel Guallar. "On a des comptes à rendre aux Montiliens sur l'utilisation de l'argent public, donc de la police municipale".

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11 personnes arrêtées en trois mois

Le titre de recette sera émis à la sortie de la cellule de dégrisement. La personne interpellée la recevra à son domicile. "Est-ce que cela ne va pas mobiliser les services administratifs pour des personnes qui sont parfois sans domicile et ne pourront pas payer", s'interroge une conseillère municipale d'opposition. "Cela concerne toute les catégories sociales", répond l'adjoint en charge de la sécurité. Pourtant, la mairie ne se base pas sur des statistiques à long terme : la police municipale a arrêté 11 personnes en état d'ivresse manifeste sur la voie publique entre le 1er janvier et le 1er avril, "mais cela va augmenter avec l'été", se justifie Jean-Michel Guallar.

La mesure interroge les Montiliens

Dans les rues de la ville, la mesure ne va pas faire changer leurs habitudes à Ilan, déjà été arrêté pour ivresse manifeste sur la voie publique : "c'est ridicule, il y a des bars partout, c'est pour une raison". "Je pense que ça dépende de l'heure, la journée effectivement ce n'est pas normal, mais la nuit..." ajoute son ami Ichem. "C'est une plaisanterie ?", demande Yves lorsqu'on lui apprend la mesure, qui sera appliquée à partir du 1er mai. Seul Gilles, se dit favorable, "on trouve souvent des personnes ivres devant les magasins, et parfois ils t'agressent".

La mairie précise que l'ivresse manifeste sur la voie publique ne se mesure pas avec un ethylotest, mais bien en observant le comportement de ces personnes, "qui peuvent se mettre en danger eux-mêmes, mettre en danger autrui, ou créer un désordre à l'ordre public".