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Loi Travail : l'intersyndicale a finalement obtenu le droit de manifester jeudi

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- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

La préfecture de police de Paris avait décidé d'interdire le défilé prévu à Paris jeudi contre le projet de loi Travail. Après une réunion avec le ministre de l'Intérieur, les syndicats ont obtenu l'autorisation de manifester sur un parcours d'1.6 km autour de Bastille, proposé par Bernard Cazeneuve

Les syndicats avaient demandé à manifester jeudi à Paris
Les syndicats avaient demandé à manifester jeudi à Paris © Maxppp -

Alors que la préfecture de police de Paris avait interdit mercredi matin la manifestation parisienne contre le projet de loi Travail, les syndicats ont finalement obtenu l'autorisation de manifester.

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Reçus à 11h ce mercredi par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve pour "trouver une solution après l'interdiction de la manifestation", les organisations syndicales obtiennent finalement gain de cause. La place Beauvau leur a donné l'autorisation de défiler, sur un parcours délimité à 1.6km autour de la place de la Bastille et du port de l'Arsenal. Un parcours défini par Bernard Cazeneuve et adopté par l'intersyndicale ile-de-France.

"Une victoire pour les syndicats et la démocratie", Philippe Martinez (CGT)

Philippe Martinez, qui avait prévu de manifester à Bordeaux, a annoncé qu'il fera partie du cortège parisien, appelant à participer massivement aux deux journées de mobilisation. Le secrétaire général de la CGT a également demandé à François Hollande de "réunir les organisations très rapidement".

Bernard Cazeneuve a tenu une conférence de presse quelques heures plus tard pour rappeler le fil des discussions entre l'exécutif et les organisations syndicales.

"Au terme de la manifestation de demain, les négociations s'engageront. J'appelle les organisateurs à la responsabilité : aucun débordement, aucune violence ne sera toléré", Bernard Cazeneuve

Les syndicats avaient refusé un "rassemblement statique"

Les organisations syndicales d'Ile-de-France avaient déposé une demande officielle de défilé entre Bastille et Nation jeudi dernier, ce que la préfecture de Paris, sous ordre de Bernard Cazeneuve, avait refusé pour des raisons de sécurité.

Reçus par les autorités mardi, les syndicats opposés au projet de loi Travail ont refusé "catégoriquement" la proposition de "rassemblement statique". Les organisateurs ont décidé de maintenir leur manifestation du 23 juin et proposé des parcours alternatifs pour trouver un compromis avec les autorités. Les organisateurs ont proposé mardi deux autres itinéraires : le premier allant de Bastille à la place d’Italie et le second de la place Denfert-Rochereau à la place d’Italie.

Après 24 heures de négociations, la préfecture de police de Paris avait tranché ce mercredi matin : la manifestation dans la capitale jeudi sera interdite. Une décision qui fait suite aux injonctions de l'exécutif. Suite aux violences en marge de la manifestation du 14 juin, le gouvernement avait menacé d'interdire toute manifestation si la préservation des "biens et des personnes" ne pouvait être "garantie".

Le rapporteur du projet de loi El Khomri à l'Assemblée nationale, Christophe Sirugue, a annoncé sur Facebook être "convaincu que pour peu que l'on veuille discuter du projet de loi travail, de part et d'autre, une issue est possible".

Une décision vivement critiquée

L'interdiction de la préfecture de police a rencontré un tollé chez es opposants au projet de loi El Khomri. Plusieurs sénateurs communistes ont réclamé, dans un communiqué, la suspension immédiate du débat parlementaire sur le projet de loi "car de toutes évidence les conditions démocratiques ne sont plus réunies pour le poursuivre dans la sérénité et surtout dans le respect de la Constitution".

Interrogé sur I-Télé, le député socialiste frondeur Christian Paul a dénoncé la décision des autorités : "Je considère, et je pèse vraiment mes mots, que c'est une faute historique. C'est la première fois depuis 1958 qu'un gouvernement, un Premier ministre, interdit une manifestation organisée par les grandes organisations syndicales".

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Le syndicat CFDT, principal soutien du projet de loi Travail, a annoncé dans un communiqué "condamne[r]_ l'interdiction des manifestations_", défendant "un droit à manifester" et jugeant "indispensable de trouver les moyens pour assurer la sécurité des personnes et des biens".

Ancien candidat à la présidentielle pour le NPA, Olivier Besancenot, a appelé à descendre dans les rues malgré l'interdiction : "On est chauds bouillants pour aller manifester, on sera nombreux à désobéir pour montrer notre détermination". Un appel à manifester reprise par une dizaine de partis de la gauche (parmi lesquels le Parti de gauche, PCF, EELV) ainsi que la Ligue des Droits de l'Homme qui a dénoncé "une atteinte aux libertés publiques inacceptable".

"Si les syndicats décident de manifester, nous serons derrière eux et nous manifesterons avec eux", Eric Coquerel, Parti de gauche

Sur les réseaux sociaux, un hashtag #jiraimanifester a fait des remous.

La semaine passée, les organisations syndicales avaient appelé à deux journées de manifestations dans toute la France : les 23 et 28 juin.

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