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Loi sur la sécurité des maires : "La protection est nécessaire mais il faut trouver un équilibre"

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Alors que les députés examinent ce mardi 6 février à l'Assemblée nationale une proposition de loi sur la sécurité des élus locaux et la protection des maires, parole à deux élus confrontés à des violences. L'un toujours en exercice à Jœuf, l'autre en retrait depuis 2020 à Monthureux-sur-Saône.

La proposition de loi entend mieux protéger les élus en cas d'agression La proposition de loi entend mieux protéger les élus en cas d'agression
La proposition de loi entend mieux protéger les élus en cas d'agression © Maxppp - Pierrick Delobelle

"Il s'est produit là un événement qui est d'une nature totalement nouvelle, jamais je n'avais eu à subir une agression de ce type". Huit mois après, le maire de Jœuf (Meurthe-et-Moselle) André Corzani reste marqué par les violences qui l'ont frappé. Il est 5h30 ce matin du 1er juillet 2023, alors que de nombreuses villes sont en proie à des émeutes liées à la mort de Nahel à Nanterre. André Corzani est satisfait : la mobilisation citoyenne a permis de sécuriser sa ville. Mais une demi-heure plus tard, la haie de son domicile est en flamme. Une agression "inqualifiable" selon lui.

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Pour autant, l'élu LFI, maire depuis 27 ans, ne renonce pas : "Ce n'est pas l'attitude de ces quelques voyous qui m'inciterait à changer d'engagement". En octobre dernier, deux jeunes de 20 et 21 ans sont reconnus coupables d'avoir incendié la haie du maire et condamnés à un an de prison avec sursis et une amende de plus de 27 000 euros.

Sanctionner plus lourdement les auteurs de violences contre les élus ? André Corzani se dit partagé : "Les élus sont évidemment des personnes publiques et leur mandat les expose. En même temps, il ne faudrait pas qu'il y ait une sorte de surenchère pénale qui ferait que les élus puissent être considérés comme privilégiés. Attention à ne pas aller vers des textes qui, loin de rapprocher les élus de leurs administrés, donneraient le sentiment qu'il y a éloignement".

"C'est normal, vous êtes un homme public !"

Autre voix, celle de l'ancien maire de Monthureux-sur-Saône (Vosges), Après deux mandats (2008-2020), Raynald Magnien-Cœurdacier ne s'est pas représenté en 2020. Lui qui a accueilli des migrants de la jungle de Calais en 2016 et ouvert un centre d'accueil pour mineurs isolés a été victime d'agressions verbales, de menaces, de lettres anonymes. Les pneus de sa voiture ont été crevés plusieurs fois.

L'ancien élu veut espérer que la loi change les choses : "A cette époque-là, ce n'est pas si vieux, il n'y avait aucun suivi quand un élu portait plainte. Moi, j'ai eu un procureur et un préfet qui m'ont dit "Monsieur le maire, c'est normal, vous êtes un homme public !" Ils m'appelaient pour me réconforter entre guillemets mais en me disant "Ne vous inquiétez pas, c'est normal". Ah bon ? On s'était trop habitué à ça".

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