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Législatives 2022 : les enjeux de la 3e circonscription du Cher, marquée par la désertification médicale

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À quelques jours du premier tour des élections législatives, France Bleu Berry se penche sur les enjeux des cinq circonscriptions de l'Indre et du Cher. Focus ce lundi sur la 3e circonscription du Cher, marquée par la difficulté d'accès aux soins.

Le premier tour des élections législatives a lieu le 12 juin. Le premier tour des élections législatives a lieu le 12 juin.
Le premier tour des élections législatives a lieu le 12 juin. © Radio France - Tony Selliez

En partant de Saint-Priest-la-Marche au Sud, à la frontière avec l'Indre et la Creuse, et en allant jusqu'à Herry à l'Est, limitrophe de la Nièvre, la 3e circonscription du Cher est la plus grande du département. C'est aussi celle où l'accès aux soins est le plus compliqué. 

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Des chiffres en dessous de la moyenne nationale et départementale 

C'est dans cette circonscription que les habitants ont le moins de chance d'avoir un médecin dans leur commune (60%, contre 70% et 82% dans la première et la deuxième), un dentiste (49%, contre 58% et 72%) ou une pharmacie (60%, contre 69% et 81%), selon l'INSEE. Des chiffres en dessous de la moyenne nationale. 

En matière d'accès aux soins, le Cher est déjà un des mauvais élèves en France. Mais la 3e circonscription a elle même le bonnet d'âne du département. À titre d'exemple, la moyenne en France est de 153 médecins généralistes pour 100.000 habitants. Dans le sud du Cher, c'est trois fois moins, 46 médecins pour 100.000, alors que la moyenne du département est à 109. 

Il ne s'est pas rien passé depuis cinq ans

Un constat sombre que partage l'Agence régionale de santé. Mais pour autant, "il ne s'est pas rien passé depuis cinq ans" assure Bertrand Moulin, délégué départemental de l'ARS : "On a beaucoup travaillé sur la question de la coordination. De faire en sorte que le temps médical soit le mieux assuré et faire en sorte que l'organisation permette à chacun de pouvoir avoir accès quand même à un médecin au bon endroit, au bon moment. Là dessus, la plus grosse évolution, ça a été les CPTS".

Les CPTS, outils du mieux ? 

Les CPTS, ce sont les Communautés professionnelles territoriales de santé. Elles se sont développées un peu partout dans le département et en France. L'idée est de regrouper les forces médicales en présence pour mieux organiser les soins. La dernière en date est celle de Saint-Amand-Montrond, qui regroupe le sud du département. 

"Quand on est ensemble, on se sent un peu plus fort et puis un peu moins démoralisés aussi" confie le docteur Karine Gambade, à la tête de cette CPTS. "Le but, c'est d'avancer pour potentialiser au maximum un territoire qui est de toute façon en grande difficulté. Nous n'allons pas faire des miracles non plus. On a un constat qui est assez pessimiste, mais notre but, c'est de partir de là et d'aller vers du mieux malgré tout".

Mieux se vendre pour attirer de nouveaux médecins 

La stratégie repose sur deux piliers : faire du mieux possible avec les moyens médicaux à disposition, et être le plus attractif possible pour attirer de nouveaux médecins. "On met les bases pour qu'il puisse y avoir de nouvelles arrivées en tout cas" appuie Karine Gambade. "Finalement, le souci, c'est que les jeunes ont tellement de territoires pour s'installer, c'est ça qui est problématique."

Car ce territoire n'est évidemment pas le seul touché par un manque cruel de professionnels de santé. Mais ici, il y a une qualité de vie et de quoi travailler. C'est le message que veut faire passer Bertrand Moulin. "Quand vous allez vous installer à Saint-Amand ou même à Dun-sur-Auron par exemple, vous avez une qualité de vie. Vous avez des patients qui ont besoin de vous. Vous avez aussi des collègues proches de vous. Vous avez un hôpital à Saint-Amand, vous avez une clinique. Vous avez aussi Bourges qui n'est pas très loin. Vous n'allez pas chez les paysans et chez les bouseux, comme on pourrait imaginer que certains puissent le penser."

Pour voir de nouveaux médecins arriver, le Cher compte aussi beaucoup sur la fin du numerus clausus à l'université, même si les effets devraient arriver "dans cinq, six, sept ans" selon Bertrand Moulin. Autre motif d'espoir, l'ouverture prochaine d'une faculté de médecine à Orléans, qui rapprochera un peu plus géographiquement d'éventuels nouveaux médecins du Cher.

Huit candidats 

Dans la 3e circonscription, huit candidats se présentent, c'est quatre de moins qu'en 2017. 

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