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L'ouverture incertaine du parc multiglisse de Baillargues

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La Métropole de Montpellier cherche depuis plus d'un an une entreprise pour installer et exploiter le téléski nautique du futur parc multiglisse Gérard Bruyère de Baillargues. En attendant, le bassin artificiel et les aménagements paysagers sont prêts et doivent être entretenus.

L'ouverture incertaine du parc multiglisse de Baillargues L'ouverture incertaine du parc multiglisse de Baillargues
L'ouverture incertaine du parc multiglisse de Baillargues © Radio France - Valentin BERTRAND

C'est un serpent de mer, au beau milieu des terres. Le parc multiglisse de Baillargues attend toujours le nom de son exploitant. Depuis 2021, la Métropole de Montpellier cherche une entreprise privée à qui confier la construction et l'exploitation du téléski nautique. Le wakeboard (une planche tractée par un câble) était présenté, dès l'origine, comme l'attraction phare de ce site. C'est devenu son point de blocage, depuis que la collectivité a décidé de déléguer cette activité à une entreprise privée. 

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Parcours de wakeboard (illustration)
Parcours de wakeboard (illustration) © Maxppp - Frank Hormann

Un seul candidat

Au printemps 2021, un premier appel d'offre a été lancé. Il n'a reçu qu'un répondant : l'entreprise Hurricane, organisateur du FISE (festival international des sports extrêmes). Mais ce candidat a été retoqué. Officiellement, la société "ne répondait pas au cahier des charges". Dans les faits, c'est l'investissement nécessaire pour créer le téléski nautique qui a posé problème. Il était entièrement à la charge du délégataire. "Des charges bien trop importantes qui ont empêché un certain nombre de concurrents de se présenter", a reconnu Christian Assaf, le vice-président de la Métropole en charge des sports, lors du dernier conseil de métropole.

Dans la foulée, le 26 juillet, un second appel d'offre a été adopté. Il est cette fois présenté comme plus attractif. Les entreprises intéressées auront jusqu'à l'automne pour se porter volontaires. Mais plusieurs élus et spécialistes du wakeboard sont sceptiques sur l'avenir du site, voire appellent à "arrêter les frais maintenant".

Problème de conception

Premier sujet pointé : l'agencement du bassin artificiel, créé sur-mesure pour accueillir du wakeboard. Selon le projet initial, il devait accueillir une île en son centre afin de casser les vaguelettes créés par le passage des planches tractées. C'est finalement une presqu'île qui a été aménagée. Dans cette configuration, il n'est plus possible de construire un grand téléski nautique faisant le tour du bassin. 

Projet de parc multiglisse de Baillargues
Projet de parc multiglisse de Baillargues - Mairie de Baillargues

"Personne ne veut déposer de dossier pour s'occuper de la gestion d'un site qui n'est pas adapté (au téléski nautique, ndlr)." – Clotilde Ollier, élue écologiste d'opposition à la Métropole de Montpellier

À la place, deux circuits sont envisagés de part et d'autre de l'étendue d'eau. "C'est bien moins attractif car les pylônes seront rapprochés, ce qui ne convient ni aux amateurs ni aux professionnels", assure un spécialiste de la discipline. Il ajoute : "Sur un lac artificiel, où on a normalement aucune contrainte, on se retrouverait avec les deux plus petits parcours de wakeboard de France".

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Une situation qui exaspère Clotilde Ollier, élue écologiste d'opposition à la Métropole de Montpellier : "Personne ne veut déposer de dossier pour s'occuper de la gestion d'un site qui n'est pas adapté (au téléski nautique, ndlr)"

Une subvention de la Métropole

Face à ce problème de conception, et à l'absence d'engouement pour exploiter le parc, la Métropole lâche du leste. Dans le deuxième appel d'offre, lancé en juillet, les candidats auront la possibilité de proposer des travaux de modification du bassin. Un rectificatif qui suppose une rallonge financière. "Pour arriver à un bassin plus rentable, ça nécessite de nouveaux investissements", reconnaît Christian Assaf. 

"La possibilité d'avoir un wakepark à la sortie de Montpellier est donc une chance extraordinaire." - Christian Assaf, vice-président de la Métropole de Montpellier en charge des sports

Le dernier conseil de métropole a donc acté que la collectivité soutiendrait un tel investissement jusqu'à 30% du montant, et dans la limite d'1,2 millions d'euros. Le reste étant à la charge de l'exploitant sélectionné. 

"Une gabegie économique pour une hérésie écologique"

Ce coup de pouce ne passe pas auprès des élus écologistes. La construction du bassin artificiel et les aménagements autour ont coûté 15 millions d'euros. Cette subvention couplée à d'autres frais devrait porter la facture finale à 17 millions d'euros

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"Je suis atterrée parce que personne n'a le courage politique de dire 'stop' alors qu'on fonce dans le mur", réagit Clotilde Ollier. Même son de cloche chez les Verts de la majorité. "Ce n'est pas à l'argent public de financer un parc de loisirs aujourd'hui, déclare Catherine Ribot, avant de poursuivre : C'est une gabegie économique pour une hérésie écologique". Ces élues convergent sur le coût environnemental d'une telle installation.

Christian Assaf défend lui la volonté de faire ce ce site une vitrine. "On porte la volonté de devenir la capitale des sports extrêmes, à l'image de ce qu'est le surf pour la côte basque. La possibilité d'avoir un wakepark à la sortie de Montpellier est donc une chance extraordinaire", détaille Christian Assaf.

Dans le meilleur des cas, le parc Gérard Bruyère n'ouvrira pas au public avant 2024

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