L'opposition appelle à plus d'austérité face aux difficultés budgétaires du département de la Dordogne

"C'est pas faute de vous avoir avertis", grince Dominique Bousquet, le chef de file de l'opposition de droite au conseil départemental, dans l'hémicycle. Lundi 4 mars, le conseil départemental était réuni pour le débat d'orientations budgétaires, qui trace la ligne à suivre pour les finances du département. Germinal Peiro l'avait déjà annoncé une semaine plus tôt : le département est contraint à moins dépenser, pris en tenaille entre des dépenses sociales qui explosent et des recettes qui baissent.

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"Manque d'anticipation", "trop d'optimisme" sur les recettes, la droite boit du petit lait. "La collectivité vit-elle au-dessus de ses moyens ?", demande le centriste Thierry Cipierre. Il réclame à la majorité de gauche une "vraie austérité", prévenant, tel la fourmi à la cigale : "On vous rappellera à l'ordre si vous chantez tout l'été". Dominique Bousquet s'inquiète que le département décide de s'endetter davantage sur les deux prochaines années, alors que "nous sommes déjà parmi les départements les plus endettés de France".

"On subit une situation nationale"

Le département accuse une augmentation des dépenses de 31 millions d'euros pour 2024, surtout à cause du RSA qui est entièrement à sa charge. Dans le même temps, il perd 20 millions de recettes sur les frais de notaires à cause de la crise du marché immobilier. Lâché par l'Etat qui "décide de tout et n'assure pas ses engagements", comme le dénonce Jacques Auzou pour le groupe communiste, le conseil départemental a choisi de faire le dos rond, en attendant l'amélioration de la situation économique.

"Ce qu'on subit est une situation nationale", explique Germinal Peiro : "On ne peut pas distribuer autant que les autres années, mais ça ne veut pas dire qu'on ne fera plus rien". Il cite les 12 millions investis pour le pont de Groléjac, et promet de continuer l'entretien des routes, l'isolation des collèges, l'entretien des ponts et la sécurisation des falaises.

Les grands projets maintenus

Dans l'opposition, Thierry Cipierre s'inquiète : "Il est crucial de s'interroger sur les projets". 11 millions pour le centre de natation de Sarlat, 18 millions pour le stade d'eaux vives de Bergerac. Face à lui, Germinal Peiro refuse de renoncer : "On a besoin de grands projets départementaux. Sans le département, on n'aurait jamais fait Lascaux II ou Lascaux IV". Mais il va moins dépenser. Sur le projet de stade d'eaux vives, il a déjà 4 millions d'euros de l'Etat et la Région. Sur la piscine de Sarlat ? "Je demande 300 000 euros aux communautés de communes du Périgord noir" pour aider à financer le projet, déjà ramené à 8,5 millions d'euros par le département.

Reste la question de Beynac. Le département l'a prudemment renvoyé à 2027 dans ses prévisions budgétaires, car même si le préfet accepte le nouveau projet, les recours des opposants mettront de toutes façons beaucoup de temps. Les astreintes, provisionnées à 1,8 millions d'euros ? "On est obligés de les payer", répond Germinal Peiro, qui compte sur l'audience du 26 mars devant le tribunal administratif pour que le juge décide de les interrompre.