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Élections européennes : dans le Gard, Fabien Roussel veut parler souveraineté, mais pas comme le RN

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La campagne des élections européennes s'accélère dans le Gard. Après le Rassemblement national le week-end dernier, c'est le Parti communiste qui bat campagne dans le département, avec la présence de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, invité ce mardi de France Bleu Gard Lozère.

Fabien Roussel échange avec des agriculteurs sur l'A16, près de Beauvais, le 24 janvier 2024. Fabien Roussel échange avec des agriculteurs sur l'A16, près de Beauvais, le 24 janvier 2024.
Fabien Roussel échange avec des agriculteurs sur l'A16, près de Beauvais, le 24 janvier 2024. © Maxppp - Dominique Touchart

Le patron des communistes, Fabien Roussel, est en déplacement ce mardi et mercredi dans le Gard avec Léon Deffontaines, tête de liste du PCF aux élections européennes. Ils seront ce mardi après-midi à Pont-Saint-Esprit puis à Alès, avant d'aller à Saint-Martin-de-Valgalgues et mercredi matin, à Nîmes. Mais avant ce programme bien chargé, le secrétaire national du Parti communiste français était l'invité de France Bleu Gard Lozère ce mardi matin.

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France Bleu Gard Lozère : Fabien Roussel, vous venez donc dans le Gard aujourd'hui et demain (mardi et mercredi, NDLR) soutenir la tête de liste aux européennes du Parti communiste, Léon Deffontaines. Commençons d'abord avec ces avis d'agriculteurs que nous entendons sur notre antenne, qui veulent remettre un coup de pression au gouvernement. Est-ce qu'ils ont raison ou bien sont-ils impatients ?

Fabien Roussel : Les deux, mon capitaine. D'abord parce que le problème de l'agriculture en France est ancien. Le malaise est profond. Ils ont besoin de mesures urgentes pour pouvoir vivre de leur travail, tout simplement. Les agriculteurs, les agricultrices travaillent beaucoup, vraiment beaucoup, pour pouvoir nous nourrir. C'est donc essentiel à notre pays. Or, notre souveraineté alimentaire a été abîmée par des années de concurrence déloyale venant de pays à cause de traités de libre échange qui ont d'ailleurs été votés par les les majorités de droite qui se sont succédé au Parlement européen. C'est bien pour ça qu'on a besoin de remettre en cause ces traités de libre échange, de reprendre en main notre souveraineté. Et c'est d'ailleurs ce que nous allons défendre avec Léon Deffontaines, avec André Chassaigne aussi, député historique, qui a porté ce combat à l'Assemblée nationale et qui sera présent dans notre liste. Et puis avec d'autres, avec des gens de chez vous comme Patrick Malavielle. Et donc oui, nous allons porter ces combats.

Est-ce que ça veut dire qu'on doit pour autant tout leur accorder aux agriculteurs ? Le gouvernement a mis notamment en pause les arrêts de produits phytosanitaires. Ça n'a pas plu à une bonne partie de la gauche et vous en faites partie...

Les agriculteurs que je rencontre souvent, avec qui je dialogue, beaucoup demandent surtout à ce qu'on dialogue avec eux. Or, ils subissent des règlementations qui n'ont pas été discutées avec eux en amont et ensuite ils subissent des réglementations différentes selon les pays de l'Union européenne. Et c'est ça qui les met en rage. Comment des produits peuvent-ils être autorisés dans des pays voisins et interdits chez nous ? D'ailleurs, quand on dit qu'ils sont contre les normes, ce n'est pas vrai. Ils demandent qu'il y ait des normes européennes, égales et appliquées par tous les pays de la même manière, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Et ensuite, ils sont d'accord pour modifier leurs pratiques agricoles et ils le font énormément. Ils ont fait des progrès très importants. Ils veulent juste pouvoir être accompagnés dans cette transformation nécessaire des modes de production et donc que cela puisse se faire avec la recherche adaptée, avec les outils adaptés et surtout avec des prix rémunérateurs. On leur demande de produire moins, mais en étant toujours moins payés, ce n'est pas possible. Et c'est bien pour ça qu'ils ont besoin d'être accompagnés pour pouvoir mettre en place le recul des produits phyto, comme c'est demandé, et c'est bien normal dans notre pays.

Reparlons des élections européennes. Fabien Roussel, vous accompagnez donc Léon Deffontaines qui est encore assez méconnu du grand public. C'est un jeune de bientôt 28 ans. Il vient d'Amiens, il est donc tête de liste. Il y a aussi Patrick Malavieille, ex-maire de La Grand-Combe, il y a vous même aussi en dernière position, ce qui veut donc dire qu'a priori, vous n'avez aucune chance d'être élu. C'est quoi d'ailleurs l'objectif des communistes pour ces européennes ?

C'est d'envoyer des députés au Parlement, pour pouvoir faire respecter la France, nos choix politiques, économiques, notre souveraineté.

Vous n'êtes pas le seul à parler de souveraineté. On est dans un département où il y a quatre députés nationaux sur six qui sont du Rassemblement national et qui font des scores de plus en plus grands, notamment dans les Cévennes où vous allez vous rendre aujourd'hui...

Mais nous n'y mettons pas du tout la même conception. Nous nous sommes battus, nous communistes, historiquement contre le traité de Maastricht en 1992 et contre le traité constitutionnel européen en 2005. Mais nous n'avons pas jamais mis le même contenu qu'a mis l'extrême droite dedans. Nous ne voulons pas un repli sur nos frontières. Nous voulons faire respecter la voix des peuples en Europe et construire une Europe qui respecte la souveraineté de chaque peuple, et qui coopèrent entre eux. C'est complètement différent de ce que veut faire le Rassemblement national qui lui, va replier le pays sur ses frontières, alors que bien sûr que nous avons besoin de coopération entre nous, mais pas avec des règles économiques qui ont appliqué des politiques d'austérité très dures sur nos services publics, qui ont délocalisé beaucoup notre industrie et qui ont abimé notre agriculture. Les traités de libre échange, nous n'en voulons pas, nous devons les remettre en cause. Mais en revanche, nous avons besoin de coopérer ensemble à l'échelle de l'Union européenne pour défendre la souveraineté alimentaire de l'Europe, mais aussi de la France. Donc c'est ça que nous voulons porter.

Nous, nous voulons réindustrialiser la France, défendre nos services publics, relever le défi climatique. Et nous voulons le faire, bien sûr, en y mettant les moyens en France, mais en coopérant avec d'autres pays. Et le marché européen de l'énergie est par exemple, un exemple frappant. Bien sûr, la France doit retrouver sa souveraineté en matière de production d'électricité, mais aussi de tarification. Nous disons, nous, qu'il est possible de diviser par deux, voire par trois, pour ceux qui sont dans le privé, les prix de l'électricité et permettre justement de produire une électricité décarbonée pour nos entreprises, mais aussi de baisser les prix de l'électricité pour tous les ménages.

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