Réinvesti président, Emmanuel Macron promet "une France plus forte" et "une planète plus vivable"

Emmanuel Macron, réélu pour un second mandat, a été officiellement investi ce samedi 7 mai. La cérémonie a débuté à 11 heures à l'Élysée par la proclamation des résultats officiels de l'élection présidentielle. Le président a ensuite reçu le grand collier de la Légion d'honneur avant de prononcer un discours d'une dizaine de minutes durant lequel il a esquissé l'esprit dans laquelle il entend présider jusqu'en 2027. Emmanuel Macron a relevé la nécessité d'"inventer tous ensemble une nouvelle méthode" pour "rassembler et pacifier", appelé à "agir sans relâche" pour que la France devienne "une nation plus indépendante". Il a aussi fait le "serment de léguer une planète plus vivanle et une France plus vivante et plus forte".

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Durant cette cérémonie d'investiture, le chef de l'État a enfin passé en revue les troupes et 21 coups ont été tirés par les canons des Invalides. François Hollande et Nicolas Sarkozy étaient présents. C'est la première fois que d'anciens présidents assistaient à cette cérémonie. 

Revivez la cérémonie d'investiture 

Proclamation officielle des résultats de l'élection présidentielle

À 11h, Emmanuel Macron arrive dans la salle des fêtes du palais de l'Élysée, où l'attendent 450 invités, alors que résonne le premier concerto de Haendel. Le président du Conseil constitutionnel le proclame officiellement président de la République française en rappelant le nombre de voix qu'il a recueillies lors du deuxième tour de l'élection présidentielle le dimanche 24 avril, soit 18.678.639 voix. Outre la guerre en Ukraine, Laurent Fabius évoque dans la foulée "un certain malaise démocratique" ou encore la lutte contre le réchauffement climatique, parmi "les défis nombreux et difficiles à relever".

Un discours empreint d'humilité et de gravité

Emmanuel Macron prononce un discours d'une dizaine de minutes empreint d'humilité. "La conscience de la gravité des temps m'accompagne". Il explique que "le peuple français a fait le choix d'un projet républicain et européen [...] d'indépendance dans un monde destabilisé". 

Le chef de l'État assure que "ce choix s'inscrit dans l'histoire de notre République" indiquant que la présence de ses deux prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy, en témoigne. "Ce choix sauverain m'oblige" assure Emmanuel Macron qui explique qu'"un peuple nouveau, différent d'il y a cinq ans, a confié à un président nouveau, un mandat nouveau".

"Un peuple nouveau, différent d'il y a cinq ans, a confié à un président nouveau, un mandat nouveau."

Revenant sur sa victoire avec 58,5% des suffrages face à Marine Le Pen le dimanche 24 avril, Emmanuel Macron estime que les Français ont fait "le choix d'un projet clair" face "aux sirènes d'idéologies dont nous pensions avoir quitté les rives" au XXe siècle et aux "démagogies faciles".

"Inventer une nouvelle méthode"

Durant son discours d'investiture, Emmanuel Macron esquisse l'esprit dans laquelle il entend présider jusqu'en 2027. Il entend "agir sans relâche" pour que la France devienne "une nation plus indépendante" et pour "construire nos réponses françaises et européennes aux défis de notre siècle". Le chef de l'État commence par évoquer la nécessité d'"agir d'abord pour éviter toute escalade suite à l'agression russe en Ukraine, aider la démocratie et le courage à l'emporter, bâtir une nouvelle paix européenne et une nouvelle autonomie sur notre continent". 

Il décline ensuite les autres priorités : agir pour une "société du plein emploi", contre les "inégalités en refondant notre école et notre santé", contre "les insécurités du quotidien, du terrorisme qui rôde toujours". Le chef de l'État assure que "chaque jour du mandat qui s'ouvre je n'aurai qu'une boussole : servir". Il affiche son ambition de présider avec "une nouvelle méthode" en "planifiant, en réformant, en associant" les Français. Une méthode pour "rassembler et pacifier".

"Je fais le serment de léguer une planète plus vivable."

En pensant plus particulièrement aux jeunes, Emmanuel Macron fait le "serment de léguer une planète plus vivable" et "une France plus vivante et plus forte".

Des invités rappelant les grands moments tragiques du premier quinquennat

Après son discours d'investiture, Emmanuel Macron salue ses invités, avec notamment une accolade appuyée à son ancien Premier ministre Edouard Philippe. 450 personnes ont assisté à cette cérémonie d'investiture, sobre, au protocole très codifié, parmi lesquels le Premier ministre Jean Castex, Jean-Pierre Raffarin, Manuel Valls, les ministres, de nombreux élus, les responsables des corps constitués, des académies, des religions... Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient aussi présents. 

Il y avait aussi la famille du président, dont son épouse Brigitte, des soignants, les maires de certaines communes où s'était déroulé le grand débat en 2019 après la crise des "gilets jaunes", des responsables d'associations, des sportifs comme Brahim Asloum, champion olympique de boxe, des élèves d'une classe de 6e de l'Oise labellisée JO 2024. "Je suis content que vous soyez là pour ce moment républicain. Maintenant, c'est vous qui allez préparer la suite", leur a dit Emmanuel Macron.  

Le chef de l'État a aussi salué les parents de Samuel Paty, l'enseignant décapité en octobre 2020, la veuve du premier médecin décédé du Covid ou le maire de Trèbes, la ville où avaient été tuées en mars 2018 trois personnes dont le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame. Autant d'invités du président qui ont rappelé les grands moments tragiques du premier quinquennat et les priorités affichées du nouveau, dont une réforme de l'hôpital, encore à préciser.

21 coups de canon tirés depuis les Invalides

La cérémonie d'investiture s'est enfin poursuivie à l'extérieur du palais de l'Élysée. Le président de la République a rendu les honneurs au drapeau alors que 21 coups de canon étaient tirés depuis l'esplanade des Invalides. La Garde républicaine a ensuite joué la Marseillaise. Le chef de l'État a passe les troupes en revue, le Bagad de Lann-Bihoué interprétant "Terre et mer". Ce morceau avait déjà été joué durant le quinquennat pour rendre hommage à des militaires tués en opération au Sahel.

Cette investiture n'a pas marqué le début du nouveau quinquennat : il faudra officiellement attendre la fin du premier, le soir du vendredi 13 mai à minuit. La nomination du nouveau Premier ministre, objet de toutes les supputations depuis plusieurs jours, n'interviendra qu'après cette date.