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Défusionner la Bourgogne et la Franche-Comté ? Les élus du Territoire de Belfort s'y opposent

Séparer la Bourgogne et la Franche-Comté ? Le maire de Dijon, François Rebsamen y serait favorable. Un divorce souhaité que ne voient pas d'un très bon œil certains élus du Territoire de Belfort.

Le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, à Dijon (archive 2021). Le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, à Dijon (archive 2021).
Le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, à Dijon (archive 2021). © Maxppp - Pierre DESTRADE

Toute relation connaît des hauts et des bas. Le couple Bourgogne/Franche-Comté n'y échappe pas. La semaine dernière, François Rebsamen le maire de Dijon a multiplié dans la presse les piques à l'égard de la présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay.

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Pour François Rebsamen "Les deux régions ne sont pas arrivées à vivre ensemble, nous sommes différents. Il faut réfléchir à une scission" affirme le maire de Dijon. Des propos tenus dans Le Point, répétés dans Le Monde , puis sur France 3. Selon lui, la Franche-Comté serait trop privilégiée par cette union. La Bourgogne, elle, serait plus méprisée par la présidente de la région. Celle-ci dément : "Le point de vue du maire de Dijon, c'est le point de vue du maire de Dijon. Il souhaiterait que la région soit encore plus à ses côtés qu'elle ne l'est aujourd'hui. Je souhaite être dans une dynamique de développement au service de tous les territoires et dans une dynamique de solidarité."

La présidente socialiste de la région, Marie-Guite Dufay
La présidente socialiste de la région, Marie-Guite Dufay © Radio France - Thomas Nougaillon

Elle défend la collectivité :  "Nous avons développé, grâce à l'union des deux régions, de très belles dynamiques industrielles, notamment pour amener de la diversification industrielle sur ce territoire. C'est le cas de l'hydrogène. C'est le cas du tourisme, nous avons presque autant de touristes qu'en Corse" affirme-t-elle.

A Belfort, habitants et élus réagissent

Dans les rues de Belfort, l'idée ne fait pas l'unanimité. "Je m'en moque, je ne me sens pas concerné" lance l'un d'eux. "C'est très bien comme ça, La Bourgogne a besoin de la Franche-Comté, et la Franche-Comté a besoin de la Bourgogne. On peut s'aider les uns et les autres" affirme une autre. Une autre Belfortaine soutient l'idée du retour en arrière. "C 'est une fusion qui ne sert à rien du tout. Nous sommes très fiers de notre Franche-Comté. Il n'y a pas besoin de la Bourgogne. Chacun ses produits, chacun sa région".

Un débat qui agace Damien Meslot, le maire de Belfort. "François Rebsamen était socialiste quand François Hollande a regroupé les deux régions. Moi, je n'étais pas un partisan de ce regroupement. Mais maintenant, c'est fait. Il y a eu beaucoup d'argent qui a été investi pour cette fusion. On ne va pas défusionner" . Même constat du côté du député européen sur la liste "Renaissance" et ancien conseiller du Territoire de Belfort Christophe Grudler. "Je pense que ce serait une erreur. Nous sommes parmi les deux régions les plus pauvres de France. Le fait d'être ensemble, ça n'en fait pas une région riche, mais ça donne davantage de moyens pour se battre ensemble".

Damien Meslot / Christophe Grudler
Damien Meslot / Christophe Grudler © Radio France

Le référendum : bonne idée ?

Autre idée proposée par le maire de Dijon, la tenue d'un référendum sur la séparation des deux anciennes régions. François Rebsamen prend en exemple l'Alsace. Le 7 avril 2013, nos voisins alsaciens votaient "contre" le projet de fusion entre le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, pour en faire une "collectivité territoriale d'alsace". "Moi, je ne suis pas favorable à ce qu'on dépense de l'argent et de l'énergie pour des fadaises" répond Damien Meslot. "Monsieur Rebsamen est coupé des réalités du temps. Ce n'est pas ce qui intéresse les élus locaux et ce n'est pas ce qui intéresse les habitants de Bourgogne Franche-Comté".

Christophe Grudler est plus nuancé sur la question. Il n'est pas hostile à l'idée mais souligne que "la difficulté avec les référendums, c'est que les gens aiment souvent ne pas répondre à la question qui est posée" . "Si Emmanuel Macron est "pour" la fusion, les gens risquent de voter contre parce que c'est Macron. C'est toujours la limite du référendum. Mais sur le principe, consulter la population : j'ai toujours trouvé ça plutôt positif".

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