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Au Mans, la sécurité déjà au coeur de la campagne des municipales

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La sécurité sera à n'en pas douter l'un des thèmes majeurs de la campagne pour les municipales au Mans. A moins de six mois de l'échéance, le sujet commence à être mis sur la table par plusieurs candidats ou personnalités qui pourraient se lancer dans la bataille.

Le siège de la police municipale du Mans est situé place des Comtes du Maine
Le siège de la police municipale du Mans est situé place des Comtes du Maine © Radio France - Bertrand Hochet

Bis repetita. Comme en 2014, la sécurité sera un thème central de la campagne pour les élections municipales au Mans. Alors qu'il dira au mois de novembre s'il est ou non candidat, le maire Stéphane Le Foll prépare le terrain. L'élu a invité la presse à suivre, le temps d'une soirée, les policiers municipaux en centre-ville avant de détailler le travail effectué par la municipalité pour assurer la sécurité et dresser un premier bilan de son action sur ce sujet sensible. 

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La police municipale : une création récente

Contrairement à bien des villes de taille comparable, Le Mans a longtemps vécu sans police municipale. Le niveau de délinquance y était relativement faible et, surtout, le maire y était fermement opposé, préférant la "tranquillité publique" à la "sécurité publique". Mais comme souvent en politique, la réalité a eu raison des principes. La situation, notamment en centre-ville, s'est dégradée. Peu de temps après sa courte réélection en 2014, Jean-Claude Boulard (PS devenu soutien d'Emmanuel Macron) a bien dû se résoudre à fonder ce service qui, aujourd'hui, compte 23 hommes et 7 femmes. La droite, distancée de 1.500 voix seulement, avait fait de ce sujet l'un des axes forts de sa campagne lors des dernières municipales.

Quatre fois plus de caméras 

La création d'une police municipale, dans un premier temps non armée, s'est doublée d'un vaste déploiement de la vidéo-surveillance. En 2020, la Ville du Mans comptera 63 caméras. Soit quatre fois plus qu'il y a cinq ans. Et ce, avec l'arrivée de nouveaux appareils dans plusieurs quartiers : 

  • Ronceray - Glonnières (3 caméras), 
  • Bellevue (6 caméras) 
  • Lafayette, où le trafic de drogue s'est déplacé ces derniers mois. (5 caméras)
  • Sablons (7 caméras), les premières ayant été détruites. 
Le mur d'images est composé de huit écrans.
Le mur d'images est composé de huit écrans. © Radio France - Bertrand Hochet

Les images captées servent à la fois à la police municipale et à la police nationale qui, pour faire simple, intervient sur les situations les plus délicates et mène les enquêtes. Au centre de visionnage, deux agents sont postés derrière les écrans de 21 heures à 7 heures du matin, le jeudi, le vendredi et le samedi. Les images, conservées pendant 28 jours, aident régulièrement à la résolution de certaines affaires. Ce fut le cas, par exemple, début juillet 2019, après la rixe dans le haut de l'avenue du général Leclerc. En 2019, les images des caméras de vidéos surveillance ont fait l'objet de 139 réquisitions judiciaires. "Dans environ un cas sur cinq, elles ont permis de résoudre ou de faire avancer une affaire", avance Christophe Counil. Le maire-adjoint chargé de la sécurité justifie : "je ne sais pas si la vidéo est efficace mais elle est utile."

Des policiers armés

Au fil des années, les policiers municipaux du Mans ont vu également leur équipement évoluer. Tous portent désormais des gilets pare-balles. Ils disposent de bombes lacrymogènes, de bâtons de défense, de casques et de boucliers si la situation l'impose. Et d'ici la fin de l'année 2019, après formation, chaque patrouille sera dotée d'un pistolet à impulsion électrique (l'équivalent du Taser).

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Toutefois, les policiers municipaux ne sont pas ceux qui sont le plus confrontés à la violence nocturne au Mans, car ils ne patrouillent après 20 heures que trois soirs par semaine : le jeudi, le vendredi et le samedi. En arrêtant à 23 heures de juin à septembre et 22h, le reste de l'année. Au cœur de la nuit, c'est la police nationale seule qui est à l’œuvre. 

Trafic de drogue et violences

Selon la municipalité, la montée en puissance de la police municipale et de vidéo-surveillance est justifiée par une hausse de la délinquance ces cinq dernières années au Mans comme un peu partout en France. "Ce n'est ici ni mieux ni pire qu'ailleurs", assure le maire, Stéphane Le Foll (qui a succédé à Jean-Claude Boulard, décédé fin mai 2018). 

>>> Coût annuel du service "prévention et sécurité" : 5M€ (masse salariale)

De fait, les bagarres, les agressions, les attroupements, le bruit, sont plus nombreux en centre-ville du Mans depuis, au moins 2014 (sans qu'aucune statistique officielle récente ne soit disponible, la préfecture n'ayant pas communiqué son bilan annuel de la sécurité en Sarthe pour l'année 2018). Durant cette même période, le trafic de drogue s'est élargi. Il ne porte non plus seulement sur le cannabis mais désormais aussi sur la cocaïne. Au Mans, le sentiment d'insécurité grandit. A tel point que de nombreux habitants décrivent une ville de moins en moins sûre. 

Déjà des polémiques sur la sécurité

Ce sujet de la sécurité n'est plus l'apanage de la droite ou du Rassemblement National qui déjà prévu d'en faire son thème numéro 1 de sa campagne pour les élections municipales (15 et 22 mars 2020). L'association "Le Mans on y gagne" soutenue par La République En Marche et le député Damien Pichereau a, par exemple, organisé le 26 septembre 2019, une réunion publique sur ce thème. Avec dans son invitation des mots qui sont forts : elle évoque "une délinquance à ciel ouvert" ou encore "la crainte de nombreux habitants de sortir après 20 heures.

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Le maire du Mans, Stéphane Le Foll qui dira fin novembre s'il est ou non candidat tente d'ores et déjà de déminer le terrain. D'où cette communication détaillée sur le travail de la municipalité pour augmenter le nombre de caméras de surveillance et de policiers  municipaux. L'objectif, explique-t-il, au sujet de la délinquance, est de "faire baisser la pression." Son adjoint à la sécurité Christophe Counil fustige, lui, ceux qui "pour des raisons électoralistes  entretiennent une psychose." Même sans le dire, la campagne est, sur ce thème sensible de la sécurité, déjà lancée. 

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