Avant Ciaran, ces tempêtes qui ont marqué la Bretagne

Alors que la Bretagne tend le dos en attendant Ciaran, retour sur les tempêtes qui ont marqué la région, à partir des archives de Météo France.

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De souvenirs de Bretons, la tempête la plus importante des dernières décennies reste celle d’octobre 1987, que beaucoup ont appelé, à tort, "l'ouragan de 1987". Deux dépressions atlantiques successives remontent du Sud-Ouest et abordent la Bretagne durant la journée du 15 octobre 1987 et la nuit suivante. Les records datent d’ailleurs pour beaucoup de ces 15 et 16 octobre 1987 en Bretagne, avec 216 km/h à la Pointe du Raz, 148 à Brest et même 137 km/h à Rennes (166 km/h à Lorient et 151 km/h à Dinard, mais ce ne sont pas les records de ces deux stations). Au-delà des chiffres, on recense 15 morts en France et les dégâts sont considérables. En Bretagne, le quart des forêts est détruit et plusieurs clochers d’églises sont tombés, dont celui de Concarneau.

Daria, Herta, Lothar, Martin

Si le début de la décennie suivante est marqué par Daria le 25 janvier 1990 (176 km/h à la Pointe du Raz) et Herta le 3 février (162 km/h à Belle Île), la Bretagne enregistre deux énormes coups de tabac à la fin des années 90.

D’abord le 2 janvier 1998, avec des rafales à 191 km/h à Lorient, ce qui reste le record de la station. Mais c’est une succession de quatre tempêtes du 2 au 5 janvier (encore 180 km/h sur l’Île de Groix le 4 janvier), avec des conséquences importantes sur les trafics ferroviaires, routier et bien sûr maritime. Les liaisons sont fortement perturbées et des touristes sont bloqués sur les îles bretonnes pendant plusieurs jours (Belle-Île notamment).

Une autre tempête marquera les esprits bretons, Lothar en décembre 1999. Elle touche surtout la Bretagne nord à Noël, avec un record à Saint-Brieuc à 173 Km/h et 158 km/h à Dinard. Elle est suivie le lendemain par Martin, qui épargne en partie la région, même si le secteur de Redon est inondé. Un malheur n'arrivant jamais seul, les premières nappes de l'Érika, qui a cassé deux semaines plus tôt, arrivent sur nos côtes à cette même période.

Dirk, Zeus, Dennis, Alex

Parmi les tempêtes mémorables des années 2000, Dirk, à Noël 2013, qui génère de fortes pluies à l’origine de nombreuses inondations. En 24h, il est tombé plus de 50 mm sur une bonne partie de la Bretagne intérieure, jusqu’à 100,7 mm à Guiscriff (56) et 96 mm à Langoelan (56). Ces fortes précipitations font suite à une période déjà très arrosée, ce qui provoque une hausse brutale du niveau de certaines rivières et des inondations, comme à Quimper, Morlaix, Quimperlé, Guingamp.

À la fin de l’hiver 2017, la Bretagne va affronter en premier une forte tempête, nommée Zeus, qui touche tous les départements au sud d’un axe Saint-Malo/Pontarlier les 6 et 7 mars et va causer de nombreux dommages. La rafale la plus violente est enregistrée à Ouessant avec une valeur de 190 km/h, qui est le nouveau record absolu pour cette station ouverte depuis 1995. Zeus se déchaîne aussi dans les terres, comme à Landivisiau, où on enregistre jusqu’à 130 km/h, battant le record du 12 mars 1967. À Groix et Belle Île, la force des rafales approche celles des records absolus.

Enfin, le début de la décennie actuelle est marqué par la tempête Dennis en février 2020, puis Alex, le 2 octobre 2020. Malgré quelques rafales remarquables en Bretagne (186 km/h à Belle-Île), Alex reste une tempête modérée.

De 1976 à 1703

Les tempêtes des 1ᵉʳ et 2 décembre 1976 toucheront surtout le sud-ouest du pays, se prolongeant jusqu’en Corse, mais on enregistre quand même 176 km/h à Quimper et 148 km/h à Cancale, où trois ans plus tard (15 décembre 1979), les rafales atteignent 169 km/h et des creux de 12 mètres, voire 15 mètres sont enregistrés.

La tempête du 13 février 1972 (173 km/h à Quimper) affecte principalement les régions s’étendant de la Bretagne au Massif Central, et de l’Aquitaine aux côtes Méditerranéennes en passant par les Pyrénées. On déplore une trentaine de morts sur terre et en mer, surtout en Bretagne, Vendée et Charente-Maritime.

La tempête de 1969 a ceci de marquant qu’elle a lieu en plein été, le 6 juillet 1969. Cette tempête estivale est liée à une dépression atlantique arrivée par la Bretagne l’après-midi du 6 juillet, avant de longer les côtes de la Manche la nuit suivante. Le vent atteint 166 km/h à Brest. Il dépasse les 100 km/h sur toute la Bretagne et à proximité de la Manche.

Parmi les tempêtes plus anciennes qui ont laissé des traces dans les souvenirs bretons, on peut aussi citer celle du 12 mars 1967. La forêt subit de nombreux dégâts, y compris à Rennes, où un cèdre du Liban, planté en 1830, est abattu par la tempête au parc du Thabor.

Mais il y a eu des tempêtes bien plus anciennes. Météo France en référence jusqu’en 1703. Le 7 décembre 1703, quand une tempête traverse le nord-ouest de l’Europe. Si Météo France ne dispose d’aucun relevé de vent, les pertes humaines sur l’ensemble des régions européennes touchées, sont estimées entre 8.000 et 15.000 morts.