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VIDÉOS - Trintignant raconté par lui-même en cinq moments forts

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Quelques moments choisis au cours desquels Jean-Louis Trintignant, décédé ce vendredi 17 juin, a évoqué son parcours, ses rôles en demi-teinte, ambigus, complexes et son travail d’acteur. Un décryptage du comédien par lui-même.

Portrait du comédien Jean-Louis Trintignant. Portrait du comédien Jean-Louis Trintignant.
Portrait du comédien Jean-Louis Trintignant. © AFP - COLLECTION CHRISTOPHEL

Cinq temps forts dans le parcours de Jean-Louis Trintignant avec des thèmes récurrents : sa très grande timidité, ses rôles en demi-teinte, complexes, le temps qui lui était nécessaire, la nécessité de trouver quelque chose d’étonnant, d’extraordinaire. Il se voyait comme une page blanche sur laquelle les metteurs en scène ont mis des couleurs.

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"Je suis devenu comédien parce que j’étais très timide"

1964, Jean-Louis Trintignant avait 33 ans. Sur le tournage de "Mata-Hari", le comédien évoquait le lien profond entre sa timidité maladive et son métier d’acteur.

"Jouer, c’est se défouler de ses complexes. Je suis devenu comédien parce que j’étais très timide… d’une façon maladive. Et c’est peut-être pour ça, sûrement pour ça, que j’ai voulu être comédien. Pour pouvoir, je ne sais pas, m’exprimer sous d’autres traits, sous d’autres personnages. Et ça m’a très bien réussi, je ne suis presque plus timide, j’ai fait des progrès grâce à ça. Et quand je joue, surtout au théâtre, c’est une joie extraordinaire d’orgueil de se sentir tout seul devant 500 personnes qui vous regardent… ça vous donne une force… qu’un timide apprécie encore davantage."

Trintignant : "Je suis devenu comédien parce que j'étais très timide"

"Je ne suis pas un acteur brillant"

En 1969, Jean-Louis Trintignant (38 ans) a tourné six films, un record. Trois ont été présentés dans la sélection officielle du Festival de Cannes : "Ma nuit chez Maud" d'Éric Rohmer, "Disons, un soir à dîner" de Giuseppe Patroni Griffi et "Z" de Costa-Gavras. Quand les journalistes lui ont parlé d’un prix d’interprétation, il n’y croyait pas. Il l’a finalement obtenu pour son rôle dans "Z".

"Je ne suis pas un acteur à prix d'interprétation. Parce que je ne suis pas un acteur à effets. Et pour avoir des prix d'interprétation, je crois qu'il faut une scène de folie ou une scène d'ivresse, des choses comme ça. Et dans les films qui sont là, je n'ai pas du tout ce genre de scène. Ce ne sont que des rôles en demi-teinte, ambigus... complexes, mais pas brillants. Je ne suis pas un acteur brillant."

Trintignant : "Je ne suis pas un acteur brillant"

"Je suis comme un étudiant d’art dramatique"

Interview de Jean-Louis Trintignant en 1971, dans une émission intitulée "Visages du cinéma" et réalisée par Jacques Nahum. Le comédien est alors âgé de 40 ans. Il se présentait comme un étudiant d’art dramatique, toujours en apprentissage.

"J’étudie l’art dramatique… toujours oui… Il me faut vingt ans là où d’autres mettent deux trois ans à comprendre des choses. Je suis très très lent, je commence à peine à devenir pas mal maintenant, mais j’ai été très long, j’ai été un très mauvais comédien pendant des années. J’ai commencé à jouer même, mais je ne le méritais pas, j’étais très mauvais."

Trintignant : "Je suis comme un étudiant d’art dramatique"

"Le cinéma, c’est une chose qu’on ne fait qu’une fois"

Dans le cadre de l’émission "Cinéma cinémas", en 1985, Jean-Louis Trintignant (54 ans) a fait l’objet d’une interview express donnée par Michel Boujut. Il évoquait son métier, reconnaissait n'avoir pas besoin d'être célébré, n’avoir pas non plus été fasciné par les États-Unis. Enfin, il détaillait la recherche qui devait être celle du comédien.

"Ce que je trouve merveilleux dans le cinéma, c’est que c’est une chose qu’on ne fait qu’une fois, qu’on ne peut pas refaire. Pour arriver à être bien, il ne faut pas faire une chose qu’on puisse répéter à chaque prise. Il faut, chaque prise, trouver quelque chose d’extraordinaire, d’étonnant, de nouveau, de spontané."

Trintignant : "Le cinéma, c’est une chose qu’on ne fait qu’une fois"

"Une page blanche sur laquelle on met des couleurs"

Interviewé en 2000, lors du festival du film policier de Cognac, Jean-Louis Trintignant avait arrêté le cinéma. Il avait 69 ans. Son dernier tournage, c’était le film de Patrice Chéreau "Ceux qui m’aiment prendront le train". Il ne pensait plus participer à un tournage et évoquait sa manière d’interpréter un rôle.

"Si j’étais acteur, c’est parce que je suis très timide et c’était une façon un peu de me cacher derrière un personnage. Alors j’ai joué des personnages différents, et je devenais des personnages différents. Peut-être aussi parce que je suis quelqu’un d’un peu banal et terne… Je crois que le genre d’acteurs dont je fais partie, ce sont des pages blanches sur lesquelles on met des couleurs. Je n’ai jamais voulu qu’on écrive un rôle pour moi, je suis toujours allé vers un rôle, plutôt que d’amener un rôle vers moi."

Trintignant : "Une page blanche sur laquelle on met des couleurs"

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