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"Il ne faut pas oublier cette guerre" : le témoignage de notre journaliste rentré d'Ukraine

Le neuvième convoi humanitaire vers l'Ukraine de l'association Partir Offrir, basée à Montbéliard, vient de rentrer en Franche-Comté. Les bénévoles ont livré 20 tonnes de produits alimentaires et d'hygiène. L'un de nos journalistes a suivi ce déplacement, il nous raconte.

La propagande militaire et les appels à la mobilisation sont très présents dans les villes ukrainiennes La propagande militaire et les appels à la mobilisation sont très présents dans les villes ukrainiennes
La propagande militaire et les appels à la mobilisation sont très présents dans les villes ukrainiennes - Nicolas Joly

Le cap des 2 ans de guerre en Ukraine est désormais passé. Vous avez peut-être assisté samedi dernier à la commémoration depuis la place d'Armes de Belfort. France Bleu Belfort-Montbéliard vous emmène ce matin au plus près du conflit, au cœur du 9e convoi humanitaire de l'association Partir Offrir, qui a pris la route le 18 février pour rentrer le 24.

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Basée à Montbéliard, Partir Offrir a apporté, grâce à ce 9e convoi vers l'Ukraine, 20 tonnes de denrées alimentaires, et du réconfort aux populations. Un déplacement vécu de l'intérieur la semaine dernière par notre collègue Nicolas Joly, journaliste à France Bleu Belfort-Montbéliard. Il témoigne au micro d'Alexandre Lepère.

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"L'objectif est avant tout de venir en aide à des populations pauvres, qui étaient déjà pauvres avant la guerre, mais dont la situation empire évidemment avec les combats", résume notre journaliste, au sujet de la mission que se sont confié les bénévoles de l'association Partir Offrir. Une trentaine de personnes, qui ont roulé à bord de 14 fourgons, réduits à 13 à l'issue du premier jour de route à cause d'un incident sur un moteur.

Les bénévoles de Partir Offrir ont déposé leurs chargements dans des entrepôts, des établissements religieux et des villages d'Ukraine
Les bénévoles de Partir Offrir ont déposé leurs chargements dans des entrepôts, des établissements religieux et des villages d'Ukraine © Radio France - Nicolas Joly

Concernant l'état d'esprit des populations d'Ukraine, "il y a une forme de résignation pour certains", estime Nicolas Joly, qui affirme avoir rencontré des Ukrainiens ne croyant plus vraiment à la victoire de leur pays. D'autres "sont revigorés par les difficultés qu'ils ont traversé", principalement des militaires, affirme-t-il, prenant l'exemple d'un soldat dont l'envie de combattre est renforcée par le fait d'avoir perdu des proches et des frères d'armes sur le front.

Dans certaines villes, pourtant proches du front comme Zaporijia, la vie semble avoir repris, au moins partiellement dans les rues et sur les marchés
Dans certaines villes, pourtant proches du front comme Zaporijia, la vie semble avoir repris, au moins partiellement dans les rues et sur les marchés - Nicolas Joly

À cela s'ajoute, d'après notre journaliste, "un sentiment d'habitude assez surprenant" qui s'est installé dans certaines villes comme Zaporjia. Il a passé une journée dans cette "grande ville industrielle à 30 kilomètres du front, où l'on entend des alertes pour les missiles", qui ne déclenchent selon lui plus aucune inquiétude chez les habitants.

Des liens se tissent au fur et à mesure des convois entre les populations et les bénévoles
Des liens se tissent au fur et à mesure des convois entre les populations et les bénévoles © Radio France - Nicolas Joly

La récurrence des convois humanitaires de Partir Offrir permet aux bénévoles de tisser des liens avec la population ukrainienne. "J'ai vu des membres de l'association se jeter dans les bras de personnes qu'elles connaissent depuis maintenant plusieurs passages", témoigne Nicolas Joly. "Il y a une attente de la part des populations ukrainiennes et ça leur met, j'ai l'impression, du baume au cœur", dit-il.

Certains bénévoles sont accueillis à bras ouverts par les habitants d'Ukraine
Certains bénévoles sont accueillis à bras ouverts par les habitants d'Ukraine - Nicolas Joly

"Il ne faut pas oublier cette guerre", assure notre journaliste. Parce que "l'Ukraine se bat en ce moment pour le reste de l'Europe", estime-t-il, "mais aussi parce que ce sont des victimes civiles, des femmes, des enfants, des familles que l'on rencontre, et c'est notre devoir, je pense, de ne pas les oublier".

Les campagnes de reconstruction ont effacé certaines traces de la guerre
Les campagnes de reconstruction ont effacé certaines traces de la guerre - Nicolas Joly

L'association prépare déjà un dixième convoi vers l'Ukraine, a priori au mois de mai. Tout dépendra bien sûr de l'évolution de la situation sur place. "Nous ne sommes pas des kamikazes", aime à rappeler son président, Pascal Graber.

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