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Guerre en Ukraine : Olga, réfugiée en Sarthe, dont le compagnon est au front

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Olga, 31 ans, est en Sarthe depuis mars 2022, après avoir fui la guerre en Ukraine, avec son fils de deux ans, sa mère et son frère. Son compagnon, Alex a lui été mobilisé dans l'armée pour repousser l'offensive russe. Depuis, le couple n'a que très peu d'occasion pour se donner des nouvelles.

Olga, ukrainienne en Sarthe dont le compagnon est au front. Olga, ukrainienne en Sarthe dont le compagnon est au front.
Olga, ukrainienne en Sarthe dont le compagnon est au front. © Radio France - Julien Penot

Les appels téléphoniques ne durent pas plus de cinq minutes, tout juste le temps d'échanger quelques mots avant que la communication ne coupe. "Je peux écrire "ça va ?" Il répond "ça va", et c'est tout", confie Olga, esquissant un sourire, les yeux sur son smartphone. La jeune Ukrainienne, installée à Montbizot (Sarthe) parle, ici, de son compagnon, Alex, mobilisé dans l'armée depuis le début du conflit en février 2022. La guerre a complétement bouleversé le couple, après huit ans de vie commune.

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"Je ne sais pas où il est, ni ce qu'il fait"

Alex, ingénieur de formation, enfile l'uniforme dès le début du conflit pour être déployé aux alentours de Zaporijjia, la ville où le couple est originaire. Mais depuis l'automne dernier, c'est le flou complet pour Olga. Son compagnon n'a pas le droit de lui dire où il est, ni quelles sont ses missions. "Je sais que beaucoup de femmes ne savent pas, parce que c'est interdit, c'est une information secrète", décrit la jeune femme, qui n'a également jamais reçu de photos.

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Cette situation est d'autant plus difficile à vivre, qu'entre les rares moments où le couple arrive à se joindre, Olga ne cesse de penser au pire. "C'est très inquiétant, tu es toujours dans un état de stress, d'inquiétude...", confie l'Ukrainienne. Les conversations en elles-mêmes sont aussi souvent sources de frustration. "Il n'y a pas de moment d'intimité, on ne peut pas parler entre nous", regrette Olga, qui sait que d'autres soldats sont autour de son compagnon au moment des rares appels téléphoniques.

"On avait des projets, et tout cela est fini !"

Olga n'est pas seule dans cette épreuve. Sa mère, son frère et son fils de deux ans, Lev, sont à ses côtés à Montbizot pour la soutenir. Tatiana travaille à la cantine de l'école primaire du village et Georges, 13 ans, est au collège. L'intégration s'est très bien passée, notamment grâce à l'association mancelle Tarmac qui leur a trouvé un logement.

Celle qui était professeure de français en Ukraine, est maintenant sans emploi, dans l'attente que son fils soit en âge d'être scolarisé. Une sorte de retour à zéro, en Sarthe, dans l'espoir de revenir un jour au pays. "Avant, nous étions tout le temps ensemble, on se promenait tous les week-ends, on vivait une vie normale, on avait des projets... Et tout cela est fini !", regrette Olga.

Il est difficile pour elle de se projeter. Comment le faire ? Le conflit ne cesse de s'enliser dans l'est, avec une issue toujours plus incertaine. La jeune femme est consciente qu'Alex risque sa vie, mais ne préfère pas y penser. Le couple s'est vu pour la dernière fois en janvier dernier à Lviv, dans l'ouest du pays, lors d'une permission de seulement dix jours. Ils espèrent se revoir avant l'arrivée de l'été.

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