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Guerre en Ukraine : le président ukrainien dénonce "des centaines de viols", 21.000 civils morts à Marioupol

- Mis à jour le
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  • France Bleu

Ce mardi marque le 47e jour de la guerre en Ukraine. L'armée ukrainienne s'attend à une offensive imminente de l'armée russe sur l'Est. Vladimir Poutine défend l'invasion russe, et affirme que le massacre de Boutcha est un "fake". 403 corps y ont été retrouvés à ce jour.

A Kiev, ce lundi. A Kiev, ce lundi.
A Kiev, ce lundi. © AFP - Sergii Kharchenko / NurPhoto

Au 48e jour de la guerre en Ukraine, ce mardi, l'Est du pays s'attend à une offensive majeure de l'armée russe. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé "des centaines de cas de viol". Vladimir Poutine défend l'invasion russe et affirme que le massacre de Boutcha est un "fake".

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L'essentiel

  • Les forces russes se renforcent autour de la région du Donbass, dans l'attente d'une offensive massive sur l'Est 
  • Vladimir Poutine défend l'invasion russe et affirme que le massacre de Boutcha est un "fake"
  • Volodymyr Zelensky dénonce "des centaines de viols", y compris sur des enfants
  • Environ 21.000 civils ont été tués à Marioupol, selon son maire
  • La Grande-Bretagne enquête sur l'éventuelle utilisation d'armes chimiques
  • À écouter : le podcast quotidien de Radio France sur la situation en Ukraine

La situation sur le front militaire

Le président ukrainien dénonce "des centaines de viols" , y compris sur des enfants 

Volodymyr Zelensky a dénoncé "des centaines de cas de viol" constatés dans les zones qui ont été occupées par l'armée russe, "y compris de jeunes filles mineures et de tout petits enfants. Même d'un bébé ! Cela fait peur rien que d'en parler", a lancé le président ukrainien alors qu'il s'adressait au parlement lituanien.

La veille, des responsables de l'ONU avaient réclamé des enquêtes sur les violences à l'encontre des femmes en Ukraine, et demandé de protéger des enfants déplacés par millions en raison du conflit. "Nous entendons de plus en plus parler de viols et de violences sexuelles", a souligné Sima Bahous, directrice de l'agence onusienne ONU Femmes.

"Dans les zones libérées des occupants (...) presque quotidiennement, on retrouve de nouvelles fosses communes", a aussi déclaré le président ukrainien. "Des milliers et des milliers de victimes. Des centaines de cas de tortures. On continue de retrouver des corps dans les canalisations et les caves", a-t-il poursuivi. 

Environ 21.000 civils tués à Marioupol

Selon la dernière estimation, environ 21.000 civils ont été tués dans la ville portuaire du sud de l'Ukraine depuis le début de l'offensive russe, a indiqué le maire de Marioupol.  S'exprimant à la télévision, Vadym Boichenko a ajouté que calculer un bilan précis était compliqué du fait des affrontements qui ont lieu jour et nuit dans les rues de la ville.

L'armée russe maintient en effet la pression sur la ville de Marioupol, port du sud de l'Ukraine, dans une situation toujours plus désespérée. Selon le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaylo Podolyak, "90% des maisons" ont été détruites et "les soldats ukrainiens sont encerclés et bloqués".

Vladimir Poutine défend l'invasion russe et affirme que le massacre de Boutcha est un "fake" 

Le président russe Vladimir Poutine a assuré que l'offensive russe en Ukraine se poursuivait "calmement" et en "minimisant les pertes". "Nous allons agir de manière harmonieuse, calmement, en conformité avec le plan proposé dès le départ par l'état-major", a-t-il affirmé. Il a aussi affirmé que le massacre de Boutcha était un "fake". Il a comparé les accusations de crime de guerre à celles concernant l'utilisation d'armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad en Syrie.

Le maire de Boutcha a déclaré que les autorités avaient jusqu'à présent retrouvé les corps de 403 personnes. Le précédent bilan faisait état de près de 300 personnes enterrées dans des fosses communes. Dans toute la région de Kiev, plus de 1.200 corps ont été découverts.

Six personnes tuées par balles retrouvées dans un sous-sol

Les corps de six personnes tuées par balles ont été retrouvés dans le sous-sol d'une maison de la banlieue est de Kiev, a annoncé le Parquet général ukrainien. L'armée russe s'est retirée de cette zone fin mars.

Offensive imminente sur l'Est 

Une offensive massive de l'armée russe est attendue "très prochainement" dans l'Est de l'Ukraine, alors que Moscou a fait de la conquête totale du Donbass son objectif prioritaire. A Washington, un haut responsable du Pentagone a confirmé que les forces russes se renforcent autour du Donbass, et notamment près de la ville stratégique d'Izioum.

Les habitants du Donbass appelés à fuir 

"La bataille pour le Donbass durera plusieurs jours, et pendant ces jours nos villes pourraient être complètement détruites", a prédit le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, dans le Donbass. Il appelle de nouveau les civils à quitter la région. 

Environ 400 civils ont été enterrés à Severodonetsk, ville de l'est du pays où l'armée russe est actuellement à l'offensive, a aussi annoncé Serguiï Gaïdaï. Les morgues dans les villes de sa région "débordent de corps de civils morts", a-t-il dit, ajoutant que des fosses communes sont creusées à Lyssytchansk, ville voisine de Severodonetsk.

Huit morts dans un bombardement sur Kharkiv 

Toujours dans l'Est du pays, huit personnes ont été tuées dans un bombardement à Kharkiv, la deuxième ville du pays, a indiqué le gouverneur de la région Oleg Synegoubov.

La situation diplomatique et les réactions internationales

Les négociations avec Moscou sont "extrêmement difficiles"

Les négociations avec Moscou sont "extrêmement difficiles", a déclaré un conseiller de la présidence ukrainienne. Mykhaïlo Podoliakque déplore que "la partie russe s'en tienne à ses tactiques traditionnelles de pression publique sur le processus de négociations, notamment par le biais de certaines déclarations".

La crainte des armes chimiques

Les Etats-Unis ont fait état d'"informations crédibles" sur la possibilité que la Russie fasse usage d'"agents chimiques" dans son offensive pour prendre la ville ukrainienne de Marioupol. Selon le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, "les forces russes pourraient utiliser différents agents anti-émeutes, notamment des gaz lacrymogènes mélangés avec des agents chimiques" face aux "combattants et civils ukrainiens dans le cadre de leur campagne agressive pour prendre Marioupol".

"C'est un vrai sujet de préoccupation", a-t-il déclaré devant la presse, tout en affirmant ne pas être "en mesure de confirmer" de récentes accusations selon lesquelles les forces russes auraient déjà utilisé des armes chimiques à Marioupol. Un régiment ukrainien a affirmé qu'un drone russe y a largué une "substance toxique" sur des soldats et des civils. Le Royaume-Uni enquête sur ces renseignements. Nokia se retire indéfiniment de Russie

Les gendarmes français vont identifier les victimes 

Les gendarmes français qui sont arrivés lundi en Ukraine ont pour première mission d'identifier des victimes et de déterminer les causes de leur mort, a expliqué ce mardi sur franceinfo le colonel Franck Marescal, le directeur de l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale. L'équipe est composée de deux médecins légistes et d’une quinzaine de gendarmes, experts des scènes de crime et d’identification des victimes. A la demande de l'Ukraine, ils vont venir en aide à leurs homologues ukrainiens dans leur enquête sur les "crimes de guerre commis autour de Kiev" par l’armée russe.

Nokia se retire de Russie

Après Ericsson lundi, l'équipementier de téléphonie Nokia annonce qu'il se retire à son tour de Russie indéfiniment. Le fournisseur finlandais de réseaux de télécoms mobiles, qui avait déjà suspendu ses livraisons dans le pays début mars, "peut désormais annoncer qu'il va quitter le marché russe", indique-t-il dans un communiqué. La Russie a représenté "moins de 2%" du chiffre d'affaires de Nokia en 2021 et le groupe dit maintenir ses prévisions financières pour 2022 "du fait de la forte demande dans d'autres régions".

La situation humanitaire et la solidarité avec les Ukrainiens

L'ONU réclame des enquêtes sur les violences faites aux femmes 

Des responsables de l'ONU ont réclamé lundi des enquêtes sur les violences faites aux femmes en Ukraine. "Nous entendons de plus en plus parler de viols et de violences sexuelles", a déclaré Sima Bahous, directrice de l'agence ONU Femmes. "Ces allégations doivent faire l'objet d'une enquête indépendante pour garantir justice et mise en responsabilité", a-t-elle réclamé. L'ONU demande aussi à protéger les enfants déplacés par millions en raison du conflit.

Plus de 4,6 millions de réfugiés 

Plus de 4,6 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de la guerre, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés, qui dépend de l'ONU. C'est 68.000 réfugiés de plus depuis le dernier comptage lundi.

Les nouveaux arrivants "sont dans un état plus vulnérable, ont moins de moyens et sont aussi moins bien préparés en termes d'endroit où ils souhaitent se rendre", par rapport aux personnes qui ont fui dans les premières semaines du conflit, a expliqué un porte-parole du HCR. 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes. L'ONU estime aussi à 7,1 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays. 

Par ailleurs, ce sont plus de 870.000 Ukrainiens qui ont pu rentrer chez eux depuis le début de la guerre dont des femmes et des enfants, a annoncé mardi le service des garde-frontières ukrainiens. "Actuellement, 25.000 à 30.000 Ukrainiens par jour regagnent leur pays. Contrairement aux premiers jours quand il s'agissait essentiellement d'hommes, maintenant il y a aussi des femmes, des enfants et des personnes âgées", a déclaré le porte-parole des garde-frontières ukrainiens Andriï Demtchenko. "Ils disent qu'ils voient que la situation est plus sure, surtout dans les régions occidentales et ils ne peuvent plus rester à l'étranger, ils sont prêts à retourner dans le pays et rester ici", a ajoute le porte-parole.

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