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Guerre en Ukraine : une usine militaire bombardée près de Kiev, Boris Johnson interdit en Russie

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Au 52e jour de conflit en Ukraine, une usine militaire qui fabrique notamment des tanks a été bombardée ce samedi matin à Kiev. Le Premier ministre du Royaume-Uni Boris Johnson est désormais interdit en Russie. Voici ce qu'il faut retenir du conflit ce samedi.

La raffinerie de Lysychansk, dans l'Est de l'Ukraine, a été bombardée. La raffinerie de Lysychansk, dans l'Est de l'Ukraine, a été bombardée.
La raffinerie de Lysychansk, dans l'Est de l'Ukraine, a été bombardée. © Maxppp - RONALDO SCHEMIDT

Au 52 jour de guerre en Ukraine, la Russie affirme avoir frappé ce samedi matin à Kiev une usine militaire qui fabrique notamment des tanks. Boris Johnson et plusieurs responsables britanniques sont désormais interdits d’entrée en Russie. Voici ce qu'il faut retenir de la situation ce samedi.

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L'essentiel

  • A Kiev, une usine qui fabrique notamment des tanks a été visée par un bombardement. 
  • Entre 2.500 et 3.000 soldats ukrainiens sont morts depuis le début de la guerre, selon le président ukrainien.
  • Kiev redoute une attaque nucléaire.
  • La Russie met en garde les Etats-Unis sur les "conséquences imprévisibles" de son aide à l'Ukraine.
  • Boris Johnson est désormais interdit d'entrée en Russie.
  • Le podcast quotidien de Radio France sur la situation en Ukraine est à écouter ici 

La situation sur le front militaire

Les bombardements s'intensifient autour de Kiev

La Russie a mis sa menace à exécution, après le naufrage de son navire lance-missile, le Moskava, touché par deux missiles ukrainiens. Elle intensifie ses frappes dans la région de Kiev, la capitale ukrainienne. Ce samedi matin, elle a bombardé une usine qui fabrique notamment des tanks. 

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Telegram qu'une personne avait été tuée et "plusieurs" hospitalisées". Il appelle une nouvelle fois les habitants partis de la ville à ne pas y revenir, mais à rester dans un "endroit sûr".

Mais la vie reprend tout de même dans la capitale

Les habitants de la capitale ukrainienne ont massivement profité des premières journées radieuses de printemps pour se promener ou prendre un verre en terrasse. Nataliya Makrieva, 43 ans, bras-dessus bras-dessous avec sa mère, n'en revient pas. "C'est la première fois que nous revenons au centre-ville, nous voulions voir comment remarchaient les transports, prendre un bain de foule. Voir tous ces gens me fait tellement de bien".

Anna Grychko, 83 ans, se délecte de ce spectacle de vie. "Aujourd'hui les gens veulent oublier la guerre. Mais bientôt ce sera de nouveau les bombardements et les sirènes et nous devrons retourner nous cacher", dit la grand-mère, passant à ces mots, en une fraction de seconde, du sourire aux larmes.

Les combats continuent à l'Est et dans le Sud

Les combats se poursuivent dans la ville portuaire stratégique de Marioupol (sud-est) ainsi que sur de petits foyers dans l'est du pays, sans que l'offensive russe majeure dans le Donbass, annoncée depuis plusieurs jours, n'ait été déclenchée. 

"Les forces russes continuent de déployer des renforts dans l'est de l'Ukraine mais ne montrent aucun signe de pause opérationnelle", indique l'Institut américain de l'étude de la guerre (ISW), qui juge cette pause nécessaire aux forces russes pour mener une campagne plus efficace que celle du mois de mars autour de Kiev.

A Marioupol, "les forces ukrainiennes indiquent que la situation se détériore et que les forces russes déploient plus d'artillerie et d'armes lourdes", indique l'ISW.  La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a annoncé que neuf couloirs humanitaires seraient mis en place ce samedi, dont un depuis Marioupol.

Dans la région de Donetsk (Donbass), où "des combats se déroulent sur toute la ligne de front", trois personnes ont été tuées et sept blessées, selon la présidence ukrainienne. La région voisine de Lougansk a quant à elle été le théâtre de 24 bombardements qui ont fait deux morts et deux blessés.

Les forces russes ont aussi frappé une raffinerie de pétrole à Lyssytchansk, une ville située tout près de la ligne de front, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités locales. "Les Russes la ciblent systématiquement pour épuiser les sauveteurs. Il n'y a pas de carburant à cet endroit. Seuls des résidus d'hydrocarbures brûlent", a indiqué le gouverneur.

"Les forces russes ont poursuivi de vaines attaques sur Roubijné, Popasna et Marinka ainsi que des bombardements lourds sur la ligne de front", selon l'ISW. Les Ukrainiens ont repoussé des attaques depuis Izioum jusqu'à Sloviansk et Barvinkové.

Mme Veretchouk a par ailleurs indiqué que la Russie détenait 1.000 civils et 700 militaires ukrainiens prisonniers. L'Ukraine a pour sa part environ 700 soldats russes prisonniers.

Les bombardements se poursuivent aussi ailleurs

Dix personnes ont été tuées, dont un nourrisson de sept mois, et 35 autres blessées dans des tirs russes sur des bus évacuant des habitants de la région de Kharkiv (nord-est), selon les autorités locales. La ville connaît presque quotidiennement des bombardements meurtriers.

Dans la nuit de vendredi à samedi, le maire de la ville d'Aleksandria, à environ 300 km au sud-est de Kiev, a indiqué qu'un missile russe avait frappé son aéroport.

2.500 à 3.000 soldats ukrainiens tués depuis le début du conflit 

Dans un entretien à la chaîne CNN, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que la guerre a fait entre 2.500 et 3.000 morts parmi les soldats ukrainiens. Il ajoute qu'environ 10.000 soldats ukrainiens ont été blessés et qu'il est "difficile de dire combien survivront"

Le conflit aurait aussi coûté la vie à 20.000 soldats russes selon le chef de l'Etat ukrainien. "Il est très difficile de parler des civiles", souligne Volodymyr Zelensky, puisque de nombreuses zones sont inaccessibles. 

Kiev redoute une attaque nucléaire

Toujours dans cet entretien accordé à la chaine américaine CNN, Volodymyr Zelensky affirme redouter une attaque nucléaire. "Tous les pays doivent s'inquiéter", estime le président ukrainien. "Poutine pourrait se tourner vers les armes nucléaires ou chimiques parce qu'il n'accorde aucune valeur à la vie du peuple ukrainien", assure-t-il.

La situation diplomatique et les réactions internationales

La mise en garde des Russes

La Russie met en garde les Etats Unis contre les "conséquences imprévisibles" de son aide militaire en forte hausse à l'Ukraine. Dans une note écrite adressé au gouvernement américain, elle dénonce l'envoi d'armes "plus sensibles" à l'Ukraine. Elle estime que de tels équipements militaires mettent de l'huile sur le feu. 

Cette mise en garde fait suite à la promesse du président des Etats-Unis Joe Biden de fournir aux Ukrainiens notamment des hélicoptères et des véhicules blindés de transport de troupes. Le montant total de l'aide s'élève à 800 millions de dollars (740 millions d'euros).

Les Russes "persona non grata" expulsés de France

Un avion spécial affrété par Moscou se trouvait ce samedi à l'aéroport de Roissy pour ramener en Russie près de 140 ressortissants russes expulsés par la France, a appris l'AFP de source aéroportuaire. 137 passagers, des "persona non grata" avec leurs famille et proches, embarquaient en milieu d'après-midi à bord de l'avion qui devait décoller dans la foulée, a rapporté cette source.

La France a annoncé au début du mois l'expulsion de 41 diplomates russes qui se livraient selon elle à des activités d'espionnage sous couvert de leur ambassade.

Boris Johnson interdit en Russie

Le Premier ministre britannique Boris Johnson n'est pas le bienvenu en Russie. C'est la conséquence des sanctions imposées par Londres à la suite de l'invasion de l'Ukraine. La Russie interdit d'entrée dans son pays Boris Johnson et 10 autres responsables politiques britanniques. Mesure annoncée par le ministre russe des Affaires étrangères dans un communiqué. 

Il y a une semaine, Boris Johnson s'est rendu à Kiev où lui et le président ukrainien se sont félicités mutuellement de leur coopération depuis l'invasion russe.

Marioupol au coeur des négociations

Le président ukrainien a prévenu samedi que "l'élimination" des derniers soldats ukrainiens présents dans la ville portuaire de Marioupol assiégée "mettrait fin à toute négociation de paix" avec Moscou.
"L'élimination de nos militaires, de nos hommes (à Marioupol) mettra fin à toute négociation" de paix entre la Russie et l'Ukraine, a déclaré M. Zelensky au cours d'un entretien avec plusieurs médias ukrainiens, avertissant que les deux parties se retrouveraient alors dans "une impasse". Mardi, les autorités ukrainiennes ont prédit un bilan de 20.000 à 22.000 morts à Marioupol.

La situation humanitaire et la solidarité avec les Ukrainiens

Plus de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Le HCR recense exactement 4.836.445 Ukrainiens qui ont fui leur pays depuis l'invasion russe le 24 février, soit 40.200 de plus que vendredi, et environ 215.000 ressortissants de pays tiers - principalement des étudiants et des travailleurs migrants.

L'ONU estime aussi à 7,1 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays. Au total, ce sont donc presque 12 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour gagner les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.

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