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Guerre en Ukraine : 30.000 réfugiés sont arrivés en France, une nouvelle session de pourparlers en vue

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Au 32e jour de l'invasion russe en Ukraine, alors que Joe Biden a haussé le ton contre Vladimir Poutine lors de son déplacement en Pologne, les bombardements se poursuivent dans le pays, ainsi que l'exode des civils. La France a déjà accueilli 30.000 réfugiés, pour la plupart en transit.

Des réfugiés en route pour Varsovie à la gare de Przemysl, près de la frontière ukraino-polonaise Des réfugiés en route pour Varsovie à la gare de Przemysl, près de la frontière ukraino-polonaise
Des réfugiés en route pour Varsovie à la gare de Przemysl, près de la frontière ukraino-polonaise © AFP - Angelos Tzortzinis

En un peu plus d'un mois de conflit, plus de dix millions d’Ukrainiens (sur environ 40 millions) ont fui leurs foyers, dont 3,8 millions sont partis à l’étranger, principalement en Pologne, selon le décompte de l’Organisation des Nations unies publié samedi, mais le flux de réfugiés s'est nettement ralenti depuis le 22 mars. En France, plus de 30.000 personnes ont déjà été accueillies. Ce qu'il faut retenir ce dimanche, au 32e jour de guerre.

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L'essentiel

  • Les combats sont concentrés au nord et l'est, mais n'épargnent pas l'ouest, notamment Lviv, près de la frontière polonaise.
  • Les séparatistes de Lougansk pourraient organiser un référendum pour rejoindre la Russie.
  • Près de quatre millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays, 30.000 ont été accueillis en France.
  • Auchan assume rester en Russie, une décision justifiée "du point de vue humain".
  • Emmanuel Macron met en garde contre une "escalade" après les propos de Joe Biden.
  • Le pape François dénonce "le martyre" de l'Ukraine et "l'agression" "barbare et sacrilège" de la Russie.
  • À écouter : le podcast quotidien de Radio France sur la situation en Ukraine

La situation sur le front militaire

"Les forces russes semblent se concentrer sur l'encerclement des forces ukrainiennes" dans l'est du pays, relève le ministère britannique de la Défense dans son analyse quotidienne. L'armée ukrainienne assure "avoir infligé des pertes importantes aux envahisseurs russes" autour de Donetsk et Lougansk, où un référendum pour rejoindre la Russie pourrait être bientôt organisé, selon le leader séparatiste Léonid Passetchnik. De son côté, le ministère russe de la Défense a fait état d'une bataille pour le contrôle de deux villages près de Donetsk.

La ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, relativement épargnée par les combats jusque là, a subi deux frappes russes samedi après-midi, qui ont touché un dépôt de carburant et ont fait au moins cinq blessés, selon le gouverneur de la région. 

Kiev continue d'attirer la plus grande concentration de forces russes, dans un positionnement toutefois très statique, signe de problèmes de capacités et de moyens, selon des experts. Le maire de la capitale ukrainienne a finalement renoncé à imposer un nouveau couvre-feu de 35 heures à partir de samedi soir, pour revenir au couvre-feu ne s'appliquant que de 20h à 7h.

Dans le nord du pays, la ville de Tcherniguiv, à environ 120 km de la capitale ukrainienne, est encerclée par les forces russes, selon le maire de la commune. L'armée de Vladimir Poutine a également pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où réside le personnel de la centrale de Tchernobyl. Mais les forces ukrainiennes ont annoncé avoir repris la ville de Trostianets

Les forces de Moscou continuent par ailleurs d'assiéger plusieurs grandes villes, dont Kharkiv au nord et Marioupol, sur la mer d'Azov, où une opération humanitaire pour évacuer les habitants est toujours prévue par la France, la Turquie, la Grèce et plusieurs ONG. "Il y a un droit humanitaire international, nous entendons le faire respecter", a déclaré Emmanuel Macron, qui doit s'entretenir avec Vladimir Poutine lundi ou mardi "pour lui en transmettre les modalités".

Ailleurs dans le sud, l'étau russe semble se desserrer. A Mykolaïv, les habitants ont trouvé un peu de répit, après des semaines terribles pendant lesquelles l'armée russe a tenté en vain de faire sauter cette ville-verrou sur la route d'Odessa, plus grand port d'Ukraine. Le front a même sensiblement reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson, à quelque 80 kilomètres au sud-est, seule ville d'importance dont l'armée russe avait revendiqué la prise totale.

Ukraine : l'avancée des troupes russes (point de situation dimanche 27 mars à 19h00).
Ukraine : l'avancée des troupes russes (point de situation dimanche 27 mars à 19h00). © Visactu -

La situation diplomatique et les réactions internationales

Nouvelle session de négociations en début de semaine

Des délégations russe et ukrainienne vont se retrouver en Turquie de lundi à mercredi pour un nouveau round de négociations en présentiel, a annoncé l'un des négociateurs ukrainiens. Le négociateur en chef côté russe a annoncé lui aussi la tenue d'un nouveau round de pourparlers, mais en disant qu'ils se dérouleraient mardi et mercredi, sans préciser le lieu.

Auchan assume rester en Russie

Le PDG d'Auchan Retail International Yves Claude défend ce dimanche dans les colonnes du JDD le maintien des activités du groupe en Russie, un choix "pas simple" après l'appel de Volodymyr Zelensky, car "partir serait imaginable sur le plan économique mais pas du point de vue humain". Interpellé par le président ukrainien devant le Parlement français mercredi sur son activité en Russie, où le groupe est présent depuis une vingtaine d'années et emploie 30.000 personnes, Auchan a décidé de se maintenir dans le pays même s'il y prévoit des pertes pour 2022, explique Yves Claude.

Joe Biden hausse le ton  

Le président américain a violemment attaqué son homologue russe samedi à Varsovie, jugeant que Vladimir Potine ne pouvait "pas rester au pouvoir" après son invasion de l'Ukraine, une déclaration tempérée par la Maison Blanche dans la soirée : "Ce que le président voulait dire, c'est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. (...) Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d'un changement de régime."

Ce dimanche, Emmanuel Macron a mis en garde contre une "escalade des mots et des actions en Ukraine", après les propos de Joe Biden, qui a traité le président russe Vladimir Poutine de "boucher". "Je n'utiliserais pas ce genre de propos parce que je continue de discuter avec le président Poutine", a déclaré le candidat président sur France 3.

Volodymyr Zelensky demande davantage d'armes  

Dans sa dernière vidéo postée samedi soir, le président ukrainien, Volodomyr Zelensky, a appelé les Occidentaux à fournir davantage d’armes. "Nous devons non seulement protéger l’Ukraine mais aussi les autres pays d’Europe de l’Est, sous la menace d’une invasion russe (…) Qui dirige l’OTAN ? Est-ce toujours Moscou, à coups d’intimidation ?", a-t-il critiqué. 

Le pape évoque le "spectre d'un conflit mondial"

"Plus d'un mois s'est écoulé depuis l'invasion de l'Ukraine, depuis le début de cette guerre cruelle et insensée qui, comme toute guerre, est une défaite pour tout le monde, pour nous tous", a déclaré le souverain pontife à des milliers de personnes réunies place Saint-Pierre pour la bénédiction dominicale. "Il faut répudier la guerre, un lieu de mort où les pères et les mères enterrent leurs enfants, où les hommes tuent leurs frères sans même les voir, où les puissants décident et les pauvres meurent", a poursuivi le pape François.

La guerre en Ukraine détruit l'avenir du pays, a-t-il dit, citant une statistique selon laquelle la moitié des enfants ukrainiens ont fui à l'étranger. "Face au danger de l'autodestruction, l'humanité doit comprendre que le moment est venu d'abolir la guerre, de la rayer de l'histoire de l'Homme avant qu'elle n'efface l'Homme de l'Histoire", a-t-il déclaré.

La situation humanitaire et la solidarité avec les Ukrainiens

30.000 réfugiés sont arrivés en France

La ministre du Logement Emmanuelle Wargon a indiqué ce dimanche matin sur franceinfo que le gouvernement "évalue à environ 30.000 le nombre de personnes en provenance d'Ukraine qui sont rentrées en France". "Sur ces 30.000, une partie reste en France, et une partie traverse le pays, plutôt vers l'Espagne et le Portugal. Aujourd'hui, nous accueillons dans des logements et des hébergements environ 15.000 personnes", a précisé la ministre, qui a réitèré l'objectif de pouvoir accueillir "le plus vite possible environ 100.000" personnes venues d'Ukraine.

Plus de 3,8 millions de réfugiés en tout

Plus de 3,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis l'invasion de l'armée russe, selon le décompte de l'ONU, mais le flux de réfugiés s'est nettement ralenti depuis le 22 mars. 

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays.ja

1.119 civils tués selon l'ONU

Selon le bureau des droits de l'homme des Nations unies, 1.119 civils ont été tués et 1.790 blessés depuis le début de l'invasion. Parmi eux, une centaine d'enfants

Le bilan pourrait considérablement s'alourdir, prévient l'organisme mondial, car des rapports sont retardés dans certaines régions où les combats sont intenses.

Ma France : Améliorer le logement des Français

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