"L'argent sera plus utile que dans les placards" : une châtelaine de Dordogne vend une partie des souvenirs de famille

C'est Arbalette, le chien beige qui conduit presque les visiteurs dans la cour du château jusqu'au petit chapiteau blanc installé pour l'occasion. Tout est là, des chaises, des fauteuils, de la vaisselle, des morceaux de tissus qui ont plus de 100 ans, des plateaux, un cadre avec un aïeul dont on ignore le nom. Cela fait près de 300 ans que la famille d'Odile Bertaux possède ce château, depuis 1732.

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300 ans d'histoire

C'est Odile Bertaux, elle-même, 89 ans, qui tient la caisse à l'entrée, assise devant une boîte en fer. Chaque objet ici lui rappelle un souvenir, le tissu accroché "avec lequel ma grand-mère s'est confectionnée une robe", les fauteuils, les "belles assiettes à blason, utilisées pour les grands diners là-haut, avec les nappes brodées, les serviettes sur la table qui pouvait accueillir plus de 40 convives".

Des objets qui ont servi, "qui ont une âme" mais qu'aujourd'hui, elle n'utilise plus. À 89 ans, Odile Bertaux cherche des fonds pour financer les travaux dans ce château qui date du XVe siècle pour une partie : "je me dis, l'argent va servir d'une façon plus utile que dans les placards".

"Repartir avec un petit morceau du château"

José et son épouse repartent avec un plateau, des boîtes anciennes, des petits encriers et des fèves "comme quand on était petit". Chantal et Jean-Jacques ont jeté leur dévolu sur un fauteuil rouge et un chauffe-plat, la chaise n'est pas très ancienne, mais pour Chantal, c'est une façon "de repartir avec un petit morceau du château". Le couple aime tous les châteaux de Dordogne, mais avec celui de Lanquais tient une place particulière, "peut-être à cause de la propriétaire" sourit Chantal, "elle est là depuis si longtemps, son histoire est belle".

Une grange à rénover

Cela fait plus de 50 ans qu'Odile Bertaux gère ce château. Elle l'a connu enfant, lorsqu'elle a fui avec ses parents, le rationnement à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle n'avait que cinq ans et la vie était un peu plus souple en Dordogne chez son oncle l'Abbé de Gourgue.

Odile Bertaux y est ensuite revenue adulte et elle y vit une partie de l'année. Le château de Lanquais se visite durant l'été et elle y organise des animations notamment en juillet.

Les prochains travaux sont déjà planifiés, ce sera la grange dans la cour qui menace de s'écrouler. "On a fait les devis, on commence l'année prochaine, mais il y en a pour plus de 200.000 euros". Odile Bertaux veut remettre sur pied le bâtiment et installer une cuisine qui puisse être utilisée par les traiteurs.