PORTRAIT - Laurent dédie sa vie à son élevage de perroquets à Sablet

Au cœur de la zone artisanale du petit village de Sablet dans le Vaucluse s’élèvent de drôles de cris d'un genre plutôt inattendu en Provence

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"Je suis né avec des perroquets sur mon berceau"

Très tôt, dès l’âge de trois ans, Laurent Delavis hérite de l’enthousiasme de son papa qui, en amateur, élevait déjà des perroquets. Alors qu’il suivait son père partout dans les volières. Laurent, lui aussi, se prend de passion pour ses volatiles. Aujourd'hui, il a réalisé son rêve d'enfant. Au bout de quelques années, après des études dans l’agriculture, il a créé sa propre entreprise d’élevage. La famille des psittaciformes comprend les perroquets, mais aussi les perruches, les inséparables etc…

"Grâce à la captivité, on peut aussi repeupler des espèces qui ont disparu ou qui sont en train de disparaître."

Laurent s'occupe d'une centaine de couples, une cinquantaine d'espèces menacées d'extinction en raison de la déforestation et du braconnage.

" Ca vous prend aux tripes, c'est pas un business, avant tout, c'est une passion"

C'est un métier qui exige du temps et beaucoup d'observation. Élever des perroquets est une affaire très délicate, qui nécessite beaucoup d’expérience et de rigueur. D’ailleurs, Laurent est membre expert titulaire pour la Préfecture de Vaucluse, en tant que responsable d’une entreprise spécialisé dans la faune sauvage captive. Il fait partie de la commission départementale qui délivre les certificats de capacité obligatoires pour obtenir le droit d’élever ces oiseaux exotiques.

"Je ne pourrai jamais me défaire de mes oiseaux, non, il n'y aura pas de retraite"

Il s'agit d'un élevage à la main. Récupérer l'oeuf et s'occuper du petit dès sa naissance au plus proche de l'élevage des parents. Les bébés sont comme ses enfants. Ce qui est particulièrement étonnant, c’est la capacité de Laurent à déterminer le jour et quasiment l’heure de ponte de ses femelles ! Quant à l’éclosion des œufs précieux de ses petits et grands volatiles, tout se passe dans ses couveuses ; Un véritable travail de précision, de bienveillance éclairée et… d’amour. Un savoir-faire qui ne s’improvise pas !

"Mon rêve d'enfant c'est de voir ces oiseaux évoluer dans leur milieu naturel"

L’ambition suprême de Laurent Delavis est de voir s’envoler les spécimens les plus rares qu’il élève, dans leur habitat naturel, sur d’autres continents.

Laurent créé et fabrique aussi des volières en aluminium, adaptées à toutes les espèces d’oiseaux. En 2020, il a créé pour cela ADL , sa propre société.

Cependant, il s'agit d'un investissement humain énorme qui impose énormément de travail, de sacrifices et de vivre au rythme des saisons de reproduction ou de repos. Il n'y a pas de vacances.

"Sans moi, ils n'existent pas, sans eux, je n'existe pas"