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Le pari fou d'Erik Clavery, le coureur qui veut faire le canal de Nantes à Brest en deux jours et sans dormir

Un nouveau défi pour le champion de trail Erik Clavery, qui habite à Remouillé, dans le Vignoble nantais. Il veut faire le canal de Nantes à Brest en moins de deux jours, pendant le week-end de Pâques. Soit 390 kilomètres en courant et sans dormir.

Champion de trail, Erik Clavery s'est donné comme défi de faire le canal de Nantes à Brest en 45 heures et sans dormir. Champion de trail, Erik Clavery s'est donné comme défi de faire le canal de Nantes à Brest en 45 heures et sans dormir.
Champion de trail, Erik Clavery s'est donné comme défi de faire le canal de Nantes à Brest en 45 heures et sans dormir. © Radio France - Anne Bertrand

Champion du monde de trail en 2011, Erik Clavery se donne de nouveaux défis depuis qu'il a passé le cap de la quarantaine. "On ne peut pas être performant à 43 ans comme à 31 parce que, naturellement, on évolue. Donc, il faut savoir se réinventer et moi, je me réinvente dans le domaine du trail aventure", explique en souriant le sportif, qui vit à Remouillé, dans le Vignoble nantais.

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En 2020, Erik Clavery a battu le record de la traversée des Pyrénées. Il a parcouru le GR10, de Banyuls à Hendaye, en neuf jours et neuf heures. 880 kilomètres, 50.000 mètres de dénivelé positif et quatre heures de sommeil par nuit. En 2021, il s'est attaqué à la Normandie, 670 kilomètres entre le pont de Normandie et le Mont Saint-Michel, courus en quatre jours et treize heures.

"Je sais que je peux être sujet à des hallucinations"

Nouveau défi en 2024 : le canal de Nantes à Brest. Erik Clavery veut rallier Châteaulin, dans le Finistère, à Nantes en moins de deux jours et sans dormir. "J'ai établi déjà un protocole. Je vais alterner trente minutes de course et une minute trente de marche." Le coureur sera ravitaillé par des membres de son staff, à vélo.

Il aura aussi une surveillance médicale car il prend des risques en ne dormant pas pendant deux jours : "Je sais pertinemment qu'au bout de 35-40 heures, je peux être sujet à des hallucinations. Donc c'est là où il va falloir l'anticiper, rentrer dans cette zone en connaissance de cause et mettre des choses en place pour y faire face et aller le plus loin quand même possible."

La difficulté supplémentaire pour Erik Clavery, c'est qu'il ne peut pas s'entraîner en conditions réelles : "Je vais générer de la fatigue si j'essaie de faire deux jours sans dormir et ça va créer des choses négatives par rapport à la performance finale."

Les gens sont invités à faire un bout du canal avec lui

De quoi rendre le défi encore plus intense. Mais qu'est-ce-qui le fait courir comme ça ? "La course à pied, depuis tout petit, c'est mon univers. Pendant que je cours, je réfléchis, je pense, je rêve. Et ça me permet de reprendre conscience de mon corps, des capacités qu'on a." Et il ajoute : "Prendre conscience de notre mental également."

Quand il ne court pas, Erik Clavery est justement préparateur mental. Pour les sportifs de haut niveau mais aussi les amateurs, les entrepreneurs et les étudiants. Avec le défi qu'il s'apprête à relever, il montre, dit-il, qu'on peut repousser très loin l'impossible et servir d'exemple : "Pas en termes d'icône mais d'exemple sur lequel on peut se raccrocher pour se dire que l'objectif, qui paraît complètement hallucinant, est réalisable."

Erik Clavery profite aussi de ce trail aventure pour ouvrir une cagnotte pour la Ligue contre le cancer, en hommage à son entraîneur décédé il y a six mois. Il encourage également les gens à faire avec lui un bout du canal, en courant ou à vélo, grâce à la géolocalisation sur son site internet.

Prochain défi : le tour de la Bretagne en 2025

Et pendant ces deux jours, il aura le temps de penser à son prochain défi, prévu l'an prochain : le GR34, qui fait le tour de la Bretagne du Mont Saint-Michel jusqu'à Saint-Nazaire. "Une toute autre aventure puisque c'est 2.200 kilomètres que j'envisage de faire en une vingtaine de jours."

Mais d'abord, l'objectif est d'arriver dimanche en soirée sur le cours des 50 otages, à Nantes : "L'idée, c'est de manger des chocolats le lundi en récupération", s'exclame en riant ce sportif de l'extrême.

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