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Le Papogay, la fête insolite du tir au perroquet, est de retour à Rieux-Volvestre

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Pour devenir "Roi du Papogay", il faut faire tomber un oiseau perché à 45 mètres de haut. Ce rendez-vous traditionnel du premier dimanche de mai réunit des milliers de personnes au sud de Toulouse. Il n'avait pas eu lieu depuis 2019 à cause du Covid-19.

L'oiseau de bois et de métal doit être décroché par une flèche. L'oiseau de bois et de métal doit être décroché par une flèche.
L'oiseau de bois et de métal doit être décroché par une flèche. - Compagnie des archers du Papogay

C'est une des curiosités de la région : la fête du Papogay (prononcer Papogaille) débute ce vendredi soir à Rieux-Volvestre (Haute-Garonne), à cinquante kilomètres au sud de Toulouse. Pendant trois jours, défilés colorés et séances de tirs à l'arc vont se succéder, comme tous les premiers dimanches du mois de mai. La fête n'a cependant pas eu lieu depuis 2019, à cause du Covid-19.

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Avec le temps fort : des archers doivent faire tomber un oiseau de bois et de métal perché en haut d'un mât de 45 mètres. Celui qui fait tomber l'oiseau avec sa flèche devient le roi du Papogay... Mais d'ailleurs, pourquoi le "papogay" ? "Ca veut dire perroquet en occitan" précise Géraud Delbès, le spécialiste occitan de France Bleu Occitanie.

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. - Compagnie des archers du Papogay

Un perroquet qui coïnciderait avec l'époque des expéditions de Christophe Colomb, mais rien de sûr. Ce qui est certain, en revanche, c'est l'origine de la tradition. Elle remonte à la guerre de cent ans, explique Jérôme Fréchou, le président de la compagnie des archers du Papogay : "Dans les années 1350, quand la France s'est fait battre par l'Angleterre. Les Anglais étaient équipés de très très nombreux archers, et la France pas du tout. Le roi de l'époque a rendu obligatoire les sociétés de tirs dans toute la France. Celle de Rieux-Volvestre est la dernière qui existe de façon traditionnelle."

Un perroquet perché à 45 mètres

Et on vise donc un objet, installé sur un mât. Un entraînement guerrier qui est devenu une tradition, et surtout un jeu au fil du temps : "On s'entraîne surtout quand on est enfants, dans le jardin de papi et mamie, ou sur une souche d'arbre. Mais c'est un tir très particulier, sur une perche verticale. Donc sans mât installé, c'est compliqué de se tester" précise le président de la compagnie des archers.

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. - Compagnie des archers du Papogay

L'entraînement, c'est donc le jour J, sur un mât installé au stade de Rieux-Volvestre, seulement quelques jours avant. Mais pour faire tomber l'oiseau, il faut souvent une bonne heure, et 200 à 300 impacts de flèches, selon Jérôme Fréchou. L'archer qui réussit devient le roi du Papogay, et remet son titre en jeu l'année suivante.

Quand on le fait tomber, c'est une très grande fierté

"On ne gagne rien financièrement, mais on gagne la reconnaissance du village, des anciens, etc. (...) Quand on le fait tomber, c'est une très grande fierté. Pour les habitants de Rieux, ça représente beaucoup de choses. On laisse une petite part de soi dans l'histoire du Papogay, et ça c'est quand même sympa".

Trois jours de fête et de défilé

Mais si le tir est le clou du spectacle, la fête dure trois jours, avec bals et défilés, rappelle Géraud Delbès : "Autour de Carbonne, Rieux-Volvestre, Montesquieu-Volvestre, tout le monde connaît cette fête. Et il y a des gens qui viennent de Toulouse, du Comminges, et même d'Espagne ! Il y a des milliers de personnes à Rieux le week-end, c'est incroyable !".

Une fête ouverte, mais le tir est réservé aux seuls archers. Avec même une catégorie jeunes le samedi, sur un mât de 20 mètres. Et comme le veut la tradition, il faut habiter Rieux-Volvestre pour devenir archer du Papogay.

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