Creuse : le monument aux morts de Gentioux orphelin de son écolier

Si vous passez à Gentioux-Pigerolles dans le sud de la Creuse en ce moment, vous allez peut-être vous rendre compte qu'il manque quelque chose, un élément majeur du paysage habituel du bourg : l'orphelin du monument aux morts n'est plus là ! Ce petit écolier qui brandit le poing fermé vers l'inscription "maudite soit la guerre" a été enlevé il y a quelques semaines et se trouve actuellement dans le Lot.

Cette statue de plus de 300 kg, en fonte bronzée, emblématique du monument aux morts pacifiste de la commune, est entre les mains expertes d'artisans qui lui redonnent une seconde jeunesse. "Il y a notamment eu une analyse des différentes couches de peinture, explique le maire de Gentioux-Pigerolles, Benjamin Simons, parce que cet orphelin a eu plusieurs couleurs au cours du XXe siècle. Le but est de retrouver celle d'origine; celle de 1923, quand il a été installé," Il y a donc un peu plus de 100 ans.

Cible de nombreux actes de vandalisme

Il est donc question de réparer les outrages du temps, mais pas seulement. Cet orphelin et le monument ont aussi subi de nombreux nettoyages ces deux dernières années à cause d'actes de vandalisme (tags et jets de peinture). Pas moins de quatre depuis janvier 2022 et A l'issue de l'un d'entre eux, l'an dernier, l'État s'est avancé pour prendre entièrement en charge les travaux de rénovation. C'est donc une enveloppe de 27.300 euros qui a été allouée à la commune, somme à présent utilisée pour restaurer l'ensemble du monument.

L'occasion de retrouver l'aspect d'origine du monument

La plaque portant les noms des 63 soldats de la commune décédés lors de conflits (58 lors de la guerre de 14-18, cinq lors d'autres guerres) a donc elle aussi été descellée; pas pour être restaurée mais pour être changée. Elle aussi a été victime de tags l'an dernier. "La plaque d'origine était en marbre. Elle a été enlevée dans les années 80 pour être remplacée par une plaque en marbrite, c'est-à-dire du verre, détaille Benjamin Simons. Là, il y a de nouvelles plaques en marbre qui sont en cours de fabrication, dans une entreprise de Saint-Pierre-Bellevue. Donc à l'issue de tout ce programme, on aura un aspect 1923".

Un aspect d'origine, à un détail près : le chantier comprend aussi l'installation d'un système de sécurisation. Il s'activera essentiellement la nuit, "puisqu'on le remarque, les actes de vandalisme se font en généralement à visage caché, donc l'idée est que si des personnes veulent intervenir à nouveau pour imposer quelque chose sur ce monument, qu'elles répondent publiquement de leur choix" conclut le maire.