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"Certains ont des réussites exceptionnelles" : ce Breton offre 100.000 euros chaque année à des jeunes méritants

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Jean Goubin, ancien chef d'entreprise à Plouguenast-Langast (Côtes d'Armor) et homme d'affaires, offre chaque année, depuis 2007, 100.000 euros de bourses à des jeunes étudiants méritants et venant comme lui d'un milieu modeste. À travers sa fondation, il a accordé plus de 600 bourses d'études.

Jean Goubin chez lui à Rennes Jean Goubin chez lui à Rennes
Jean Goubin chez lui à Rennes © Radio France - Loïck Guellec

"Quand j'étais jeune, j'avais plein d'idées et même aujourd'hui encore si j'étais sur le marché, j'aurais plein de choses à faire" : à 85 ans, Jean Goubin a toujours l'enthousiasme de ses 20 ans. Comme il le dit, ce philanthrope Breton a dû travailler dur pour sortir de sa condition sociale très modeste. "Je suis parti de rien", raconte Jean Goubin, "ma mère avait une petite ferme de quatre hectares. Son mari est parti à la guerre 39-45. Il est mort des suites de la guerre. Ma mère s'est retrouvée seule et je suis devenu pupille de la nation".

L'ancien entrepreneur se souvient encore de l'époque où il se rendait à l'école à pied et en sabot et avait décroché le certificat d'études : Comme la ferme ne suffisait pas pour nourrir les deux personnes, je suis devenu journalier agricole dans les fermes environnantes. Je commençais à 8h le matin et je finissais à 10h le soir".

L'ouvrier devient entrepreneur

Mais Jean Goubin a de l'ambition, il veut devenir pilote d'avion. Pour ne pas qu'il quitte le foyer familial, sa mère lui achète un petit poulailler de 100 mètres carrés. Et c'est le début de l'aventure, il crée à Plouguenast une société de sélection et d'accouvage de poussins qui se développe et qui emploie jusqu'à 250 salariés, "quand j'ai vendu, j'avais 150.000 mètres carrés de poulailler".

Après la vente de son entreprise, il se lance dans les affaires et investit principalement dans l'hôtellerie : "Aujourd'hui, j'ai sept hôtels sur Paris et la région parisienne". Quand il quitte son entreprise, il s'interroge : "J'ai bien réussi dans la vie, mais je trouve qu'il me manque quelque chose. C'est alors que je crée une fondation".

Des jeunes méritants et modestes

L'autodidacte décidé alors de décerner des bourses à des jeunes méritants. "Je ne suis pas allé à l'école, mais je voulais aider les jeunes pour qu'ils poursuivent des études, justement pour bénéficier de cette bourse". Les jeunes candidats doivent répondre à certains critères, déjà avoir eu de bonnes notes à l'école, venir d'un milieu familial modeste, être originaire de Bretagne ou des régions voisines. "Surtout, il y a un critère pour moi très intéressant et qui me tient à cœur, c'est que les jeunes travaillent pendant leurs vacances d'été et plutôt dans des travaux pénibles si c'est possible, il faut commencer par le bas pour terminer par le haut".

600 bourses ont été décernées depuis 2007, année de lancement de la fondation. En moyenne, les aides financières vont de 2.000 à 3.000 euros et s'ajoutent à des bourses d'état.

"Des réussites exceptionnelles"

Malgré tout, Jean Goubin veut rester modeste. Il ne cherche pas les honneurs même si sa récente promotion dans l'ordre national du Mérite, médaille qui lui a été décernée début mars 2024 en préfecture d'Ille-et-Vilaine, et son titre d'officier de la Légion d'honneur, sont de grandes fiertés pour lui. "Celui qui veut travailler dur va réussir, pour les jeunes qui veulent réussir, c'est plus facile qu'à mon époque", assure l'homme d'affaires, "d'ailleurs dans les bourses que j'ai données certains ont des réussites merveilleuses, exceptionnelles".

"Incroyable"

Les témoignages d'anciens boursiers de la fondation Jean Goubin sont nombreux. Et ils sont flatteurs comme celui de Caroline Jarnet présidente de l'association des anciens boursiers de la fondation Jean Goubin. "Je n'oublierai jamais ce qu'il a fait pour moi", témoigne cette Bretonne devenue cheffe de projet en informatique dans un cabinet conseil, "je ne serai pas là où je suis actuellement, c'est-à-dire dans une situation confortable, si Jean ne m'avait pas aidée". Caroline Jarnet est issue d'un milieu modeste et grâce à plusieurs bourses, dont surtout celle de Jean Goubin, elle a pu faire des études à l'école de commerce de Rennes : "C'est incroyable le bien qu'il a fait autour de lui, c'est inimaginable. Quand j'en parle j'ai toujours les larmes aux yeux". Caroline Jarnet n'oublie pas d'évoquer le rôle important de sa femme Martine Goubin, "qui en fait beaucoup aussi pour les étudiants".

Jean Goubin a promis de continuer son œuvre philanthropique jusqu'en 2027, soit deux millions d'euros donnés en 20 ans.

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