Caen : le jeune artiste vend ses éléphants de luxe à des stars du monde entier
Vincent Faudemer, 32 ans est originaire de Caen. Il a créé les Babolex, représentation de Babar de 70 centimètres de haut, version luxe. Des œuvres vendues en 12 000 et 78 000 euros qui ont déjà séduit outre-Atlantique. Il en a déjà écoulé une centaine en quelques mois.
Un succès à l'ère des réseaux sociaux. L'hiver dernier, Vincent Faudemer décide de créer une oeuvre d'art contemporain. "En réponse à des amis galeristes à Paris pour qui cet art, c'est de l'art comptant pour rien", explique-t-il. Cet actionnaire dans une usine de literie au Portugal n'a pourtant pas vraiment d'accroche dans le monde de l'art. "Je me suis dis que j'allais prendre un éléphant, un symbole pour les enfants grâce à Babar, qui représente l'insouciance, et je lui ai donné un côté bling-bling, en le chromant à l'argent pur et en lui ajoutant une vraie Rolex." Une oeuvre précieuse qui coûte très cher : entre 12 000 et 78 000 euros selon les modèles et les tailles.
Il n'en existe qu'un seul pour l'instant, qui sera vendu à un gala de charité organisé à Monaco en septembre. Vincent Faudemer a déjà reçu une centaine de commandes, émanant des quatre coins du monde : le mannequin Kourtney Kardashian, des milliardaires russes, le chanteur Liam Payne, le rappeur Lacrim ou encore l'ancien footballeur Djibril Cissé. Ce dernier explique avoir acheté l'oeuvre "en tant qu'amateur d'art. J'y suis très sensible, je connaissais Vincent et _quand j'ai vu ce qu'il créait, j'ai tout de suite voulu m'en acheter un.__"_ Un succès né sur le réseau social Instagram, où l'artiste a posté des modélisations 3D de son Babolex. Il n'a fallu que quinze jours pour qu'on le contacte pour les premières commandes.
Une réflexion sur le monde capitaliste
Un succès qui convainc l'artiste que l'art ne s'apprend pas dans les écoles : "Pendant très longtemps, on se disait que l'art devait avoir une signature. J'ai vu des gens dans des musées n'accorder aucune importance à des tableaux jusqu'à ce qu'ils voient que c'était un grand peintre. Je veux montrer que l'on peut faire de l'art, sans que l'on s’intéresse au nom de l'auteur. Ça ne plaît pas à tous les critiques mais il faut montrer que l'on peut être artiste sans avoir fait les Beaux-Arts."
L'oeuvre serait une réflexion sur le monde capitaliste, et le passage de l'enfance à l'âge adulte. "On est dans une société où la consommation est reine, les gens perdent raison face à des marques. Ça m'a fait me poser pas mal de questions."
Cette critique, venant d'un artiste assez aisé et qui veut s'intégrer à ce milieu luxueux, cela peut paraître paradoxal. "Effectivement, je me suis rendu compte que cette satire, c'était une grande partie de moi-même. J'aime être un peu bling-bling, m'habiller avec des grandes marques." La vente de ces œuvres ne lui rapporte selon lui pas d'argent, à cause notamment des coûts de fabrication.
S'il n'est pas possible de voir ses Babolex pour le moment, ils seront en septembre à la galerie Bardoux, à Honfleur. L'un d'eux sera aussi exposé au restaurant La Villa d'Eugène.
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